Comme il n’aime pas les contraintes il a écrit des poèmes en vers libres et même très libres. Il ne dit pas qu’il écrit de la poésie car, pour lui, la poésie c’est quelque chose de joli, et ce qu’il écrit n’est pas joli.
C’est ce que lui dicte l’inspiration du moment.
Poèmes
Les pies
L’épis,
Les pies
L’épient
Pour s’en nourrir
Et ne pas mourir.
PéPé
Paris. Juin 2000.
Poème
En
Forme
De
Clef
TU
Dors
Dans
La
Nuit
Noire
ET
La
Clef
Des
Songes
Tombe de la lune
Pour ouvrir
La porte du jardin
Secret
De ton cœur.
PéPé
Paris. Mars 1997
Le poème de l’homme poli
Un /citoyen homo et \rieux
A l’œil /quérant
Du haut de son bal/
/voite d’un air /\+
Un /tingent de Gas/
Qui joue de la /trebasse
Et de l’héli/
En /trebas de l’immeuble
Qu’il ha*
In /testablement
Ils ne sont ni vain\
Ni /stipés.
Ils sont /venables.
Les signes/ \ + * remplacent des syllabes mal polies
J’aime les fleurs
Mes premiers éblouissements,
Mes premiers émois,
Lorsque tout petit
Je me promenais dans le jardin,
Je les dois aux fleurs.
Aujourd’hui, je sais.
Les fleurs sont des sexes,
Tantôt mâles et femelles mêlés,
Tantôt mâles et femelles séparés.
Tout le monde l’oublie,
Si bien qu’on peut sans crainte
Sans tabou, sans contrainte,
Les contempler, les toucher,
Les caresser, Les humer,
Sans réprobation, sans remords, ,
Sans interdit, sans péché.
Sur les monts, dans les prés, dans les bois,
On en trouve des petits et jolis,
Timides et renfermés,
Des grands éclatants,
Ouverts et Impudiques,
Des grégaires,
Assemblés en rangs serrés,
Qui, parfois même défilent en spirales,
Des négligés ébouriffés,
Des solitaires orgueilleux,
Des souriants tout en blanc,
Des mélancoliques romantiques.
Des immaculés et des bariolés,
Des diurnes et des nocturnes
Des simples et des odorants
Aux parfums suaves, lourds,
Légers ou repoussants.
Certains consolent les gens tristes.
D’autres plaisent aux fétichistes.
Il en est qui se fanent le matin,
Quand d’autres éclosent enfin.
J’en connais d’éternels
Qui snobent les éphémères..
Ces parures vivantes
Dons de la nature,
Je les admire, les cueille,
Les plie, les découpe,
Les déforme, les groupe,
Les arrange, les dérange
Pour les photographier
Sans cri, sans peur et sans regret.
Peu de gens qui les aiment
Savent qu’ils contemplent
Ce que la morale réprouve.
Ils exposent sans vergogne
Des sexes épanouis, immodestes
Dans des vases, sur des cheminées,
Aux yeux innocents
Des petits enfants.
Mais ne crois pas surtout
Que je te donne une brassée de sexes
Quand je t’apporte un bouquet.
Ce sont bien des fleurs que je t’offre
Pour te rappeler mon amour,
Mon amour.
PéPé
Saint Laurent des Bois. Août 2000.
Publication du vendredi 4 octobre 2019
L’age

Il y a la petite enfance
Pipi caca.
Puis l’enfance
Des pourquoi.
La voie qui s’ouvre semble infinie.
Puis l’adolescence
Des espoirs
Et les soucis qui commencent.
Puis la jeunesse,
Avec des jeunes trop jeunes
Et des jeunes déjà vieux..
Et les soucis.
Vient la force de l’âge
Où l’on réalise ses faiblesses.
Et les soucis.
Ensuite c’est l’âge mûr,
On blettit.
Et les soucis.
Bientôt la vieillesse
Qui arrive par surprise
Et qui dessèche,
Avec des vieux encore jeunes
Et des vieux vraiment vieux,
Et les soucis.
La route parcourue parait courte.
La destinée vécue s’est rétrécie.
Elle est devenue un espace restreint
Que l’on meuble de regrets et de remords,
Et dans lequel flottent des souvenirs
Qui s’amenuisent petit à petit.
Jusqu’au jour où, enfin plus rien,
Plus de soucis.
Tel est le parcours idéal,
Qui s’arrête parfois en chemin,
Sans souci,
Pour d’aucuns.
Est ce un mal ?
PéPé
Paris. Février 2001
Publication de vendredi 20 septembre 2019
La retraite

Tout vient à point à qui sait attendre,
Dit-on.
Pour ceux qui l’attendent,
La retraite vient trop tard.
Pour d’autres, elle vient trop tôt.
Trop tôt ou trop tard,
Tard ou tôt,
Souvent,
Sans avoir assez vécu,
Surpris,
Le prolétaire atteint trop vite cet état
Qui paraît si lointain
A la jeunesse.
Alors il s’ennuie.
PéPé
Paris. Mai 1999
Publication du vendredi 6 septembre
Ya c’qu’on … (ya c’qu’on …)

Ya c’qu’on naît,
Fruit du hasard.
Ya c’qu’on hait,
Sans le savoir.
Ya c’qu’on est,
Qu’on ignore.
Ya c’qu’on croit être,
Erreur encore.
Ya c’qu’on aimerait être,
Désir fantasque.
Ya c’qu’on aimerait paraître,
Idée flasque.
Ya c’qu’on nous perçoit,
Erreur fatale,
Ya c’qu’on voudrait qu’on soit,
Tyrannie verbale.
Cela fait beaucoup de monde
Pour une seule vie,
Qui se répand à la ronde,
Avec frénésie.
Ai-je choisi ce que je suis ?
Puis-choisir ce que je serai ?
Qui suis-je ?
Un peu rien
Un peu tout
Et c’est bien !
PéPé.
Paris. Mars 1997
Publication du vendredi 23 août 2019
L’an 2000

Après tout ce qu’on en a dit,
Avez-vous vu glisser l’an 2000 ?
Ce ne fut pas un passage,
une frontière,
un seuil,
un col,
un huis,
un pertuis,
une ouverture,
une fermeture,
une porte,
une fenêtre,
une fin,
un commencement,
un tournant,
un virage,
une aube,
un crépuscule,
une mort,
une naissance .
Il n’a rien changé, ni aux gens, ni aux choses, ni au monde.
Il n’a été qu’un repère, un maillon, semblable aux autres,
Joignant deux maillons de la chaîne du temps.
Il a été un prétexte à faire la fête pour se prouver qu’on existe.
Il n’en reste rien, ce n’était que du vent.
Ceux qui nous gouvernent ont pu lancer leurs incantations :
« A l’aube du troisième millénaire … »
Les marchands à l’affût en ont fait une source de profit.
Les vendeurs de bonne aventure
En ont fait un événement magique pour ceux qui ont besoin de croire en tout et n’importe quoi.
La magie n’est qu’illusion : si les mots ont un pouvoir sur les gens, ils n’en ont pas sur les choses.
2000
Les Juifs s’en tapent.
Les musulmans s’en balancent.
Les indiens bonzent.
Les Chinois rigolent.
Ce n’est ni l’âge de notre civilisation,
Ni celui de l’humanité,
Ni celui de l’homo sapiens sapiens.
Ce n’est rien.
Il en sera de même de l’an 3000 s’il reste un pékin pour le vivre
PéPé
Paris. Janvier 2001.
Publication du vendredi 9 août 2019
La femme lasse
Elle délasse
Ses godasses.
Elle se penche,
Et des hanches
Au pubis
Sa peau plisse.
PéPé
Saint Laurent des B. Août 1999.
Publication du 26 juillet 2019
Les Grands,
Les P’tits

L’adjudant dit :
« Formez la colonne,
Les p’tits devant,
Les grands derrière.
Marchez au pas. »
Et l’homo dit :
« Pour mettre ma colonne,
Les p’tits devants,
Les grands derrières,
Çà m’me plaît pas. »
PéPé
Saint Laurent des B. Avril 2002.
Publication du vendredi 12 juillet 2019
Des hauts et des bas

Il y a les hauts de hurle vent.
Il y a les bas de soie.
Il y a les hauts fonds.
Il y a les bas fonds.
Il y a les hauts bois,
Et pas de bas bois.
Il y a les babouins,
Et pas de hauts bouins.
Pourquoi, dis, pourquoi ?
PéPé
Paris. Octobre 2001
Publication du vendredi 14 juin 2019
La Mer
La mer qu’on voit danser
Le long des golfes clairs
Est une salope.
Les hommes l’admirent,
Elle les séduit.
Puis emprisonne ceux qui l’aiment
Sur son ventre versatile.
De temps en temps
Elle engloutit ses amants
Qu’elle rend parfois
Mêlés à l’écume qu’elle sécrète …
MORTS.
Le plus souvent, elle les digère
Et il ne reste plus rien d’eux,
Que le souvenir.
Quand il y a quelqu’un
Pour se souvenir !
La mer,
Epouse par morceaux
Du vent des cimes,
S’écoule sans fin
Par le trou du cul du monde.
PéPé
Paris. Avril 2004
Publication du vendredi 31 mai 2019
Négation
A quoi sert le soleil d’été ?
A faire de l’ombre
Pour se protéger
Du soleil d’été !
PéPé
Saint Laurent des B. Août 1997
Publication du vendredi 17 mai
Mon Génie
Quand j’étais tout petit,
Mon génie s’est enfui
A la suite d’un choc
Que la vie provoque,
Méchamment parfois,
A ce que l’on croit.
D’aucuns l’ont reconnu
A l’angle de la grand-rue
Lourdement chargé
De mes capacités.
Il emportait sans rire
Une part de mon avenir.
Il ma laissé du talent.
J’en suis bien content.
Pour la photographie,
Et d’autres trucs en ie.
PéPé
Saint Laurent des Bois. Juillet 1998
Publication du vendredi 3 mai 2019
Les Droits de l’Homme
Les draps de l’homme,
Les doigts de l’homme,
L’étroit de l’homme,
Les droits de l’homme,
Les droits d’l’homme,
Les droits d’l’hom,
Les droits dlom,
Les droas dlom,
Les droadloms,
Lédroadlom,
C’est quoi ?
Demandez lédroadlom,
Diffusez lédroadlom,
Bafouez lédroadlom,
Regardez lédroadlom,
Censurez lédroadlom,
Sacrifiez lédroadlom,
Ignorez lédroadlom,
Enfermez lédroadlom,
Galvaudez lédroadlom,
Négligez lédroadlom,
Enterrez lédroadlom,
Appliquez lédroadlom,
Il en restera toujours quelque chose !
PéPé
Paris. Mars 2001.
Publication du vendredi 19 vril 2019
Le petit chat est mort
Le petit chat est mort.
Les méchants baiseurs l’ont tué.
Qu’il quitte son abri
Pour n’importe qui,
Qu’il aille n’importe où
Pour quelques sous,
Qu’il soulage sans précaution
Des tas de petits cochons.
Il ne s’en ira plus
Par delà les rues.
Le petit chat est mort
Les méchants baiseurs l’ont tué.
PéPé
Paris. Septembre 1997
Publication du vendredi 5 avril 2019
VALENSOL
Vous allez par mont et par val,
A la recherche du temps perdu,
Lorsque le corps ne permet plus
En délicatesse d’aller au bal.
Ce n’est pas manquer de bol
Si vous avez froid ce soir.
Musicien, osez quand-même l’espoir.
Lestement, cherchez le val en sol.
PéPé
Paris. Mars 2000
Publication du 22 mars 2019
Si vous êtes une fleur
Si vous êtes une fleur,
Prenez des couleurs,
Mettez-vous nu,
Sortez dans la rue.
Sans en avoir l’air,
Peignez-vous en vert,
Sauf vos parties génitales
Et le petit trou anal
Embellis de couleurs vives.
Attendez ce qui arrive
Quand vous êtes couché
Au milieu de la chaussée.
Au début, pour votre plaisir
Plein de gens vous admirent.
Vous vous sentez tout tendre.
Bientôt vous pouvez entendre
Une sirène, pas celle d’Ulysse
Mais bien celle de la police.
On vous jette sans ménagement,
Ou on vous guide très poliment
Dans le mobile panier à salade.
Une fleur dans un panier à salade !
De mémoire de pois de senteur
On n’a jamais vu une telle horreur.
PéPé.
Paris. Décembre 1998
Publication du vendredi 8 mars 2000
Pourquoi ?
Pourquoi faire simple
Quand on peut faire compliqué ?
Pourquoi faire gai
Quand on peut faire triste ?
Pourquoi faire blanc
Quand on peut faire noir ?
Pourquoi faire du bien
Quand on peut faire du mal ?
Pourquoi construire
Quand on peut détruire ?
Pourquoi monter
Quand on peut descendre ?
Pourquoi aimer
Quand on peut haïr ?
Pourquoi se taire
Quand on peut parler ?
Pourquoi parler
Quand on peut se taire ?
PéPé
Saint Laurent des B . Juillet 2000
Publication du vendredi 22 février 2000
MOI
Sur la terre nous sommes des milliards.
Dans la galaxie des soleils brillent par milliards.
Dans l’univers on compte les galaxies par milliards.
Pourtant, à mes yeux, je suis le centre du monde
Et j’ai l’impression d’occuper tout l’espace.
PéPé
Paris. Décembre 1997
Publication du vendredi 8 février 2000
DON
Chaque individu, dit-on,
Est doté d’au moins un don.
Tant qu’il ne l’a pas trouvé,
Il ne sait pas de quoi il est doté.
Parfois des événements particuliers
Peuvent révéler ses potentialités
Comme pour cet oustachi
Qui égorgea mille serbes en une nuit.
Il était digne d’un don.
PéPé
Paris. Mai 2000
Publication du vendredi 25 janvier 2019
Les Idées
Toutes Faites
Lunettes en bois,
Elles empêchent de voir.
Pince nez,
Elles empêchent de sentir.
Boules Quiès,
Elles empêchent d’entendre.
Muselières,
Elles empêchent de parler.
Ce sont les idées toutes faites
Que, depuis notre enfance
On nous inculque à longueur de journée.
Elles nous maintiennent
Dans un carcan
Ou sur des rails.
Elles facilitent la vie
Du plus grand nombre.
Il faut aimer le danger,
Avoir de la volonté,
Etre révolté,
Ou tutoyer le génie
Pour s’en dégager.
Aussi il y a peu de monde
Qui souhaite vraiment
Les abandonner
Pour vivre et se risquer
A la libre pensée.
M.D.
Paris. Décembre 1998.
Publication du 11 janvier 2019
Les pipes
Pour l’homme,
Les femmes sont des pipes
Du stand de tir
De la fête foraine
De la vie.
Il cherche la plus belle.
Il la tire.
S’il l’a eue,
Il ne s’en occupe plus.
Il veut ignorer
Que le cœur des femmes
Comme les pipes de la fête
Est fait d’argile,
Fragile.
Il la quitte, brisée.
Négligeant les morceaux.
Il est fier,.
Il se vante
D’un exploit
De séducteur
Qui n’existe
Qu’ à ses yeux
Car
A vaincre sans péril,
On triomphe sans gloire.
PéPé
Paris 1997
Publication du vendredi 28 décembre 2018
EPIQUE EPOQUE
Au bord d’un lac
Très bucolique,
Un hypothétique
Hypocondriaque
Dionysiaque
Helvétique
Astique
Sa pique
Lubrique
D’un geste
Très preste,
Rythmique,
Energique.
Ensuite,
Très vite
Il fornique
Sa bique
Mélancolique,
Hystérique.
Et après ?
Il n’a besoin
Ni de pacs
Ni de Tampax.
PéPé
Paris 1998
La Fessée
de Printemps
C’est le printemps,
J’ai trois ans.
Dans le jardin
Ce beau matin
Une giboulée
S’est dissipée.
Un immense ciel bleu
Balaie le temps pluvieux.
J’admire la rose
Hier éclose
Toute ouverte
Qui me fête.
Chaque goutte de pluie
Qu’elle a recueillie,
Cristalline, au soleil,
Allume un soleil.
J’approche mon nez
Des pétales veloutés.
La fraîcheur m’envahit,
Le parfum m’étourdit.
Impression de paradis
Qui détend ma vessie.
Et je pisse dans mon froc.
Et c’est la fessée ! Floc ! floc !
Les parents, ces abrutis,
Ne comprennent pas la poésie.
PéPé
Saint Laurent des B. Mars 1997
Publication du vendredi 30 novembre 2018
La Punition d’un Autre Temps
C’est un enfant épanoui,
Toujours gai,,
Toujours limpide.
Tout le fait rire,
D’un rire éclatant,
Car il aime la vie,
Il aime les gens.
Dans la cour de récréation
Il s’amuse.
Il rit comme toujours.
Un professeur passe,
Sombre et triste,
Plongé dans ses noirs souvenirs
Et son obscure vie
De petit homme
Sans passé et sans avenir.
Le gamin, qui ne l’a pas vu
Lance sur son passage
La cascade sonore
Qui réveille le pédagogue,
Et le sort comme une explosion,
De ses songes mélancoliques.
«Venez ici, dit-il à l’élève innocent,
On ne rit pas ainsi d’un professeur
De mathématique.
– Mais monsieur …
Taisez-vous, vous serez puni
Pour le motif suivant :
A voulu blesser son professeur
De mathématique
Avec un éclat de rire » .
PéPé
Paris . Juin 1998.
Publication du vendredi 16 novembre 2018
J’aime Quand …
J’aime …
Quand ta moule gobe ma saucisse,
Quand ton chat croque ma souris,
Quand ton lapin grignote ma carotte,
Quand ton vison avale mon bâton.
Quand mon épée glisse dans ton fourreau,
Quand mon cigare loge dans ton étui,
Quand ma cheville pénètre dans son trou,
Quand mon tenon lime dans ta mortaise,
Quand mon pic s’enfile dans ta motte,
Quand mon soc laboure ton sillon,
Quand mon clou s’enfonce sans marteau,
Je me sens bien au fond de ta grotte.
Alors je me réjouis,
Je m’agite
Et je jouis.
PéPé
Paris. Octobre 2001.
Publication du vendredi 2 novembre 2018
TOI
Tu es comme la mer,
Que nous connaissons par cœur
Pour l’avoir vue cent fois,
Pourtant chaque fois nouvelle.
Ton odeur subtilement marine
Change avec le vent de la passion
Qui souffle sur mon âme.
La mer est froide,
Et son agitation minérale.
Toi, tu es chaude et vivante.
Et pourtant ton contact me rafraîchit.
Comme l’onde amer,
Tu me lèches par à coups.
Tu durcis ce que la froideur marine défait.
Lorsque je plonge en toi
Les vagues qui secouent ton ventre
Me submergent et m’entraînent,
Profondément
Là où j’aime me noyer.
Comme la mer tu es salée.
Elle, c’est le sel de la terre.
Toi tu es celui de ma vie.
PéPé
Paris. Septembre 1998
Publié le 20 octobre 2018
A L’INCONNUE
Ne me dis pas d’où tu viens,
Même si je n’en sais rien.
Ne me dis pas où tu vas
Même si je ne le sais pas.
Ne me dis pas qui tu es,
Même si je suis inquiet.
Je veux que tu gardes ton mystère
Quand tu exauces ma prière,
Et que je te prends par derrière.
PéPé
Paris. Octobre 2003
Publication du 5 octobre 2018
Est-ce l’amour ?
Je crois te voir du haut des cieux
Et de loin je te suis des yeux.
Est-ce l’amour ?
En pensant à toi j’écris
Des poèmes, peut-être jolis.
Est-ce l’amour ?
Un jour, rudement , je t’ai quittée,
Tu m’as je le crois, regretté.
Est-ce l’amour ?
Longtemps tu m’as attendu.
Un jour je suis revenu.
Est-ce l’amour ?
J’attends sans cesse le plaisir
De te voir, dans mes bras, jouir.
J’en suis sûr, c’est l’amour.
PéPé.
Paris. Mars 2004.
Publié le 20 septembre 2018
Désir

La petite culotte, lavée,
Qui sèche sur le fil, ventée,
Est l’emballage, bercé,
D’une banale convoitise, frisée,
Appelée désir de l’homme, membré.
Tant qu’il n’a pas obtenu, frustré,
Ce quelle contient, mouillé,
Il espère le paradis, gagné.
La satisfaction du désir, rêvée,
Ôte l’espoir, volé.
La petite culotte, soignée,
Est une auberge espagnole, vidée.
On n’y trouve, cambré,
Que ce qu’on y apporte, bandé.
PéPé
Paris. Janvier 1997
Publié le 6 septembre 2018
Les p’tites culottes
De coton de soie ou de lin,
De laine, de linon ou de nylon,
Toutes simples ou décorées,
Immenses ou minimales,
Sèchent sur des fils,
A la vue de tous.
Elles frissonnent et volètent
Sous la brise de l’été.
Le soleil les regarde,
Sans désir, sans rougir.
Il n’est pas fétichiste, le soleil.
Décrochées, entassées,
Rangées, portées,
Elles sentent bon,
Pour qui sait les apprécier.
Mais elles ne gardent rien
De la chaleur et de la lumière
Offertes du soleil.
Et cependant, parfois,
Il y a le feu dans les p’tites culottes.
PéPé
Saint Laurent des B. Août 1998
Publié le vendredi 24 août 2018
Draperies

Les fleurs fraîches ont la santé,
Puis elles perdent leur intégrité.
Mais pour qui sait regarder,
Les fleurs fanées ont leur beauté.
La transparence des plis et des replis
Joue avec la lumière de midi
Comme de fabuleuses draperies
A l’échelle des fourmis.
PéPé
Saint Laurent des B. Juillet 2000
Publié le vendredi 10 08 2018
Le velléitaire

Il a envie sans suite.
Il désire sans effort.
Il commence et c’est tout.
Il se voit déjà Artiste éminent,
Vedette choyée,
Star brillante,
Financier comblé,
Amoureux heureux,
Don Juan séduisant,
Séducteur content.
Mais tout ce qu’il entreprend
Reste inachevé.
Sa vie est un long début
Qui finit pourtant
Pleine de regrets et d’amertume.
Surtout s’il a calculé
D’aller dans la lune.
PéPé
Paris. Mars 2004.
Publié le 27 juillet 2018
Magie
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Publié le vendredi 13 juillet 2018
ÉPITAPHE

Ci, devrait gésir
Le corps de celui qui fût
Ouvrier inutile,
Prof inculte,
Photographe abstrait,
Paresseux actif,
Agnostique dubitatif,
Doux coléreux,
Menteur sincère,
Epicurien désespéré,
Naïf sans illusion,
S’il n’avait été incinéré,
Et ses cendres dispersées,
Dans le jardin
Où il n’a pas vécu.
PéPé
Paris. Novembre 1997
Publié le vendredi 29 juin
Août

La chaleur du soleil de midi
M’abat
Et m’empêche de penser
A toi.
PéPé
Saint Laurent des B. Août 2000
Publié le 15 juin 2018
Mes femmes
Ou
Les Malentendus

Celles que j’ai voulues
M’ont rejeté.
Celles qui m’ont voulu,
Furent ignorées
Celles que j’ai aimées
M’ont détestées.
Celles qui m’ont aimées
Furent attristées.
Celles que j’ai désirées,
M’ont ri au nez.
Celles qui m’ont désirées
Furent très peinées.
La vie est bien mal faite
Pour tous ceux qui croient
Que la vie est une fête
Alors que c’est un chemin
De croix.
PéPé
Paris. Juin 1999.
Publié le premier juin 2018
Le
Chat
et la
Souris
Quand je l’aimais,
Elle ne m’aimait pas.
Quand elle m’aimait,
Je ne l’aimais pas.
Quand je voulais,
Elle ne voulait pas.
Quand elle voulait,
Je ne voulais pas.
Elle n’était pas assez forte,
A ce jeu.
Elle en est morte,
Pour si peu.
Et si d’elle il ne reste rien,
Je n’en ai pas de chagrin.
Je vais ma vie aujourd’hui,
En homme sans souci.
PéPé
Paris. Octobre 2000
Publié le 18 mai 2018
Automne

L’automobile pressée
Sur la route droite
Qui fend la forêt
Brasse l’air.
L’infinitésimale tempête,
Soulève les feuilles,
Rousses de l’automne,
En oiseaux noirs
Qui volètent
Dans le ciel clair.
L’auto est aveugle.
Elle ne sait pas qu’elle dérange
Des millions de nippes rougies,
Abattues par une saison,
Artiste sans pitié.
PéPé
Saint Laurent des B. Novembre 2000
Publié le 04 mai 2018
Ma vie
en
couleurs

Quand j’vois du rouge,
Je m’bouge.
Quand j’vois du noir,
Je m’laisse choir.
Quand j’vois du jaune,
Je m‘donne.
Quand j’vois du vert,
Je m’désespère.
Quand j’vois du bleu,
Je m’sens mieux.
Quand j’vois du blanc,
J’suis content.
Quand je n’vois rien,
Je m’sens bien.
Quand j’te vois,
TOI,
C’est la joie
PéPé.
Paris. Avril 2002
Publié le 20 avril 2018
Les ablettes

Pour cuire ma friture
Dans un proche futur
Je fais mon boulot.
Maintenant hors de l’eau,
Petites ablettes
Qui ce matin
Faisiez la fête
Avec entrain
En éclairs d’argent
Dans le courant,
Je vous coupe la tête.
PéPé
Saint Laurent des B. Août 2002
Publié le 06 avril 2018
Le jogger

Où court-il ?
Nulle part.
Après qui, après quoi ?
Après lui, sa jeunesse,
Sa vie, sa beauté,
Son image,
Sa forme qui se déforme,
Son bonheur,
Son honneur,
Une raison de vivre.
Où va-il ?
Comme tout le monde,
A son tombeau,
D’autant plus vite,
Qu’il courra plus longtemps
Au milieu des polluants
Citadins et automobiles.
Pourquoi ?
Parce qu’il croit ce qu’il lit,
Il veut rester séduisant.
Il ne se sent pas malheureux
Pendant que son corps souffre.
Nanti de l’occident,
Cloué à son bureau,
Sédentaire travailleur du chapeau,
Il a peur de la graisse
Qu’il se fait en bouffant,
Comme un gros cochon
Au râtelier du capital.
Pourquoi se priver ?
Mais il faut payer !
La graisse l’enserre,
Le gonfle et boudine,
Pendant que le muscle,
Inutile, fond.
Je le vois passer,
Dépourvu de grâce,
Tressautant lourdement
Sur des guibolles contractées.
Son visage livide
Aux reflets verdâtres
Dit la détresse d’un cœur
Qui ne comprend pas la raison
De cette agitation stérile.
S’il était terrassier,
Paysan brésilien,
Éleveur sahélien,
Blanchisseur indien,
Il n’aurait pas
La hantise de paraître.
On ne peut pas tout avoir.
PéPé
Paris. Janvier 2003
Publié le 23 03 2018
La BElle fiLLE

Des doigts de roses
Des yeux de biche
Un regard de braise
Des cheveux de lin
Un teint de nacre
La framboise de sa bouche
Un cou d’albâtre
Des mains d’artiste
Une peau de pêche
La liane de ses bras
Des seins en poire
La mure de son téton
Une taille de guêpe
L’amphore de ses hanches
Des fesses pommées
Un abricot en fente douce
Des jambes de gazelle
Un pied léger
L’autre pareil
Un tempérament de feu
Un caractère de cochon
C’est tout ?
C’est tout !
Comment peut-on aimer
Une fille aussi baroque
Pareillement emplumée
De bric et de broc ?
PéPé
Paris. Avril 1999
Publication 09 03 18
Vœux

Des
Mots,
Des mots,
Et des mots,
Des mots pour rien,
Des mots pour tout,
Des mots pour tout dire,
Des mots pour ne rien dire,
Ils ne coûtent rien les mots,
On en fait c’qu’on veut des mots,
On les pense, on les prononce, on les oublie,.
Ils ne disent rien les mots, mais ils nous occupent bien.
Des mots
Pour vous.
Des mots comme d’habitude
Pour la nouvelle année,
Des bons gros mots,
Des gros bons mots,
Des grands mots.
Des bons gros grands mots pour l’année que vous voulez.
PéPé
Décembre 1995
Publication du 23 02 18
*ir

Leciel est par-dessus le toit, si beau, si bleu.
Et toi tu es par-dessus moi, si douce, si tendre,
Mon amante de volupté, si rare, si bonne.
Et moi je suis contre toi, si faible, si bien.
Nous nous plaisons ensemble,
Nous qui avons toujours
L’amour du désir,
Le désir de l’amour,
L’amour du plaisir,
Le plaisir de l’amour.
PéPé
Paris. Décembre 2002
CHINE RougeUn mandarin et sa mandarine PéPé |
Publication du 19 01 2018
L’auberge espagnole

On fuit la solitude,
On veut meubler sa vie,
On guette l’autre,
On fantasme,
On espère un ami,
On cherche une maîtresse,
On veut un amant,
On attend une femme,
On quête un mari.
Un jour, éblouissement,
Le rêve existe,
L’idéal aussi.
C’est le prince charmant,
C’est la fée du logis.
C’est l’amour,
L’état de grâce,
La lune de miel.
On a paré la poule, le coq,
Des plumes du paon.
Puis le temps passe,
Et avec le temps va …
Les couleurs du rêve
Pâlissent.
Déception, récrimination.
Puis le temps passe,
Et avec le temps va …
Les défauts jaillissent.
L’autre est tout nu.
C’est une poule.
C’est un coq.
Par contraste
L’ombre semble plus noire
Après la lumière.
On l’exècre.
Même si, au fond
Il vaut mieux que soi.
L’autre dépouillé
De ce qui le faisait exister
Et qu’il ignorait,
Devient transparent,
Objet indifférent ou méprisé.
Quand ce n’est pas la haine,
Née de l’aveuglement,
Qui le frappe.
Alors on l’affuble
De toutes les tares.

Faut pas rêver,
Faut s’y résoudre,
L’être parfait n’existe pas.
Les gens sont des auberges espagnoles.
Avec l’illusion,
On n’y trouve …
Que ce qu’on y apporte.
PéPé
Paris. Novembre 2001