Chronique N°11 du 21 avril 2017. Les capitalistes et l’Europe 2
L’origine des maux du monde (suite)
Explication
PéPé a compris que ces chambardements délétères tant en France que dans d’autres pays de l’UE avaient pour origine une idée simple ou cause simple que l’on retrouve partout à travers le monde depuis la mondialisation et la déréglementation initiée par Ronald Reagan. PéPé sait bien qu’on l’accusera d’ignorance, d’amateurisme, de simplisme et de plein de choses en isme qui le disqualifient pour porter des jugements sur ces malheureux riches qui gouvernent le monde. Il se répète, persiste et signe.
Les quatre ou cinq personnages appelés les Pères de l’Europe qui ont posé les fondements de la CEE devaient être sincères et sans arrière-pensée. Dans leur naïveté ils voulaient simplement instituer une paix durable entre les pays, qui se faisaient la guerre depuis des siècles, pour le bonheur de leurs habitants. Point de vue partagé par de Gaulle et Adenauer.
C’était sans compter les prédateurs, les très riches, les capitalistes, qui ont vu dans la création de l’UE une opportunité de continuer à s’enrichir au-delà de toute limite raisonnable pour devenir des super-riches et des ultra-riches. Ils n’ont pas agi directement mais ils ont influencé discrètement les hommes politiques pour les inciter à concocter des institutions à leur mesure qui impliquent les principes du libéralisme économique de la mondialisation.
Les institutions européennes se composent du Conseil Européen, du Conseil de l’UE dit aussi conseil de l’Europe ou conseil des ministres, de la Commission Européenne, et du Parlement Européen (pour les détails de fonctionnement, voir sur internet).
Le parlement européen est un parlement croupion comme on disait de notre Assemblée Nationale du temps du général. Il a été créé pour ajouter une touche démocratique au système car les députés, bien rémunéré, sont élus au suffrage universel. Il a très peu de pouvoir. Les vraies décisions sont prises par la Commission Européenne qui travaille, dit-on, dans l’intérêt général (de qui ?) avec le conseil de l’Europe sous la surveillance de l’OMC. De toute façon la majorité de ce parlement est acquise aux idées libérales et il y a des forces occultes qui savent faire pencher la balance du bon côté lors des votes.
Un exemple de bonne gestion : le Conseil Européen constitué des chefs d’état et de gouvernement a nommé à la tête de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker. Pourquoi faire ? Pour lutter contre la fraude fiscale. Or qui est JCJ ? Un ancien premier ministre du Luxembourg qui a organisé pendant des années son pays en paradis fiscal.
C’est ce qui s’appelle faire entrer le loup dans la bergerie, le renard dans le poulailler (dicton populaire inconnu au sommet des institutions européennes).
Que sont en train de réaliser, grâce aux institutions européennes, les propriétaires de capitaux qui ne souhaitent pas les voir fondre mais plutôt croître ?
– Ne pas payer d’impôt ou en payer le moins possible. Pour cela, inciter les états à se débarrasser de tout ce qui coûte afin qu’ils demandent un minimum de contributions aux riches pour faire tourner la baraque.
-Privatiser tout ce qui peut être rentable pour augmenter sa pelote.
-Eviter l’inflation pour éviter aux capitaux, le fric accumulé, de fondre au fil des ans. Pour cela, respecter les critères de convergence. Par exemple maintenir les déficit en dessous de 3%.
-Aligner les conditions sociales des pays les plus riches sur celle des pays de l’est où elles sont les plus défavorables aux salariés. C’est à dire casser le marché du travail et revenir en France aux conditions sociales du dix-neuvième siècle appelées par eux et leurs sbires, dans la propagande libérale, une ‘économie moderne’. Et tant pis pour les gens qui se retrouvent au chômage ! Ou tant mieux !
-Aligner le statut des mutuelles vraies crées par philanthropie sur celui des pseudo-mutuelles créées pour faire du fric et sur celui des sociétés d’assurance pour ne pas fausser la libre concurrence. Autrement dit bannir de la société française tout ce qui peut fausser la concurrence en échappant au mercantilisme.
-Mettre sur le marché français des produits manufacturés fabriqués en orient par des travailleurs aux salaires dérisoires en compétition avec les mêmes produits fabriqués en France forcément plus chers car pour l’instant, les salariés occidentaux sont mieux rémunérés. Il paraît que cette façon de faire ne fausse pas la concurrence. Avec des mots … !
Les détenteurs de fortunes salivent devant les milliards manipulés par la sécurité sociale française en se disant qu’en la privatisant ils pourraient s’en mettre plein les poches comme aux USA, où des gens doivent vendre leur maison pour se soigner, alors qu’en France c’est gratuit. Ils rêvent qu’on ne prélève plus de miettes de leur fortune sous la forme de contribution nécessaire au bon fonctionnement de l’état et au comblement des déficits de cette même sécurité sociale : pourquoi soigner gratuitement les gens sans importance que les capitalistes contribuent par intérêt à plonger et à maintenir dans le chômage, donc dans la précarité, donc dans la pauvreté ? Mais au train où l’Europe avance conformément aux vœux des nantis, cette ‘privatisation de la santé’ arrivera dans quelques législatures !
Qu’est-ce que l’intérêt général vu du sommet européen ?
Quand on regarde le paysage du haut d’un sommet alpin on distingue bien ce qui se trouve dans son voisinage et très mal le fond des vallées surtout si elles sont dans l’ombre de la montagne ou s’il y a de la brume ou des nuages bas. Il en est de même pour les gens qui nous gouvernent depuis le sommet européen, c’est à dire des gens qui appartiennent aux institutions de l’UE. Ils ne voient vraiment que le monde qui les entoure directement, dit monde des élites, et ils ignorent la pauvre humanité qui se débat pour survivre dans l’Europe d’en bas.
Pour prendre ses décisions qui deviendront les lois qui régiront la société européenne la Commission Européenne prend conseil auprès de la ‘société civile’. Drôle d’expression qui fait penser au vocabulaire des militaires pour lesquels il y a eux et les autres, les malheureux pékins, les pauvres civiles. Les dirigeants de l’Europe ne sont-ils plus des civils mais une classe à part auréolée de gloire qui ne veut pas se mélanger au misérable peuple. Mais qui est cette société civile dont ils parlent ?
On pourrait penser que les nombreux fonctionnaires de la Commission Européenne sortent de leur bureau pour interroger les gens de la rue. Pas du tout ! Ils consultent ce qu’on appelle les groupes de pression, en d’autres termes les lobbies, qui sont des émanations dûment répertoriées de toutes sortes de sociétés qui vont de l’humanitaire aux multinationales. Il y en a environ 6 000 qui emploient 30 000 personnes. Chaque lobby dispose d’un budget conséquent pour son fonctionnement et faire en sorte que ses propositions soient bien considérées par la Commission et bien votées par le parlement. Par exemple EDF et la SNCF disposent chacune d’un groupe de pression muni d’un budget de plus de 100 000 €, ce qui est une petite somme comparée à ce que peuvent dépenser de puissantes multinationales.
Les sociétés qui entretiennent des lobbies préfèrent se faire représenter au sommet de l’Europe plutôt qu’au sommet des états puisque finalement les gouvernements s’inclinent devant les décisions de Bruxelles.
PéPé comprend que dans ces conditions l’intérêt des petites gens pèse peu devant celui des capitalistes actionnaires des multinationales auprès des institutions européennes. Il comprend ainsi pourquoi de plus en plus d’électeurs veulent échapper à l’Europe.
Ceux du Royaume Uni l’ont déjà fait. A qui le tour ?
Les gens qui ne pensent qu’au fric ont gâché l’Europe. Faut-il s’en étonner ?
Chronique N°12 du 05 mai 2017. Les capitalistes et les élections
Electeur, électrice de droite ou de gauche, ne sois pas triste que ton candidat ne participe pas au second tour. De toute façon, il n’aurait pas tenu ses promesses.
NB : de la difficulté de la langue française. Quand PéPé écrit ‘candidat’ ou ‘homme politique’ lisez ‘candidat(e)’ ou ‘homme ou femme politique’ méthode utilisée pour ne pas alourdir la typographie et respecter la parité
Avant-propos
PéPé a beaucoup vécu et longtemps. L’observation des faits politiques à travers les âges lui a inspiré deux axiomes. Un axiome est une proposition qui ne se démontre pas et qu’on admet comme point de départ d’un raisonnement, d’une théorie. Par exemple un axiome mathématique dit que des droites parallèles ne se croisent jamais. C’est un axiome de bon sens. Il a permis de construire la géométrie dite euclidienne très utile en pratique. Il existe des géométries dites non euclidiennes qui partent d’axiomes différents conçus par des esprits apparemment tordus qui ont aussi leur utilité. Dans un axiome non mathématique il y a une part d’arbitraire irrationnel qui est due à la personnalité et aux sentiments de celui qui l’énonce si bien qu’on n’est pas obligé d’y souscrire.
Premier axiome : « les promesses et les programmes électoraux des candidats aux élections n’engagent que ceux qui y croient ».
C’est un dénommé Queuille, homme politique roublard et malin à cheval sur la troisième et la quatrième république qui l’a énoncé le premier. Il a été repris par un homme cynique, malin et un tantinet malhonnête dénommé Chirac en 1988 pour justifier son manque de parole. Il n’a pas ainsi hésité à se moquer publiquement de ses électeurs.
Pensons au « demain on rase gratis » du bon sens populaire.
Second axiome qui découle du premier : « tout électeur (trice) de base et de bonne foi de droite et surtout de gauche est un(e) cocu(e) électoral(e) par nature ».
Les abstentionnistes l’ont bien compris, c’est pour cela qu’ils ne votent pas.
Ne soyez pas triste
Il y a trois raisons possibles qui poussent un(e) électeur(trice) à voter pour un candidat : un certaine empathie pour le candidat indépendamment de toute considération politique, une espérance pour l’électeur de voir son candidat appliquer la politique qu’il prône, c’est à dire qui améliorera son sort, ou par opposition à un autre candidat.
Vous qui avez voté au premier tour pour le candidat de gauche dont le programme vous plaisait bien et que vous ne retrouvez pas au deuxième tour, ne soyez pas triste. De toutes façons il n’aurait certainement pas appliqué toutes les bonnes idées qui ont attiré votre suffrage. Et cela pour trois raisons.
La première c’est qu’il peut ne pas être très honnête intellectuellement et que dès le départ il sait qu’il n’a pas très envie d’appliquer la politique qu’il préconise, c’est à dire qu’il sait ce qu’il faut dire pour attiser sa popularité et attirer les suffrages mais n’a pas l’intention de faire ce qu’il dit. Il ‘ratisse large’ en donnant l’espoir d’un monde meilleur au maximum de monde possible, surtout aux plus modestes car ils sont les plus nombreux, tout en masquant ses arrière-pensées qui vont à l’encontre de ce qu’il annonce, comme de privatiser la sécurité sociale par exemple ou de souhaiter que beaucoup de jeunes français aient envie de devenir milliardaires, ce qui va à l’encontre de la devise républicaine d’égalité et de fraternité. Ce ne sont pas les exemples d’individus de ce type qui manquent dans l’histoire mondiale de la démocratie.
La deuxième c’est que même s’il est honnête, plein de bonne volonté et s’il a l’intention d’appliquer son programme il ne pourra pas forcément le faire parce qu’il n’est pas tout seul à gouverner et que des confrères lui mettront des bâtons dans les roues pour toutes sortes de raisons d’ordre politique ou personnelles. Il faut aussi, en principe, qu’il ait en permanence une majorité à l’Assemblée Nationale, ce qui n’est pas gagné.
La troisième c’est qu’avec des conditions idéales pour appliquer son programme, il ne sera pas tout puissant sur son trône comme Dieu le père mais qu’il sera confronté à des forces plus ou moins occultes qui comptent et qui lui mettront des bâtons dans les roues : ce qu’on appelle les groupes de pression, les syndicats, les associations diverses défendant la ‘moralité’, les représentants des religions influentes en France, etc. .
Et PéPé a gardé la pire des oppositions possibles pour la fin : les capitalistes, c’est-à-dire les super riches, qui détiennent le pouvoir réel. Sinon comment expliquer qu’un homme (?), dit de gauche, dénommé Hollande qui s’était fait élire en partie sur le slogan : « la finance voilà l’ennemi » termine son quinquennat en baisant le cul des riches patrons après avoir avalé des kilomètres de couleuvres. Ils ont dû entrer dans son bureau sans se faire annoncer et sans frapper pour obtenir des avantages, soit disant en contrepartie de la baisse du chômage, qui n’a fait qu’empirer tout au long de la législature. Alors que le chômage et la pauvreté concernent une fraction non négligeable de la population française ce président a, pour noyer le poisson et contre les vents et marées levés par la droite, institué le mariage pour tous d’un intérêt tout à fait marginal pour la grande majorité des Français et en particulier pour tous ceux qui vivotent exploités par des gens bourrés de fric qui veulent sans cesse augmenter leur fortune.
PéPé rappelle d’une autre façon ce qu’il a déjà écrit. Jusqu’à une époque récente la maison France était un bâtiment fermé. On y lavait son linge sale en famille et les riches patrons qui étaient physiquement accessibles n’en menaient pas large, comme en 1936 lors du front populaire ou juste après la seconde guerre avec le Conseil National de la Résistance et l’omniprésence des communistes. Ils se soumettaient à contre cœur à certaines exigences des salariés. Même un dirigeant, dit de droite, mais qui n’aimait pas l’argent, comme De Gaule proclamait que « la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille » (à la bourse).
Puis avec la mondialisation et la construction de l’Union Européenne les portes et les fenêtres de la maison France se sont ouvertes et cette maison est devenue la maison des courants d’air où n’importe quel capitaliste étranger, insaisissable, peut y entrer ou en sortir en fonction de ses intérêts en se moquant totalement de ceux de ses habitants.
Que peut faire un président de gauche dans un monde pareil où des gens sans âme et sans scrupule le menacent : « si tu n’es pas sage, je retire mes billes de ta maison des courants d’air et tu vas voir le bordel que ça va créer ».
Alors, électeurs de gauche qui êtes déçus ne soyez pas tristes. Votre candidat n’aurait pas pu tenir ses promesses !
Et consolez-vous en pensant que le candidat de droite désolera un certain nombre de ses électeurs car il n’a pas l’intention de tenir certaines de ses promesses.
Et surtout ne souscrivez pas à un régime totalitaire qui n’améliorera pas votre situation et qui supprimera les quelques libertés dont vous jouissez grâce à la démocratie.
Mais des pauvres qui ont peur du lendemain, peur qu’on les vire de chez eux parce qu’ils risquent de ne plus pouvoir payer leur loyer, qui vivotent en attendant le déluge vous crieront : « la liberté, quelle liberté, et pour quoi faire, elle ne nous donne pas à manger ! ».
Chronique N°13 du vendredi 19 mai 2017.
La vérité sur les résultats de l’élection présidentielle 2017
Une tromperie institutionnelle
Comme je ne fais rien comme tout le monde j’ai voulu creuser un peu la notion de résultats bruts du deuxième tour des élections présidentielles.
En France il y a environ 47 millions de personnes inscrites sur les listes électorales. C’est ce qu’on appelle le corps électoral.
Il y a environ vingt pour cent de ce corps qui ne votent jamais pour toutes sortes de raison parmi lesquelles on note le désintérêt total, ou à cause du sentiment d’être toujours cocufié par les hommes politiques (voir définitions) un fois élus.
Il y a ceux dont l’abstention est conjoncturelle en fonction de la personnalité des candidats. C’est à dire qu’ils pensent que cela mérite de se déplacer si l’un des programmes proposés est en accord avec leurs idées. Ils s’abstiennent dans le cas contraire. Cela concerne quelques pour cent des inscrits et explique en partie les fluctuations du nombre d’abstention d’une élection présidentielle à l’autre.
Il y a ceux qui veulent faire leur devoir civique et qui veulent que ça se sache mais qui votent blancs ou nul parce qu’ils ne se reconnaissent pas dans ce que proposent les deux candidats. Constitutionnellement on ne tient pas compte de l’opinion de ces gens parce que justement la constitution est faite pour masquer la vérité : il faut donner l’impression que l’élu a l’assentiment de la plus large proportion possible de la population et si possible la majorité.
Ce que disent les résultats diffusés par la presse.
En France il y a 47 millions d’électeurs. D’après les résultats définitifs du deuxième tour des élections présidentielles de 2017, sur ces 47 millions on compte environ :
-abstentions : 25 ℅ des inscrits sur les listes électorales,
-votants : 75 ℅ des inscrits sur les listes électorales,
-votes blancs ou nuls : 9 ℅ des inscrits sur les listes électorales (soit 12℅ des votants).
Ont obtenu environ :
-M : 66 ℅ des suffrages exprimés,
-L : 34 ℅ des suffrages exprimés.
Ce que signifient ces résultats.
Les votants représentent 75℅ du corps électoral et les bulletins blancs ou nuls en représentent 9℅. Les suffrages exprimés représentent donc :
75℅ – 9℅ = 66℅ du corps électoral.
Macron a été élu avec 66℅ des suffrages exprimés soit : 0,66×0,66=0,44=44 ℅ du corps électoral.
De la même façon le FN a obtenu :
0,66×0,34=0,22=22 ℅ du corps électoral.
Autrement dit Macron a été élu par moins de la moitié des citoyens inscrits sur les listes électorales et le FN ne représente que 1/5 de ces mêmes citoyens. Cela ferait encore moins par rapport à l’ensemble des Français majeurs car un certain nombre ne sont pas inscrits sur les listes électorales.
Amusons nous
Imaginons qu’un candidat ait été élu avec 51 ℅ des suffrages exprimés (ou voix) toutes choses égales par ailleurs. Cela représenterait 0,66×0,51=0,33=33 ℅ des voix soit 1/3 de l’électorat.
Dans un cas comme dans l’autre quelle légitimité pour l’élu ? Et que penser de la démocratie dans ces conditions ?
L’histoire nous apprend que ‘les minorités agissantes peuvent s’imposer aux majorités vagissantes’. Alors méfions-nous. Surveillons l’évolution de nos minorités.
Et rappelons-nous qu’une minorité élue démocratiquement, si elle est mal intentionnée, à chaque fois qu’elle le peu, ne rend pas le pouvoir. C’est ce qui fait peur avec les extrémistes de toute nature.
Question
Pourquoi les hommes politiques ne nous livrent-ils jamais ces résultats et les médias rarement ?
Parce que le mode de scrutin défini par la constitution sous l’impulsion du général De Gaulle est conçu pour donner une légitimité à ceux qui ont été élus démocratiquement. C’est la règle du jeu établi pour rendre la France gouvernable contrairement à ce qui se passait sous la quatrième république et beaucoup de monde en semble content.
Les hommes politiques élus, pour satisfaire leur ego qui est énorme, ne vont pas se vanter d’avoir obtenu seulement une majorité relative réelle ce qui remettrait en jeu leur légitimité et montrerait au grand jour leur incapacité à entraîner une majorité de citoyens derrière eux en définissant un programme de gouvernement rassembleur.
La majorité absolue apparente leur donne le droit de parler au nom de la France et des Français pour glorifier la mondialisation et plonger dans le chômage et la pauvreté une minorité de plus en plus large de gens sous l’œil bienveillant des capitalistes et des riches
Chronique N°14 du vendredi 2 juin 2017. Les capitalistes et l’intelligence I
L’origine des maux du monde (suite)
Étudiant qui veut te faire une place au soleil, ton intelligence ne te met pas à l’abri du chômage car ton avenir ne dépend pas que de ce que tu es. Il dépend de la volonté des capitalistes c’est à dire des riches, très riches et super riches.
Considérations sur l’intelligence
Une définition et une mesure possible de l’intelligence selon PéPé
Imaginons un promeneur qui s’est perdu au milieu de nulle part. Il suit une piste qui ressemble à un chemin. Il arrive devant une fourche. Il est paniqué. Doit-il prendre la branche de droite ou celle de gauche ? Il est noyé dans son problème. Ah ! S’il avait un drone ! Il le ferait monter au dessus de lui pour observer le paysage et lui apporter une réponse. Il dominerait son problème, et d’autant mieux que le drone s’élèverait plus haut. Le drone est l’image de l’intelligence qui domine les questions posées par la résolution d’un problème.
Imaginons que ce même promeneur connaisse peu ou prou la région. Arrivé devant la même fourche il fera appel à sa mémoire pour résoudre son problème, branche de droite ou branche de gauche. La mémoire permet à l’intelligence de s’exercer. Sans mémoire pas d’intelligence possible. Avoir une bonne mémoire n’est pas une preuve d’intelligence. Ce qui compte c’est pouvoir en tirer partis.
Il est de notoriété publique que dans un domaine donné il y a des gens plus intelligents que d’autres. Un critère de mesure de cette intelligence pourrait être le temps de résolution d’un problème du domaine considéré. Par exemple, le très doué nommé A va le résoudre instantanément (une seconde), et moi, PéPé, d’intelligence moyenne (normale ?) je mettrai dix secondes et le débile D un temps infini. Il ne le résoudra jamais !
Peut-on en déduire que A est dix fois plus intelligent que moi et infiniment plus intelligent que D dans le domaine considéré ? Si ces trois individus travaillent dans une même entreprise, A mérite-t-il de gagner un salaire dix fois plus importants que le mien et infiniment plus important que celui de D parce que, en principe il travaillera plus vite ?
Pourquoi A et moi sommes plus intelligents que D ? Parce que D n’a pas de chance, son cerveau est mal foutu.
Pourquoi A est-il plus intelligent que moi ? Parce que son cerveau fonctionne mieux que le mien. Qu’est-ce que ça veut dire ? Il peut y avoir une foule de causes possibles. Par exemple ma mère fumait ou buvait pendant que j’étais dans son ventre alors que la mère de A avait une vie exemplaire. Ma naissance s’est mal se passée avec un début d’asphyxie de qui a entraîné un déficit en neurones (?). Ou alors, naturellement (génétiquement ?) lorsqu’il travaille, le cerveau de A est mieux oxygéné que le mien, ses gaines de myéline sont de meilleures qualité que les miennes, ses synapses sont mieux foutues que les miennes, ses neurotransmetteurs dans les synapses sont plus actifs, et les enzymes qui les détruisent sont synthétisées plus rapidement ou sont de meilleure qualité, l’influx nerveux circule mieux chez lui que chez moi, etc. … . Il peut y avoir ainsi une dizaine une vingtaine ou plus de facteurs qui soient responsables du bon fonctionnement du cerveau. Quand tous fonctionnent correctement le type est super intelligent. C’est rare. La différence se fait avec le nombre de facteurs concernés qui fonctionnent bien. Quand aucun ne fonctionne bien le type est très con, débile, il est ce qu’on appelait dans le temps l’idiot du village, c’est rare aussi. Comme la répartition des bons facteurs se fait au hasard, les populations se répartissent en courbe de Gauss avec le passage insensible d’un degré d’intelligence à un autre.
Une anecdote : quand j’étais en CM2 à l’école primaire je faisais des dictées au moins trois fois par semaine. A l’époque cinq fautes entraînaient un zéro pour l’exercice. Je me sentais capable de ne pas avoir zéro. Au début de chaque dictée je me promettais de faire attention, de me concentrer sur ma tâche. Et systématiquement cela se passait toujours de la même façon. La première moitié était sans faute et la seconde en contenait suffisamment pour que j’ai zéro. J’interprète ce phénomène de la façon suivante hors de toute psychologie : au bout d’une demie-dictée mon cerveau était fatigué (mal oxygéné ?) et il perdait ses facultés d’attention. J’avais bien dans ma mémoire tous les outils qu’il fallait pour effectuer un travail parfait, mais à partir d’un certain moment le fonctionnement de la matière grise laissait à désirer alors que celle de certains de mes camarades mieux lotis était vaillante jusqu’au bout. Ils avaient dix à la dictée pendant que j’avais zéro ? Les psycho-machin-chose trouveront certainement une explication bavarde pour ce phénomène, mais laissons-les à leurs bavardages.
L’intelligence, innée ou acquise
Avec de l’acharnement pendant des années un individu moyennement doué en musique peut arriver à jouer correctement d’un instrument sans jamais arriver à la virtuosité d’un gamin surdoué qui joue magnifiquement dès la plus tendre enfance. Avec de l’entraînement un coureur moyen descendra tout juste en dessous de treize secondes au cent mètres alors que son camarade fait pour la course de vitesse descendra facilement en dessous de onze secondes
De la même façon, peut-on espérer améliorer son intelligence quand elle est moyenne ? Par le travail et l’entraînement, certainement un peu, mais sans jamais arriver au niveau de l’individu naturellement doué. Un peu comme le propriétaire d’une voiture munie d’un moteur de cinquante chevaux qui veut augmenter sa puissance. Il pourra toujours le bricoler, le gonfler autant qu’il voudra, grappiller quelques chevaux par-ci par-là, il n’aura jamais la même voiture que son voisin dont le moteur a naturellement une puissance de deux cents chevaux.
Ce qui signifie que la qualité de l’intelligence d’un individu ne dépend pas de lui. Alors de quoi dépend-elle ? Pour les communistes d’antan elle dépendait du milieu ce qui sous-entendait que tout le monde naissait avec les même talents (égalité ?) mais qu’ils ne s’épanouissaient que pour les individus qui arrivaient dans un milieu favorable à leur épanouissement. C’est une ânerie parce que cela laisse croire que tout le monde est un Einstein, Molière ou Mozart en puissance. Si c’était vrai cela se saurait. Cela ne tient pas compte des gens relativement nombreux, on en connaît tous des exemples, qui proviennent de milieux défavorables ou très défavorables, modestes et ‘sans culture’ et qui par hasard se hissent au niveau des meilleurs sur le plan intellectuel comme ce berger dont les qualités ont été détectées à dix-huit ou vingt ans par l’armée et qui est devenu ingénieur en peu d’années. Mais c’est vrai que par un raisonnement tordu cet exemple apporte de l’eau au moulin des communistes anciens.
Pour les gens de droite, les WASP américains en particulier, l’intelligence est un don que Dieu donne à des élus et en tant que telle elle est génétique. Si on enlève Dieu, il n’y a pas de raison qu’elle ne suive pas les règles génétiques de la transmission des caractères physiques des individus. Il est donc probable qu’elle se transmet comme le font certaines maladies héréditaires ou certains caractères physiques par l’ADN. En accord avec ce que j’ai décrit ci-dessus il n’y a pas un gène de l’intelligence mais des gènes qui commandent des fonctions biologiques qui favorisent le fonctionnement de la matière grise du cerveau.
Quel est le rôle du milieu ? C’est vrai que l’intelligence potentielle peut mieux s’exprimer dans un milieu favorable cultivé. C’est vrai aussi qu’un tel milieu donne un vernis à ses rejetons qui peut passer pour de l’intelligence. Mais ce qui est vrai aussi c’est que les gens d’un ‘bon milieu’, ou milieu favorable, vivent entre eux, se sélectionnent entre eux, se marient ente eux et copulent entre eux. Si bien que les apparences laissent croire que c’est le milieu dans le sens d’entourage qui favorise la qualité de l’intelligence des rejetons. La réalité est moins superficielle et plus profonde que cela. Il est normal d’après les règles de la génétique qu’ils aient plus de chances d’avoir des enfants à leur image que d’autres gens moins bien pourvus génétiquement. Cela ne veut pas dire qu’ils n’engendrent pas des débiles de même que des gens modestes peuvent engendrer des génies !
L’intelligence est une qualité, un peu comme la beauté d’un visage (sauf que l’intelligence est mesurable alors que la beauté ne l’est pas), c’est à dire quelque chose d’impalpable, d’abstrait, qui est le résultat du fonctionnement d’un organe physique, le cerveau, dont la marche comme pour n’importe quel organe dépend de la loterie de l’hérédité. La qualité de l’intelligence d’une personne est due à la structure de son cerveau, non à la richesse de son berceau.
C’est la qualité de la matière grise qui fait la qualité de l’intelligence. C’est son facteur limitant. Cette certitude est basée sur la biologie et non sur une quelconque idéologie.
En France, on aime l’abstraction, on juge de la qualité de l’intelligence d’un individu sur ses résultats scolaires. Ils lui permettront d’acquérir des diplômes qui détermineront en partie sa position dans la pyramide sociale à la fin de ses études en posant comme postulat que la qualité des résultats scolaires d’un individu est le reflet de ses aptitudes à s’intégrer dans le monde du travail. Ce qui est discutable car ce n’est souvent qu’un moyen de lui donner de l’assurance.
Alors faut-il se désoler de manquer de cette intelligence scolaire qui permet de suivre la voie royale pour entrer dans la société marchande ? Non ! D’abord, il faut savoir se contenter de ce qu’on a et de ce qu’on est, et ensuite se dire qu’il y a toutes sortes de formes d’intelligence : celle du concret, de la matière, celle des mots pour l’écrivain, celle du commerce, celle du jeu, celle du peintre, celle du musicien, celle de l’artiste, etc. et que peut-être possède-t-on l’une d’elle. Il faut se chercher, se découvrir.
Et si on ne s’en trouve aucune ? Alors tant pis ! Il faut se résoudre à se trouver con et vivre quand même !
Enfin, ce n’est pas une obligation, car ce qui est consolant pour beaucoup de gens qui manquent d’intelligence, c’est que la plupart du temps ils l’ignorent et qu’ils croient même le contraire ! Ils sont heureux, toujours satisfaits d’eux-mêmes ! Et alors bonjour les dégâts pour l’entourage !
Autre consolation : aussi intelligent qu’on soit, on est toujours le con de quelqu’un !
Chronique N°15 du 16 juin 2017. Les capitalistes et l’intelligence II
L’origine des maux du monde (suite)
La personne, l’intelligence et la société : une drôle de mentalité
Pour avoir vécu une quantité incommensurable de réformes pédagogiques et lu quelques romans sur l’enfance écrits par des auteurs bourgeois de la troisième république il m’apparaît que les résultats scolaires des enfants sont un souci constant pour une bonne partie de la population car jusqu’à maintenant et en principe ils conditionnent l’avenir des futurs adultes. D’abord pour les bourgeois, ça va de soi, ils ne veulent pas que leur progéniture déchoit. Ensuite beaucoup de gens modestes voudraient que la leur, pour avoir une meilleurs vie qu’eux-mêmes, emprunte l’ascenseur social assuré par l’école.
Les uns comme les autres ‘poussent’ leurs progéniture à ‘réussir’ en classe. Avant 1968 on situait sa valeur grâce aux notes et au classement. Si elle était la première de la classe, c’était la gloire, la consécration, l’assurance d’une position sociale importante, d’une respectabilité et d’un revenu suffisants. C’était la glorification finale à la fin de l’année scolaire lors de la cérémonie de distribution des prix quand elle les raflait tous. Car on glorifiait le bon élève et pas de pitié pour les canards boiteux. Dans l’esprit de la population c’était le triomphe du mérite de l’individu intelligent. A l’époque on s’intéressait surtout aux résultats du garçon car on pensait que pour les filles il suffisait de trouver un bon mari.
Après 1968 des esprits égalitaristes, des âmes charitables, des hurluberlus, des utopistes ou des médiocres (au choix), souvent des jeunes, qui voulaient changer le monde ont décrété la fin du système afin de rendre la société et la scolarité plus vivables en supprimant l’esprit de compétition. Mais pendant ce temps la société n’a pas bougé et les mentalités non plus. Les capitalistes sont restés des capitalistes, même s’ils ont eu peur. En majorité les parents sont restés des parents et leur ambition pour leur progéniture n’a pas changé : faire qu’elle s’insère dans la pyramide sociale à un niveau enviable, aussi élevé que possible. Il en résulte que dans les ‘bons établissements’ les ‘bons élèves’ restent les bons élèves et qu’ils reçoivent des félicitations et que les mauvais reçoivent des blâmes. Et c’est encore le triomphe de l’individu intelligent qu’on assimile à méritants.
On crée ainsi un double effet pervers : la glorification des uns entraîne automatiquement le mépris des autres, et l’émulation entraîne dès le plus jeune âge un esprit de compétition exacerbé qu’on retrouvera ensuite dans la vie active : ils joueront des coudes pour se trouver aux avant-postes et transformeront ainsi la société en panier de crabes où tous les coups sont permis. Ils auront un mépris spontané pour ceux qu’ils trouvent d’une intelligence inférieure qu’ils assimileront à des êtres inférieurs avec comme conséquence une tendance naturelle à les exploiter sans scrupule à leur profit direct ou indirect, à celui de leurs employeurs et finalement au profit de ceux qui sont en haut de la pyramide, les capitaliste.
Pourtant ni les uns ni les autres ne sont responsables de ce qu’ils sont. Les uns ont hérité de gênes fonctionnels, les autres de gènes déficients à la loterie de l’hérédité. Il n’y a pas lieu de louer les uns et de blâmer les autres. Malgré cela, les gens intelligents, pour la plupart, s’arrogent le mérite de ce qu’ils sont. C’est à dire qu’ils pensent le mériter. Mais au nom de quoi ?
Ils sont fiers de ce qu’ils sont, alors qu’ils ne devraient en être que contents, car s’il y a lieu on doit être content de ce que l’on est et fier de ce que l’on fait. Ils sont comme le poivrot bourguignon qui chante en dégueulant : « et je suis fiè…er, et je suis fiè…er d’être bourguignon » alors qu’il n’y est pour rien. Preuve que l’intelligence n’est pas garantie de lucidité.
Un mec qui a une belle gueule le mérite-t-il ? Doit-il être fier de lui ? En principe la réponse est non. Mais la sottise humaine étant ce qu’elle est, sa glorification directe ou indirecte par des médias ou des imbéciles dans un but inavouable le poussera à se prendre pour le phénix des hôtes de ces bois. Il finira par se croire responsable de sa belle gueule et il en sera fier.
Naturellement, on peut se poser les mêmes questions pour le grand, la grande, le petit, la petite, le blond, la blonde, celui ou celle qui a les yeux bleus,etc. … et pour l’intelligence !
Et que dire de la noblesse fière de ses origines alors qu’elle n’a rien à faire d’autre que de s’en vanter !
Une consolation
Les gens dits intelligents, c’est à dire bardés de diplôme, qui font la société occidentale dans laquelle nous vivons peuvent exercer leur intelligence soit sur la matière, ce sont les ingénieurs et les savants, soit sur du vent, ce sont ceux que l’on appelle les intellectuels parmi lesquels je rangerai les hommes et les femmes politiques.
Les premiers sont confrontés à la réalité de la matière. Ce qu’ils construisent, ce qu’ils prévoient marche ou non, tient le coup ou s’effondre. Les lois, les règles qu’ils énoncent sont vérifiables ou non, sont vraies ou fausses. Ils n’ont pas à tergiverser, à faire entrer leur état d’âme dans leurs travaux. Ils sont objectifs par nature. Cependant, parmi eux il y en a qui se fourvoient en amateurs ou en professionnels chez les intellectuels. Ils ne sont pas meilleurs.
Les seconds détestent, méprisent ou ignorent les premiers. justement parce qu’ils travaillent sur cette chose vile qu’est la matière alors qu’eux travaillent avec leur esprit sur ces choses éminemment nobles qui ne salissent pas que sont l’abstraction, la spéculation, l’idée qu’ils se font du monde et de la société. Sur un sujet donné, ils énoncent plus ou moins doctement la vérité à laquelle ils croient et qu’ils veulent imposer car ils l’ont établie, pensent-ils, par un raisonnement logique. Or ce n’est jamais qu’une vérité parmi d’autres qui n’est jamais LA vérité. C’est une opinion dictée par des sentiments personnels. exactement comme celles que l’on entend au Café du Commerce, mais présentée dans du papier de soie avec des faveurs roses.
Une preuve ? Chez les premiers quand ils sortent de leur domaine de compétence et chez les seconds, à tous les niveaux d’intelligence, on observe des différences d’opinion sur les problèmes politiques et humains et leur résolution, non en fonction de critères objectifs mais en fonction des sentiments ressentis par chacun, bien qu’ils s’en défendent. On trouve des polytechniciens (le polytechnicien est réputé pour son intelligence) dans tous les partis même si leur origine sociale et leur éducation les poussent en majorité à droite. C’est pareil pour les agrégés de l’Education Nationale. Pendant la dernière guerre, certains parmi les intellectuels ou les ingénieurs étaient résistants, d’autres collaborateurs. Les uns ont eu de la chance dans leur jugement et les autres pas !
C’est une consolation de savoir que même les gens intelligents sont aussi désarmés que nous pour formuler les jugements de valeur qui font ce qu’est le monde. Mais c’est une grande tristesse de réaliser qu’ils sont tellement imbus de leur petite personne et sûrs de leur supériorité qu’ils pensent détenir LA vérité et qu’ils l’imposent sans scrupule.
L’intelligence, si elle permet la ‘réussite sociale’ (pas toujours, et quelle réussite ?) ne permet pas forcément de ‘réussir sa vie’. C’est une autre consolation. Mais qu’est-ce que réussir sa vie.
L’intelligence et les capitalistes
Lorsque les étudiants font leurs études, ‘poussés’ par leurs parents, c’est généralement dans le but de s’intégrer de façon satisfaisante dans la pyramide sociale pour gagner leur vie dans le meilleur confort possible en accédant à tous les meilleurs produits offerts par la société de consommation, logements, bagnoles, hôtels, etc. … . Ils diront qu’ils se mettent au service de la société.
En fonction de la nature et de la valeur de leurs diplômes les recruteurs leur attribueront, à tort ou à raison, une intelligence plus ou moins grande et plus ou moins utile pour une entreprise donnée. Pour la gestion d’une entreprise ils préfèreront un type diplômé de HEC à une fille bardée de diplômes d’histoire de l’art.
Mais qu’est-ce qu’une intelligence utile à l’entreprise dans notre monde capitaliste ? C’est une intelligence qui va faire en sorte que l’entreprise qui l’emploie ne fasse pas lamentablement faillite, bien sûr, mais accumule un maximum de bénéfices, pour répondre aux vœux des actionnaires, ces gens très riches, super-riches et hyper-riches appelés capitalistes, qui mettent la pression sur elle afin d’être gratifiés des meilleurs dividendes possibles pour s’enrichir toujours plus au-delà de toute limite raisonnable. Autrement dit le possesseur d’une intelligence utile qui la met au service d’une entreprise n’est qu’un moyen, un larbin des capitalistes. Ce que les communistes d’antan appelaient un valet du capitalisme. En a-t-il conscience ?
C’est le système capitaliste.
Qu’est-ce qui fait courir le possesseur d’une intelligence utile ? Des sentiments ! Un besoin de reconnaissance de ses employeurs comme le toutou qui a levé un lièvre cherche la caresse de son maître ! Et aussi l’esprit de compétition : posséder plus que le voisin ! Et aussi le goût du pouvoir. Quel jouissance d’avoir la mainmise sur le sort dune foule de salariés, d’avoir lui-même toutes sortes de larbins qui se courbent devant sa toute puissance apparente !
Mais il a beau faire, quel que soit son zèle, sa complicité avec les capitalistes, il ne reçoit jamais que des miettes du gâteau qu’il contribue à leur procurer ! Bien sûr ces miettes peuvent être considérables et engendrer l’envie et la jalousie de beaucoup de monde. Une satisfaction de plus !
Quels sont les moyens de pression des capitalistes sur l’intelligence ? Deux et seulement deux : la récompense, un avancement, un salaire de plus en plus élevé, des primes diverse et parfois certains honneurs publics ! Et la punition : « vous êtes viré ! ».
Quels sont les moyens dont dispose l’intelligence pour faire plaisir aux actionnaires d’une entreprise ? J’en vois beaucoup :
– mettre la pression sur les salariés pour qu’ils augmentent leur rendement, ça s’appelle augmenter la productivité,
– diminuer le nombre de salariés tout en conservant la productivité, tant pis pour l’augmentation du chômage
– délocaliser l’entreprise là où la mains d’œuvre est meilleur marché, tant pis pour l’augmentation du chômage,
– délocaliser le siège social de l’entreprise pour payer moins d’impôt et de charges sociales,
– dissimuler les bénéfices et truquer les bilans,
– innover dans la gestion matérielle de l’entreprise : créer des méthodes, des machines et des automatismes qui remplaceront avantageusement des salariés, tant pis pour l’augmentation du chômage,
– innover dans la conception de nouveaux produits utiles ou inutiles que des campagnes publicitaires bien menées inciteront (obligeront ?) les clients potentiels à acheter sous peine de frustration,
– innover dans la conception d’un produit pour inciter (obliger ?) la clientèle à remplacer l’ancien ;
– créer, dégotter de nouveaux marchés dans les pays en voie de développement, pour vendre les produits fabriqués par l’entreprise sans utilité pour les acheteurs autre que le plaisir de frimer,
– utiliser par facilité des corps chimiques dont on ignore s’ils sont toxiques ou non en se disant qu’on verra bien à l’usage,
– utiliser le dumping pour conquérir de nouveaux marchés,
– rendre prisonnière une clientèle,
– essayer de placer l’entreprise dans une situation de monopole,
– contourner légalement les lois,
– développer le lobbying,
etc. … . Cette liste n’est certainement pas exhaustive !
En faisant appliquer ces recettes par l’intelligence de leurs larbins, les capitalistes privilégient le cours terme pour s’enrichir ici et maintenant. Que leur importe ce qui se passera demain !
Les intelligences soumises au fric et qui agissent dans ce que je viens de décrire se sentent par leur formation parfaitement légitimes et normales. Comme cette mathématicienne qui met son talent au service des spéculateurs boursiers qui gagnent du fric avec du fric sans produire de richesse et sans aucun bénéfice pour la société et qui s’en vante.
C’est ça le système capitaliste, l’économie de marché, basée sur l’enrichissement incessant et au-delà de toute limite des plus riches en utilisant les meilleures intelligences choisies chez d’anciens bons élèves. Ce système est défendu par intérêt par les économistes, ces intellectuels charlatans, qui nous insufflent leur propagande permanente : « l’économie prime tout ».
Trois remarques.
Tous les gens intelligents n’utilisent pas leurs facultés pour brimer les autres et faire plaisir à leurs employeurs, il en est qui sont humains, mais quand ils sont salauds, ils le sont plus que la moyenne car l’intelligence mise au service du mal est diablement efficace.
L’intelligence ne permet pas de prévoir les effets pervers de toute action humaine. Mais à ce petit jeu les capitalistes sont encore gagnants car ils vont encore s’enrichir en réparant les dégâts produits par les effets pervers.
Si la bêtise est souvent néfaste, la mise en œuvre de l’intelligence ne garantit rien.
Et alors ?
Et alors rien !
Cette chronique n’est qu’une photo à l’instant t de ce qui a dirigé, dirige et dirigera le monde car on trouvera toujours des intelligences sous tous les climats qui croiront trouver leur compte à aider les puissants à devenir plus puissants au risque de perdre beaucoup de choses dont parfois la vie.
Elle n’a pas la prétention de donner une recette pour transformer un monde de rapaces en une civilisation sereine car pour l’instant il n’y en a pas.
Elle a juste pour but de rappeler aux naïfs de ne pas diviniser ou envier les intelligences sorties de l’école qui se glorifient de leur réussite sociale. Elles ne sont jamais que des larbins, des laquais dorés qui sont chargés des hautes et basses œuvres des capitalistes en engendrant et entretenant sans scrupule la misère des plus faibles. En sont-elles conscientes ?
Chronique N°16 du vendredi 30 juin 2017. Les capitalistes et les ressources humaines
L’origine des maux du monde (suite)
L’évolution du vocabulaire
L’évolution du vocabulaire pour désigner les choses et les gens ne date pas d’hier mais elle s’est accélérée depuis quelques années. Je ne parle pas du Franglais qui est parfois légitime mais du remplacement d’une étiquète française par une autre étiquète française sans qu’on en comprenne toujours la raison.
Dans les années soixante-dix ou quatre-vingt le facteur est devenu le préposé. Qui a trouvé ça et pourquoi ? Fantaisie de ministre ou de haut fonctionnaire ? Mystère. Ça n’a pas pris et le facteur est redevenu facteur.
Aujourd’hui la caissière de super marché est devenue hôtesse de caisse et la femme de ménage est devenue technicienne de surface. Est-ce pour les glorifier qu’on les a affublées de dénominations pareilles ? En sont-elles plus heureuses quand, recevant leur feuille de paie, elles lisent le titre ronflant qui les caractérise et leur misérable salaire de femmes employées à temps partiel. Ne sont-elles pas plutôt frustrées qu’avec des titres pareils elles ne gagnent pas plus ?
Faire et défaire c’est toujours travailler. jouer avec les mots aussi. Ça occupe des gens grassement payés qui n’ont probablement rien d’autre à faire.
Il y a des changements sans grande signification et sans autre but que de faire prendre des vessies pour des lanternes. Il y en a d’autres autrement significatifs comme par exemple le chef du personnel qui s’est transmué en directeur des ressources humaines (DRH) il y a quelques années.
La méthode américaine
Ce terme de ressources humaines venu des USA est entré dans notre vocabulaire avec la mondialisation, la participation des multinationales à notre économie et l’arrivée de nouveaux PDG en France qui ont fait leurs études chez les yankees. Les patrons américains, sous la pression des hyper riches, capitalistes et actionnaires, vont directement au but dans la gestion du personnel, brutalement, avec le bien connu « vous êtes viré ». Ils ne prennent pas de gants. Ils ne se masquent pas derrière une hypocrisie de bon aloi pour avoir l’air d’être sensibles au devenir de la personne. Ils ne font pas semblant d’être humains.
De la personne, ils s’en foutent et ils le montrent. Cette façon de voir et de faire est prônée par les capitalistes, français ou non, qui aimeraient bien qu’elle soit appliquée chez nous. Par l’intermédiaire de nos hommes politiques de droite convaincus d’avance, car leur caste y trouverait son compte, et de nos hommes politiques de gauche qui veulent avoir l’air d’être ‘modernes’ ils tentent de faire croire au bon peuple que le jour où un salarié pourra être ‘viré’ du jour au lendemain arbitrairement, sans motif et sans explication il n’y aura plus de chômage
Ah ah ah ! Une partie du bon peuple rit et pleure devant cet argument. S’il suit l’actualité politique il sait qu’à chaque fois qu’un gouvernement a fait des cadeaux aux capitalistes, appelés chez nous le patronat, il n’y a pas eu de renvoi d’ascenseur c’est à dire que le chômage n’a pas baissé d’une miette. Il sait que, comme je l’ai écrit dans d’autres chroniques, quand ce projet sera devenu effectif, sur le plan social, on sera revenu au dix-neuvième siècle et on aura une économie moderne !!!
Donc le bon peuple résiste. Mais que peut-il faire ? Il a renvoyé les élus socialistes qui voulaient moderniser l’économie à leur tricot. Il a voté front national pour cette raison ou d’autres. Il a voté pour les insoumis, sans y croire vraiment, car Mélenchon tout en disant des vérités a trop l’air d’un imprécateur. Il s’est abstenu, une partie ne croyant plus à la valeur du suffrage universel et se résignant, et une autre se disant que tout cela se résoudrait dans la rue à la rentrée, illusion !
Macron, le porte-parole des capitalistes qui prône la ‘méthode américaine’ a été élu Président de la République. Mais attention ! Il représente moins du tiers des Français en âge de voter et les membres de son parti, la ‘France en marche’, n’ont convaincu au premier tour des élections législatives que douze pour cents de ces mêmes Français, c’est à dire qu’il n’y a que douze pour cents des Français qui désirent vraiment être gouvernés par ce même parti. C’est tout ce monde-là qui va moderniser la législation sur le travail en s’attelant à rendre plus rentable les ressources humaines.
Les ressources humaines
Autrefois le directeur du personnel, avait affaire à des gens. Le DRH a affaire à quoi ?
Les ressources, c’est quoi ? Dans le temps on parlait de ressources naturelles pour évoquer toutes ce qu’on pouvait arracher à la terre pour le confort ou la puissance de l’homme et sa nourriture. C’étaient les productions minières, agricoles et halieutiques. En vrac quelques exemples : le fer, l’or, le zinc, le cuivre, le charbon, le pétrole, les poissons, les crustacés, les coquillages, les céréales, la viande, etc. … En bref des matières minérales ou organiques qui n’ont de valeur que par leur poids.
Puis la signification s’est élargie. Aujourd’hui, pour le capitaliste une ressource, c’est une source de revenu, tout ce qu’on exploite à la surface de la terre, qui est valorisable en dollars et permet de s’enrichir par son commerce. Ce sont toujours les ressources naturelles traditionnelles comme l’eau. Mais c’est aussi la pub, l’internet, l’industrie du divertissement sous toutes ses formes, les produits chimiques de synthèses toxiques ou non, le médicaments, bienfaiteurs ou poisons, l’armement de plus en plus sophistiqué, meurtrier et sournois, la guerre qui va avec, etc. …
Les ressources humaines c’est quoi ? C’est quelque chose de tout à fait ambigu. Autrefois, l’homme esclave était acheté contre des clopinettes en Afrique puis revendu en Amérique avec un bon bénéfice. C’était une marchandise comme une autre. C’était une véritable ressource dans le sens capitalistique du terme. Mais ce n’était pas une ressource humaine puisque l’esclave noir n’était pas considéré comme un être humain.
Aujourd’hui, on sait qu’on trafique des organes humains parce qu’ils se vendent bien aux riches. On sait qu’il y a même des gens assez monstrueux pour voler des organes à d’autres gens. Soit qu’ils les tuent soit qu’ils le kidnappent pour les opérer à leur insu. Les victimes de ces vols constituent une ressource humaine stricto sensu.
Lorsque le capitaliste normal parle affaire, il est sans pitié. Foin des considérations humanitaires. Ce qu’il veut, c’est augmenter sa fortune. Pour lui, acheter ou racheter une entreprise ou une part d’entreprise qui fonctionne c’est acquérir en bourse moyennant finance des bouts de papier appelés actions qui représentent la contrepartie en monnaie de son achat. Et c’est tout. Ce qui compte à ses yeux c’est que ces bouts de papier lui rapportent des sous, des dividendes.
Mais qu’est-ce qu’une entreprise ? C’est un ensemble comprenant des bâtiments, des bureaux et des machines conçues pour fabriquer des objets plus ou moins compliqués : des CD, des DVD, du matériel informatique, des casseroles, des bagnoles, des avions, des navires, des satellites, etc. qu’il faut vendre. Une entreprise, c’est aussi, une entité sur l’internet qui vend du vent. Pour l’instant, pour faire ‘tourner’ l’entreprise, c’est à dire pour animer l’ensemble la constituant il faut des gens, chefs, cadres, employés, ouvriers, etc. … Bref, il faut ce qu’on désignait autrefois en France sous le vocable de ‘personnel’, parce qu’autrefois en France, il restait un soupçon d’humanité même chez nos capitalistes et les syndicats veillaient. Il est très important le personnel dans l’entreprise. La preuve : si le personnel est en grève, l’entreprise, l’usine, ne produit plus rien.
Autrefois, mais rien n’a changé aujourd’hui, quand un capitaliste américain achetait ou rachetait une entreprise il se trouvait propriétaire de sa partie matérielle mais aussi de son personnel qui passait d’un propriétaire à un autre. Pas de la même façon qu’un fermier du Texas était propriétaire de ses esclaves. Il n’avait pas droit de vie ou de mort sur lui directement mais il avait le droit de provoquer sa mort sociale en lui disant simplement : « vous êtes viré » et en l’empêchant de retrouver du travail. Autrement dit le salarié de l’entreprise était soumis au bon vouloir du capitaliste propriétaire de l’usine ou de la mine comme l’esclave noir.
Il était considéré ni plus ni moins qu’un élément matériel du fonctionnement de la source de revenu que possédait le capitaliste. C’était un élément de sa ‘pompe à fric’, la ressource humaine qui la faisait tourner comme le charbon ou l’eau de la chute. Une façon de parler qui montrait son mépris pour l’humanité souffrante. Si des éléments du personnel faisaient gripper le fonctionnement de la pompe, il suffisait de les virer de la même façon qu’on se débarrasse d’une machine qui fonctionne mal ou qui n’est plus rentable. C’est la logique du système !
Grâce à la mondialisation les multinationales ont imposé cette façon de parler et de considérer les salariés au monde entier et en particulier en France où des économistes et des hommes politiques à la ‘pointe du progrès social’ cherchent à nous convaincre que le jour où les salariés seront taillables et corvéables à merci il n’y aura plus de chômage. Si l’on considère le modèle que la propagande des capitalistes veut nous imposer on s’aperçoit qu’il n’est pas enviable : les chiffres réels du chômage et du nombre de pauvres aux USA sont comparables en pourcentages aux chiffres français. C’est tout !
L’invention du travail
Revenons d’abord au principe des idées simples pour justifier l’existence du travail. La race humaine comme tous les animaux qui existent depuis des centaines de milliers d’années n’a survécu si longtemps que parce qu’elle est motivée par ce qu’on appelle, chez les animaux, l’instinct de conservation. Les gens s’obstinent à vivre, survivre et procréer aussi exécrables que soit leurs conditions d’existence, alors qu’une personne raisonnable et sensée devrait se dire : « merde ! Cette vie est trop pourrie ! Pourquoi vivre ? Laissons-nous mourir ! ». Certaine le disent. Mais ce n’est pas la majorité puisque nous sommes là.
Donc, dans leur majorité, les gens veulent survivre. Or pour survivre que faut-il à un être humain ? Deux choses et seulement deux : manger et s’abriter. le reste arrive comme la cerise sur le gâteau. Il a certainement existé des endroits paradisiaques à la surface de la terre où cela ne posait pas de problème naturellement : il faisait beau toute l’année, il n’y avait pas de prédateur et il suffisait de cueillir, de ramasser ou de déterrer. Mais partout ailleurs il fallait se démener. Comme chez les petits oiseaux qui picorent toute la journée les gens d’avant les civilisations qui vivaient en petites bandes et qui partageaient tout (le communisme avant le lettre) devaient être obnubilés par cette pensée : se procurer de la nourriture en toutes saisons par tous les moyens.
Puis les civilisations sont arrivées. Pourquoi ? Comment ? Des malins ont inventé des façons de produire de la nourriture et des abris à volonté en travaillant la terre et les matériaux de construction. Des plus malins (les futurs capitalistes) ont trouvé le moyen de vivre aux dépens des producteurs en leur disant : « tu travailles la terre pour moi, tu bouffes ; tu ne le fais pas, tu crèves … à moins que tu aies un certain talent que tu exerceras pour mon plaisir. En échange je te protégerai. ». Les plus malins avaient inventé le travail et le racket.
C’est celui qu’on retrouve dans notre civilisation contemporaine. Mais sous l’impulsion des philosophes, des écrivains, des poètes, des propagandes de toutes sortes, les gens ont complètement perdu de vue la nécessité originelle du travail dictée par les puissants : « tu travailles tu bouffes, tu travailles pas tu crèves ». On leur a fait croire qu’ils étaient tenu de travailler à toutes sortes de tâches plus ou moins utiles par fraternité, par solidarité avec le reste de l’humanité pour sa croissance heureuse, jusqu’à les culpabiliser en cas de chômage provoqué par ces mêmes puissants qui veulent devenir toujours plus riches et plus puissants.
L’invention du travail a provoqué aussi ce que l’on appelle commodément le progrès. Mais ceci est une autre histoire.
L’hétérogénéité des ressources humaines
Les actionnaires des grandes entreprises et des multinationales souhaitent gagner le plus de sous possible en exploitant de la façon la plus rentable possible les ressources humaines qui s’agitent pour faire tourner la baraque et rapporter des bénéfices à leurs ‘propriétaires’.
Les ressources humaines se partagent en deux grandes classes.
La classe d’en bas, ce que les communistes appelaient le prolétariat, constituée des gens qui ont un contact direct avec la matière pour la transformer ou la manipuler : balayeurs, femmes de ménage, mineurs, ouvriers de l’industrie, ouvriers du BTP, etc. et des petits chefs, chef d’équipe ou contre-maîtres. Elle tend à disparaître, de plus en plus remplacée par des machines. Ces gens-là, lorsqu’ils n’ont pas conscience qu’ils travaillent d’abord pour se nourrir et s’abriter, si on leur dit : « vous êtes virés parce que vous coûtez trop cher, parce que vous êtes des empêcheurs d’exploiter en rond en vous mettant en grève, parce que … parce que … » sont brusquement rappelés à la réalité. Ils vont se retrouver au chômage, à la recherche d’un emploi qu’ils ne retrouveront pas et ils devront se serrer la ceinture pour bouffer et s’abriter grâce aux aumônes que leur offrent les politiques. Pourtant beaucoup aiment leur travail et leur entreprise et sont fiers de ce qu’ils font. Mais de cela le richissime s’en fout. Ce qu’il veut c’est que la ressource humaine, pour lui masse incolore inodore et insipide, soit exploitée de façon ‘rationnelle et accélérée’ comme on disait du temps de mon service militaire.
La classe d’au-dessus, est celle des cols blancs, dont rêvent de faire partie beaucoup d’écoliers. Ses membres ont totalement oublié que normalement ils travaillent d’abord pour se nourrir et s’abriter. Leur rémunération dépend de leur niveau hiérarchique et de leur efficacité à améliorer les dividendes. Ils s’escriment et se battent pour pouvoir consommer toujours plus de choses chères et inutiles pour faire plaisir à leur ego et frimer, à l’aide des miettes que leur accorde les capitalistes. Ils sont taillables, corvéables et éjectables comme les hommes et les femmes de la classe d’en bas mais ils font comme s’ils ne le savaient pas. Cette classe est elle-même constituée de deux sous-classes.
Celle plutôt technique des ingénieurs des études et recherche dont le but est de trouver de nouveaux moyens d’enrichir les riches ou de perfectionner ceux qui existent déjà. On dit qu’elle fait avancer le progrès.
Celle des cadres de l’entreprise chargés du commerce et de la gestion de la classe d’en bas.
L’ensemble de ces salariés, la (ou les) ressource(s) humaine(s), constitue la partie active de la pompe à fric appelée entreprise, sur lequel s’exerce une pression de haut en bas pour faire remonter du cash. Dans l’esprit du capitaliste, il n’est qu’un moyen dénué de toute signification humaine.
Le DRH est son porte-parole.
Chronique N°17 du vendredi 14 juillet 2017. Les capitalistes et la technique
L’origine des maux du monde (suite)
La science, la technique et le progrès
La science est désintéressée, la technique ne l’est pas. Les scientifiques veulent savoir. Les gens qui s’occupent de la technique veulent gagner des sous. La technique est l’application pratique de ce que découvre la science.
Par exemple, la science a étudié la dilatation des corps avec l’augmentation de température, on a fabriqué des thermomètres. Elle a étudié l’électricité, on a fabriqué des piles, des accumulateurs, des dynamos, des alternateurs, des moteurs. Elle a étudié la propagation des ondes électromagnétiques, on a fabrique des postes de radio. Elle a étudié la fission de l’atome d’uranium 235, on fabriqué des centrales nucléaires. etc. …
On dira que dans le monde moderne la technique est fille de la science.
Mais le perfectionnement technique permet aussi à la science d’avancer. Par exemple les fusées, les satellites et les sondes spatiales permettent de répondre à certaines questions en astronomie.
Au cours du 18 ème et du 19 ème siècle des philosophes ont pensé que le développement de la science et de la technique permettrait à l’espèce humaine de progresser de façon continue.
Mais qu’est-ce que progresser ? Pour certains c’est s’approcher du bonheur, ce qui est un but très ambitieux et mal défini. Si on reste plus terre on peut dire qu’une société progresse si ses éléments bénéficient d’un bien-être matériel et spirituel qui s’améliore.
Dans une certaine mesure la science contribue à ce résultat en occident. Elle a libéré les gens qui le veulent des contraintes imposées par la religion, les traditions et les superstitions. Ils se sentent plus libres. On trouve toujours des philosophes, des hurluberlus, des mystiques pour le déplorer car le masochisme, ça existe. Ça se discute. C’est une question de point de vue !
Quand on compare la situation matérielle en France d’une personne même modeste d’aujourd’hui avec celle d’un puissant d’il y a quelques siècles, il faut être de mauvaise foi pour dire que la technique n’a pas apporté de progrès matériel. Le second se gelait en hiver dans ses appartements ou ses châteaux, il se déplaçait avec lenteur dans d’inconfort, l’hygiène était déplorable, il crevait de la moindre maladie, il était très mal et très lentement averti de ce qui se passait dans le royaume et dans le monde etc. mais il était heureux quand même (peut-être) car il avait le pouvoir et vivait dans la dorure.
Le misérable paysan qui vivotait sous ses ordres et le nourrissait par son travail était malheureux, mais pas trop, parce que la religion le consolait de sa triste condition, en lui imposant un sentiment de culpabilité et en lui inculquant que la servitude et le travail étaient des fatalités dues au péché du premier couple humain, entraînées par la malédiction divine que l’on sait : « tu m’as désobéi. Je te chasse du paradis terrestre. Tu enfanteras dans la douleur et tu gagneras ta bouffe à la sueur de ton front » . Il n’était pas dit : « et tu gagneras à la sueur de ton front la nourriture des puissants car ils ont toutes sortes de bonne raisons pour te l’imposer ne serait-ce que parce qu’ils sont les plus forts », mais c’était implicite. Le pauvre se résignait parce qu’il n’avait pas d’échappatoire et qu’on lui donnait l’espoir du paradis. Lorsqu’il ne se résignait pas il devenait bandit et finissait sur la roue, ou alors il participait à des jacqueries et il était massacré !
Le sort de l’artisan qui possédait un certain talent mis au service du puissant était plus enviable mais le principe était le même quoique plus adouci : « travaille ou crève ».
Les capitalistes et le travail
Le riche, le super riche et l’hyper riche appelés capitalistes ont hérité de cette mentalité qui consiste à dire dans leur propagande : « le travail est à la base d’une société dynamique. Les gens qui ne travaillent pas sont des parasites » dans le but de culpabiliser ceux qui ne travaillent pas, soit parce qu’ils ne veulent pas, soit parce qu’ils ne peuvent pas, en leur jetant l’opprobre. C’est ce qui se passe avec les gens qu’ils jettent au chômage !
Ils digèrent très mal que les salariés soient passés de soixante heures de travail par semaine dans des conditions déplorables au 19 éme siècle, à trente cinq aujourd’hui sans compter les cinq semaines de congés payés. Ça les rend malades que des gens se contentent de peu pour vivre, n’aient pas d’autre ambition que de profiter de loisirs à partir du moment où ils ont de quoi manger, s’habiller, habiter, et ne fonctionnent pas comme eux dans le toujours plus.
Ils sont excusables : ils ont été élevés en famille et à l’école dans cet esprit et leur entourage pense comme eux. Même sans être pratiquants d’une religion, ils ont intériorisé cette pensée qui vient du fond des âges chrétiens : que le peuple veuille vivre sans être esclave du travail, avec comme seule ambition profiter de la vie, c’est absolument méprisable, c’est le pire des péchés. Et c’est aussi un obstacle à leur désir fondamental d’être toujours plus riches, au-delà de toute limite.
Les capitalistes et la technique
Que veulent les capitalistes ? Exploiter-vendre, exploiter-vendre, exploiter-vendre, etc. … et faire des bénéfices pour augmenter leur fortune au-delà de toute limite. C’est à dire exploiter les ressources naturelles, les faire transformer par les ressources humaines et vendre le résultat à un maximum de consommateurs privés ou publics le plus cher possible en les persuadant qu’acheter les produits c’est participer au progrès et donc au bonheur de l’humanité.
Ces produits sont le fruit de la technique. Autrefois un matériel issu de la technique durait une vie. Aujourd’hui, sous l’impulsion des capitalistes avec la complicité des ingénieurs, la technique évolue pour donner de la marchandise éphémère de plus en plus élaborée qui participe à l’idée de progrès. Une publicité bien menée qui chatouille l’orgueil ou l’amour propre du consommateur pousse celui-ci à acheter l’objet nouveau auréolé de gloire sans autre nécessité que de paraître. Un bon exemple est celui de l’industrie automobile dans laquelle les modèles changent plus qu’il est nécessaire de formes et de couleurs, tout en incluant toutes sortes de nouveaux gadgets plus ou moins utiles présentés comme révolutionnaires.
Si l’on considère l’informatique à ses débuts, les ordinateurs étaient de grosses machines qui occupaient le volume d’un immeuble et consommaient l’électricité d’une petite ville. La science a trouvé les semi-conducteurs. Des ingénieurs s’en sont emparé pour fabriquer les transistors. Les ordinateurs ont pu être placés dans le volume d’un appartement en consommant bien moins. D’autres ingénieurs ont miniaturisé les transistors pour fabriquer les ordinateurs dits personnels avec des mémoires dérisoires. D’autres ingénieurs encore ont inventé les circuits intégrés et perfectionné les mémoires jusqu’à leur donner des capacités stupéfiantes dans des volumes de plus en plus petits. Ils ont tellement miniaturisé les calculateurs, les mémoires, les appareils photos et vidéo et les gyroscopes qu’ils ont pu les faire entrer dans le boîtier d’un téléphone portable qui tient dans une poche de veston. Les téléphones portables sont devenus de véritables ordinateurs plus puissants et plus rapides que celui qui a permis d’envoyer des hommes sur la lune ou que les ordinateurs d’IBM des débuts qui occupaient le volume d’un appartement.
Ce qu’il est convenu de nommer le progrès de la technique de l’information et des multimédias est admirable et il continue, mais pour quelle utilité réelle ? Quel est l’intérêt de faire défiler textes et images en glissant son doigt sur l’écran du portable autre que la prouesse technique ?
L’intérêt véritable et réel dissimulé est avant tout d’augmenter la richesse des capitalistes qui ont eu l’audace ou l’intuition d’investir dans ces techniques. Ils ont poussé leur développement dans trois directions.
– La première en promouvant la technique informatique comme collaborateur indispensable de toute administration privée ou publique en s’appuyant sur deux arguments de poids : la vitesse de traitement de l’information et la suppression de postes de travail et de la paperasse. On en est arrivé en France au point que pour travailler comme prof dans l’Education Nationale ou faire sa déclaration d’impôt il faut posséder un ordinateur, comme si c’était naturel. Ce qui veut dire que les investisseurs capitalistes ont réussi à faire acheter des millions et des millions d’ordinateurs par les citoyens français prisonniers d’un soit disant progrès.
– La seconde en vantant l’automatisation des tâches dans l’industrie qui permet aussi la suppression de postes de travail.
– La troisième en imposant à la foule, aidés en cela par les médias, l’idée que l’innovation technique est forcément le progrès et que pour vivre avec son temps il est indispensable de rejeter ce que l’on a pour posséder le dernier modèle technique (le modèle up to date comme on dit en Anglais) sorti des usines chinoises, coréennes ou japonaises, qui dans la réalité est déjà obsolète. Un autre moyen efficace de rendre trop vieux l’objet tout neuf possédé est de changer de norme la transmission des signaux qu’il utilise.
Le renouvellement quasiment forcé du matériel informatique et électronique grand public est une des vaches à lait des capitalistes qui investissent dans la technique. Ils en tirent une rente qui demande quand-même un effort constant d’investissement et de recherche pour une innovation systématique sans intérêt réel pour celui qui la possède autre que des satisfactions d’ego.
Ce qui vient d’être développé pour l’industrie informatique est aussi valable pour toute industrie de fabrication de biens de consommation.
Des capitalistes malins ont investi dans une autre technique qui demande probablement moins d’effort de recherche, qui une fois installée ne demande pas une innovation constante, mais juste de l’entretien, et qui fournit une vraie rente de situation. Ce sont ceux qui fournissent l’accès aux moyens de communication des ordinateurs. Ils reçoivent une rente mensuelle versée par les centaines de millions de possesseurs d’ordinateurs qui veulent se connecter à l’internet.
Les capitalistes aiment la technique. Elle est méprisée par les intellectuels. Directement ou indirectement elle est à la base du commerce mondial. Elle permet aux capitalistes avec le concours des ingénieurs de s’enrichir toujours plus. Ils la détournent du rôle qui devrait être seulement un moyen d’améliorer l’existence de tous les gens pour en faire une source de profit en la faisant tourner à vide pour fabriquer de l’innovation inutile.
Mais les gens adorent l’innovation inutile, alors pourquoi ne pas continuer dans cette voie , peut-être suicidaire pour l’humanité, qui satisfait le capitaliste!
Chronique N°18 du 28 juillet 2017. Les capitalistes et la science
L’origine des maux du monde (suite)
Ce qu’est la science selon PéPé
Il y a plusieurs définitions de la science. On admet que le rôle de la science est de décrire rationnellement la nature en énonçant les lois de son fonctionnement. Tout dépend de ce qu’on appelle la nature. D’une façon plus terre à terre, pour moi, PéPé, la science c’est ce qui permet de répondre autrement que par des balivernes à quelques questions qui ont turlupiné les gens curieux probablement depuis le début de l’humanité : qu’est-ce qui provoque tel phénomène ? pourquoi se produit-t-il ? Quel sera le résultat de telle action ? Comment fonctionne tel organisme ? Qu’est-ce qui rapproche tel organisme de tel autre ? Est-il possible d’ordonner, de classifier tel ou tel ensemble d’organismes, de roches ou de productions naturelles. Il y a trois questions qui les résument toutes : d’où viens-je ? Qui Suis-je ? Où vais-je ?
La science, ce n’est ni évident ni naturel. Il semblerait que, d’après les dernières découvertes archéologiques, l’homo sapiens sapiens, c’est à dire notre espèce, existait déjà il y a trois cent mille ans. Pendant tout ce temps, à moins qu’il ait existé des civilisations disparues dont nous n’avons pas encore retrouvé la trace, les hommes n’ont eu que des réponses évasives et fantaisistes à leurs questions fondamentales, fournies par des individus charismatiques à l’imagination fertile, jusqu’à une époque récente. Par exemple à la question : « pourquoi y a-t-il des tremblements de terre ? » la réponse pouvait être suivant les continents : parce que le dragon qui est enfoui dans la terre se secoue les écailles, parce que les hommes ont péché et un dieu veut les punir ou parce que les esprits ne sont pas contents. Il n’y a guère qu’un peu plus d’un siècle qu’on a la vraie réponse à cette question.
On a l’habitude de scinder la science en deux classes : celle des sciences dures et celle des sciences molles.
Les sciences dures
Les seules, les vraie, les plus rébarbatives, celles qui sont à la base de ce qu’il es convenu d’appeler le progrès matériel et qu’on désigne sous le terme barbare de sciences dures ou sciences exactes. C’est celle qui s’occupe de la matière, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. Leurs lois s’expriment en général sous forme mathématique après avoir été validées par des expériences éternellement reproductibles en tous lieux, donc sans contestation possible. Dans leurs applications pratiques, technologiques elles permettent aux avions de cinq cents tonnes de voler, à des sondes spatiales de se poser sur des comètes après un voyage de plusieurs années dans le vide intersidéral, de tuer des dizaines de milliers de gens d’un seul coup dans des explosions fulgurantes.
Elles se divisent à leur tour en deux branches.
- La science fondamentale, qui étudie les propriétés de la matière par curiosité et pour le simple plaisir des chercheurs d’accumuler des connaissances. C’est celle qui est en général récompensée par les prix Nobel. Elle a permis de découvrir la pression atmosphérique, la nature ondulatoire de la lumière, la radioactivité, l’effet photo-électrique, la composition de l’atome, le transistor, les cristaux liquides entre autres parmi les plus représentatives.
- La science appliquée qui s’empare des découvertes de la science fondamentale pour des applications pratiques qui débouchent sur la technique quand c’est possible, c’est à dire qui répond à la question posée souvent par un politique imbécile (il y en a toujours pour poser de pareilles questions) : « qu’est-ce qu’on peut bien foutre d’un truc pareil ? ». Par exemple : « à quoi peut bien servir la connaissance de la fission de l’atome de l’atome d’uranium 235 ? ». Et des petits malins ont répondu : « à fabriquer une super bombe qu’on foutra sur la gueule des Allemands et des Japonais ! », et d’autres ont proclamé : « à fabriquer de l’électricité dans des centrales nucléaires ! ».
Les sciences molles
C’est celles que l’on désigne sous le terme de sciences humaines dont l’objet d’études est le comportement humain. C’est surtout une science du bavardage dont les conclusions qui sont des tentatives de lois sur un sujet donné varient avec le temps et l’espace et ne sont pas toujours acceptées par tous ceux qui étudient un même sujet. Elles ne sont pas prédictives. Par exemple tel psychologue ou psychiatre jugera que tel individu qui séjourne en hôpital psychiatrique peut sans danger être rendu à la société ordinaire. Lequel individu aussitôt sorti de sa prison psychiatrique tue de cinquante coups de couteau, au choix : un passant pris au hasard, son père, sa mère, son ancien patron, son ex-femme, etc. … .
Cependant on ne qualifie pas les sciences humaines d’inexactes. C’est défendu ! Elles ont une forte influences sur l’opinion des gens qui nous gouvernent en particulier en ce qui concerne l’éducation. Pour faire sérieux les tenants de ces sciences y introduisent des mathématiques, le plus souvent sous forme de statistiques qui caractérisent l’existence et le comportement d’un ensemble de personnes mais qui ne disent rien sur un individu particulier pris au hasard. Les économistes pour faire sérieux utilisent les mathématiques pour construire des équations qui sont sensées décrire le comportement économique. Elles ne veulent plus rien dire à force d’hypothèses simplificatrices. Elles sont inopérantes en cas de crise qu’elles n’ont pas permis de prévoir.
Reproches faits à la science
On fait deux types de reproches à la science. Le premier c’est de dire que ce qu’on appelle communément le progrès qui lui est dû n’est pas un progrès. Ça se discute. Personnellement, moi Pépé, je préfère vivre dans une maison bien chauffée, avec de la nourriture en abondance, débarrassé des superstitions et des croyances menaçantes et protégé de nombreuses maladies plutôt que de vivre dans une grotte ou une hutte en terre feuillage et fagots avec tout ce que cela implique comme inconfort. On dit aussi que le progrès détruit la nature.
Le second reproche c’est de dire que le progrès qu’on doit à la science est à la base d’armes de plus en plus terribles et meurtrières et de produits potentiellement dangereux pour l’homme et son environnement.
La réponse à ces deux critiques est simple. La science fondamentale est neutre, parce que ses chercheurs qui sont des gens curieux n’ont pour la plupart d’entre eux qu’une idée en tête, découvrir les lois de la nature, c’est à dire répondre à des questions qu’ils se posent à son sujet. Ils sont obnubilés par la connaissance, c’est à dire par la réponse à des questions qu’ils se posent ou que le monde pose. Ils ne s’intéressent qu’au savoir.
Utiliser un caillou pour casser ses noisettes et ses noix, ce fut une belle invention des premiers hommes. Casser la tête de son voisin avec le même caillou est un dévoiement de l’invention.
On peut dire la même chose de l’utilisation dévoyée du couteau. Et ainsi de suite pour toutes les découvertes et inventions qui sont utilisées pour le bien et le mal. C’est parce que de même qu’il y a des gens qui ont le diable au corps, il y en a d’autres qui ont le diable dans leur cerveau. Qui ? La plupart du temps les puissants, les gouvernants des régimes autoritaires ou des démocraties. Pourquoi ? Demandez la réponse aux sciences molles !
Les mathématiques sont-elles une science ?
Il y a eu une mode de dire ‘la mathématique’. La mode comme toutes les modes a passé. Que répondre à cette question : « les mathématiques sont-elles une science ? ». C’est une question de point de vue. Si l’on appelle science l’étude de la matière dans la nature alors les mathématiques ne sont pas une science car c’est un pur produit de l’imagination humaine au même titre qu’un rêve ou un roman avec toutefois un point de départ concret. Mais si on appelle science ce qui augmente la connaissance alors les mathématiques sont une science car les questions qu’elles posent augmentent la connaissance dans l’abstraction et contribuent à formaliser des lois scientifiques de plus en plus complexes.
Les capitalistes et la science
Si on ne perd pas de vue que l’ambition des très riches, super riches et hyper riches appelés encore capitalistes est de s’enrichir toujours plus et par tous les moyens on doit forcément les trouver aux aguets devant les découvertes de la recherche scientifique pour en tirer de l’argent.
Il ne faut pas oublier non plus que le capitaliste normal privilégie le court terme, c’est à dire que s’il investit une certaine somme aujourd’hui c’est pour qu’elle lui rapporte des dollars dès demain. Or la science fondamentale est une entreprise de longue haleine qui demande des capitaux qui ne rapportent rien car le résultat d’une recherche ne débouche pas forcément sur une application pratique exploitable financièrement immédiatement comme par exemple en astronomie.
Quand un capitaliste entend dire du LHC (grand collisionneur de hadrons) du CERN, qui a coûté une somme pharamineuse, qu’il a permis de mettre en évidence le boson de Higgs, il s’énerve : « on m’a piqué une partie de mes revenus sous forme d’impôt pour cette connerie, une histoire de boson. Les politiques sont fous d’accorder des subventions pour du vent. Il faut que je m’exile pour mettre mes sous à l’abri et investir dans de l’utile qui rapporte ! ».
Le capitaliste ne veut pas investir ou subventionner directement ces équipements et tous ces feignants qui travaillent sans rien rapporter. Il laisse ce rôle à l’état. Une des conséquences de ce mode de financement de la recherche fondamentale est que le résultat de ces recherches n’appartient à personne, qu’il est public. N’importe qui dans n’importe quel pays peut s’en emparer librement et gratuitement pour le vérifier, le comparer, l’approfondir, l’améliorer. Ce que le capitaliste moyen, toujours prêt à s’approprier le travail d’autrui, critique. Les politiques sont rarement des scientifiques, mais plutôt des bavards. Ils sont sous l’influence des capitalistes. Ils les écoutent et tendent sous leur influence discrète, en période de disette budgétaire à réduire les crédits de la recherche fondamentale au grand dam des chercheurs.
Bien qu’à l’affût, les capitalistes ne surveillent pas eux-mêmes les résultats des recherches car, sans être ignorants, ils ne possèdent pas forcément les connaissances pour tout appréhender. Ils utilisent des savants dans les laboratoires privés qu’ils créent pour passer à la recherche appliquée, puis des ingénieurs pour passer à la technique. Ils exploiteront ainsi commercialement dans leurs usines ou leurs entreprises les découvertes qu’ils auront pillées à la recherche fondamentale.
Une application pratique utilisable mise au point dans un labo privé est décrite et répertoriée dans un ou plusieurs brevets protégés par un organisme. C’est à dire qu’un entrepreneur ne pourra pas exploiter commercialement cette application pratique, même s’il l’a découverte tout seul de son côté, sans verser des droits au possesseur du (des) brevet(s) concernant l’application.
On en revient toujours au principe du capitalisme. Les investissements à fonds perdus dans la recherche fondamentale assimilables à des pertes sont publics, c’est à dire payées par les contribuables dont les riches ne veulent pas faire partie ; les bénéfices, les dividendes, générés par la recherche appliquée tirée gratuitement de la recherche fondamentale, sont privés et tombent dans la poche de capitalistes appelés investisseurs.
Ainsi va la vie dans le système capitaliste. Il parle de progrès mais il n’évolue jamais.
Chronique N°19 du vendredi 11 août 2017. Les capitalistes et les sentiments
L’origine des maux du monde (suite)
L’homme comme la femme sont des êtres sentimentaux.
Mes sentiments
Où que je sois, quoi que je fasse, j’ai des états d’âme qui sont indépendants de ma volonté. Je peux être content, las, indifférent, joyeux, curieux, en colère, etc., j’éprouve ce qu’il est convenu d’appeler des sentiments. sauf quand je dors, et encore car dans mes rêves je peux avoir peur ou être amoureux !
D’après ce que je connais du monde, il en est de même pour tout un chacun, enfin presque*. Le sentiment est une donnée biologique de la race humaine mais aussi de certains mammifères. On connaît les sentiments de nos congénères grâce au langage et celui des animaux grâce à leur comportement. Le chien par ses mimiques nous indique s’il est joyeux, en colère, ou s’il a peur. Il paraît que les vaches pleurent quand on leur retire leur veau. C’est plus difficile de savoir ce qu’éprouvent les chats, à part la peur et la colère. Les grands singes ont des sentiments disent les éthologues. Qu’en est-il du rat et de la souris ? Et du lézard ou de la carpe qui ne sont pas des mammifères ?
Depuis que je suis à la retraite, il arrive que j’ai des moments de repos, sans être sollicité par quoi ou qui que ce soit, dans un état de veille tranquille. A ce moment j’ai conscience d’éprouver spontanément un sentiment de bien-être mêlé à un sentiment d’indifférence à l’égard de moi-même et du monde qui m’entoure. C’est ce que j’appelle mon état fondamental. Il caractérise ma personnalité profonde et ma façon d’être au monde en permanence dans mon grand âge. Il m’est propre et je le dois sans doute à la génétique.
Puis au bout d’un certain temps de cet état, des pensées m’accaparent qui peuvent entraîner la formation de nouveaux sentiments comme de la nostalgie si elles font remonter des souvenirs de mon enfance par exemple. Je peux aussi éprouver des sentiments sous l’action d’évènements du monde extérieur, peur, colère, tristesse, agacement, etc. … Tous ces sentiments viennent troubler mon calme.
Mais toujours, à un moment ou à un autre je retombe dans mon état fondamental fait de bien-être et d’indifférence. Il est probable que dans ma jeunesse mon état fondamental était différent de ce qu’il est aujourd’hui, mais à l’époque je ne m’en souciais pas.
Depuis le temps que je côtoie des gens de toutes conditions, de tous milieux dans toutes sortes de situations, par l’observation, je suis arrivé à la conclusion que pour la plupart des individus mâles ou femelles dans un état non pathologique il existe un état fondamental qui est à la base de leur personnalité commandé comme pour moi par un sentiment sous-jacent dominant venu d’on ne sait d’où qui les anime. Ce peut-être un sentiment d’inquiétude, de tristesse, d’optimisme, de pessimisme, de bonté, de méchanceté, etc. … et on dit qu’ils ont une personnalité, un tempérament inquiet, sombre, naturellement bon, optimiste, pessimiste, méchant, etc. … Ces personnalités peuvent être perturbées par des évènements extérieurs ou des pensées qui induiront éventuellement passagèrement ou durablement d’autres sentiments comme la jalousie, l’amour, une volonté de vengeance, l’envie, la frustration etc. … qui interféreront avec leur sentiment de base.
Certaines personnes ont des caractères instables de manière plus ou moins pathologique pour lesquelles on ne peut définir un sentiment sous-jacent permanent qui les animerait. Ils passent spontanément, sans raison apparente, par exemple de l’optimisme le plus triomphant au pessimisme le plus noir, de l’amour le plus démonstratif à la haine la plus ravageuse de façon imprévisible. Ce sont des gens dangereux, difficiles à vivre, surtout s’ils possèdent un pouvoir.
Pathologiques ou non, l’homme et la femme sont des animaux sentimentaux, c’est à dire animés par leurs sentiments. Ils en sont plus ou moins conscients.
Sentiments et sensations
Il ne faut pas confondre les sentiments qui sont des manifestations de notre esprit avec les sensations qui sont des signaux de notre corps. Notre milieu intérieur est source de sensation.
La faim est une sensation. C’est un signal envoyé par l’estomac à notre cerveau pour nous dire qu’il faut bouffer pour continuer à vivre. Il ne faut pas la confondre avec une envie de petits fours quand on passe devant une pâtisserie.
Un homme peut avoir une envie de baiser incoercible qui le pousse à violer la première femme qui passe si les circonstances le permettent. C’est une sensation. A ne pas confondre avec le désir provoqué par la présence d’une fille un peu aguicheuse.
Les sensations entraînent la naissance de sentiments. Dans les deux exemples cités c’est souvent un sentiment de frustration si les besoins ne sont pas satisfaits. La faim peut entraîner de la colère comme celle qu’on voit dans la distribution de nourriture par les ONG dans les camps de réfugiés où des gens se battent pour un sac de riz. L’envie de baiser non résolue peut obnubiler un homme au point de le rendre méchant et de l’empêcher d’éprouver des sentiments ‘normaux’. Une douleur forte et permanente peut entraîner un sentiment d’impuissance.
Le milieu ambiant dans lequel nous vivons induit aussi une multitude de sensations. Elles sont olfactives, tactiles, visuelles et auditives et elles sont de grandes pourvoyeuses de sentiments. Une mauvaise odeur, une forte chaleur peuvent faire sourdre un sentiment de malaise, voir de danger. Tel spectacle nous fera honte. Telle musique nous fera plaisir ou nous agacera.
Donc, nos sensations provoquent en permanence des sentiments plus ou moins subtiles qui viennent interférer avec ceux qui occupent fondamentalement notre esprit et qui caractérisent notre personnalité. Chacun réagira à sa manière aux sentiments provoqués par nos sensations.
Sentiments et émotions
D’après les médias d’aujourd’hui, les gens n’ont plus de sentiments, ils ont des émotions, ça fait plus riche. Evoquer les sentiments d’un mâle humain, ça fait penser à l’homme sentimental, qui n’est pas l’homme viril, mais qui est l’homme de la larme à l’œil. Le romantisme est passé de mode depuis longtemps. On est au temps des winners qui vivent dans le concret et se font respecter en accumulant sans état d’âme des paquets de fric.
Les femmes ont le droit d’avoir des sentiments. C’est, dit-on, dans leur nature. Pour pouvoir mettre les individus des deux sexes dans le même sac lorsque les médias parlent de la foule qui, devant un évènement inattendu, éprouve un ou des sentiments, ils emploient à tort le mot émotion. Par quel mot anglo-saxon remplaceront-ils un jour le mot émotion ?
Quand j’apprends à la radio la mort d’un comédien ou d’un chanteur, cela ne me touche pas beaucoup en général. Si sa mort trouve un écho en moi j’éprouve passagèrement de la nostalgie et puis j’oublie. Sa mort a entraîné un sentiment. S’il s’agit de la mort de quelqu’un qui m’est cher, parent ou ami, alors je pleure, surtout à son enterrement. Le sentiment tristesse s’est transformé en émotion.
Si je monte en voiture à côté de quelqu’un qui conduit mal, j’ai peur, sans plus. Il n’y a que moi qui le sais. Si je suis prisonnier dans une cellule et qu’on vient me chercher pour me fusiller, mes jambes ne veulent plus me porter, je pleure, je pisse et chie dans mon froc. La peur est devenue émotion.
Une émotion, c’est un sentiment qui devient tellement fort qu’il déborde de l’esprit pour se manifester physiquement. Quels sont les évènements médiatisés qui peuvent provoquer de tels débordements dans l’ensemble d’une foule ?
Sentiments et action
L’homme politique ne dira pas « je veux devenir, au choix : ministre, premier ministre, président de la république, par ambition, par orgueil, parce que je suis jaloux d’un tel qui a été ce que je veux être, par amour pour ma maîtresse préférée qui veut me quitter ». Il dira : « je veux sauver la France du bourbier dans lequel les gouvernements précédents l’ont mise. Sous-entendu : et il n’y a que moi qui peut le faire car j’ai les bonnes recettes ». Il veut masquer le moteur réel de son action qui est un ou plusieurs sentiments personnels par un motif rationnel éclairé par un sentiment patriotique.
Le poivrot dira : « je bats ma femme parce que c’est une feignante et une salope ». C’est le motif rationnel qu’il donnera pour se justifier alors que la raison véritable de son attitude est qu’il éprouve un sentiment de culpabilité vis à vis de sa femme et qu’il se méprise dans son fort intérieur, ce qui le rend méchant quand il a bu.
Le créateur d’une start-up qui vend du vent ne dira pas : « je travaille pour développer cette start-up parce que j’ai envie de faire comme d’autres, gagner beaucoup de sous et devenir célèbre ». Il dira : « je travaille pour créer, pour innover, pour rendre la vie plus facile à mes contemporains ».
Le capitaliste ne dira pas : « les états ne doivent pas organiser ou subventionner telle ou telle activité parce que c’est un manque à gagner pour moi, que je suis avare, que j’en éprouve du dépit, que j’en suis jaloux ou que ça me fait de la peine, ou je méprise les états ». Il dira : « les états ne doivent pas se mêler d’économie parce qu’ils faussent la loi du marché ».
On trouvera quand-même des gens simples pour dire « je fais telle action charitable par pitié pour les malheureux » et qui sont sincères.
La morale de ce paragraphe c’est que, à tous les niveaux de la pyramide sociale l’hypocrisie est extrêmement répandue et pousse beaucoup de gens à masquer les sentiments pas très honorables qui les poussent à agir, par des motifs apparemment rationnels plus estimables.
Ceci est particulièrement vrai et universel pour beaucoup d’hommes politiques qui réussissent. Personne n’est dupe, mais pourtant ils persévèrent car sans cela ils seraient accusés de cynisme ce qui à leurs yeux est la pire des injures. Imaginez un homme politique qui dirait : « je veux être ministre de l’économie parce que la femme que j’ai dans le collimateur ne peut pas faire autrement que de me tomber dans les bras quand j’aurai pistonné son mari et son fils, parce que je vais faire partie du beau monde pour les dîners en ville, parce que je vais rencontrer une foule de capitalistes que j’avantagerai d’une façon ou d’une autre, et parce que lorsque je serai viré de mon ministère j’aurai un fameux carnet d’adresses et que les gens que j’ai aidés me renverront l’ascenseur. J’ouvrirai un cabinet de conseil et je me ferai des couilles en or. Ma femme cessera de me tarabuster : elle l’aura sa belle villa dans le midi ». Il montrerait ainsi qu’il agit uniquement sous l’emprise d’un sentiment particulièrement méprisable : l’envie ! Serait-il nommé ?
Les capitalistes et les sentiments
Les riches, les super riches, les hyper riches qui détiennent à eux tous la quasi totalité des richesses du globe, en un mot les capitalistes sont-ils dépourvus de sentiments ? A priori on pourrait le croire quand on voit le mal qu’ils font autour d’eux sans état d’âme pour augmenter sans fin leur richesse : déforestation, fermeture des entreprises qui ne rapportent pas assez et destruction du tissu social, fabrication et vente de poisons et d’armes, accaparement des moyens de diffusion de l’information pour diffuser leur propagande, exploitation inhumaine de la main d’œuvre à chaque fois que c’est possible, corruption en tout genre, obsolescence programmée de ce qu’ils fabriquent, achat de médias pour proclamer leur gloire etc. …
Si on admet que le but de s’enrichir est d’acquérir plus de confort et plus de pouvoir, à partir d’un certain nombre de millions d’euros l’enrichissement supplémentaire n’apportera rien de plus sinon la possibilité d’être admiré pour la taille de son yacht, le nombre de pièces de son château, la réputation de sa collection de ceci ou de cela, etc. …
A travers ce que je sais par expérience et ce qu’on apprend des capitalistes dans les médias on s’aperçoit qu’un capitaliste actif est sous l’emprise de sentiments comme tout le monde mais que dans son état fondamental comme chez tous les boulimiques il y en a deux qui dominent : l’envie et la frustration. L’envie d’avoir toujours plus et la frustration de ne jamais avoir assez, car à moins de tout posséder, ce qui, pour l’instant est impossible, il est toujours possible de convoiter les biens du voisin, donc d’être jaloux. Mais il est aussi jaloux des pauvres qu’il a contribué à appauvrir en les mettant au chômage pour gagner plus, parce qu’ils vivent d’allocations sans travailler. Le capitaliste se moque égoïstement des effets de son enrichissement sur les individus. Il est indifférent au sort du monde. Il planque son fric pour être à l’abri du fisc des états qu’il hait, comme Harpagon planquait sa cassette. il est avare. Il prône les valeurs du capitalisme car il a peur des socialistes. S’il croit que l’énormité de sa fortune le met à l’abri des revers il est cynique, sinon il est hypocrite en se trouvant des raisons rationnelles de s’enrichir. Par moments il est satisfait ou fier de ce qu’il est, à d’autre il est bouffi d’orgueil. Il est triomphant quand il a réalisé un joli coup. Il méprise le commun des mortels. Imaginez le riche personnage fier du yacht de cinquante mètres qu’il vient de se faire construire et la honte qui lui monte aux joues à Saint Trop’ en s’amarrant entre deux yachts de cent mètres qui lui font de l’ombre.
L’envie, la frustration, la jalousie, l’égoïsme, l’indifférence, l’avarice, la peur, la haine, le cynisme, l’hypocrisie, la satisfaction, la fierté, l’orgueil, le triomphe, le mépris, la honte sont des sentiments qui traversent l’esprit du capitaliste. Comme tout le monde il peut éprouver les sentiments plus terre à terre que sont l’amour, la haine, la mesquinerie, la joie, la tristesse, etc. dans son milieu de vie, la liste n’est pas exhaustive.
Pour nous les fauchés, les sans grades, c’est une consolation de savoir que le capitaliste qui se croît libre et plein de pouvoirs ignore qu’il est comme tout un chacun prisonnier de sentiments qui lui pourrissent la vie ! Consolation pour lui : il est riche !
*Par une propagande bien menée et un lavage de cervelle habile, il est possible d’extirper tout sentiment de compassion de l’esprit de certaines personnes plus ou moins prédestinées en le remplaçant par un sentiment de haine. Voir les nazis en Allemagne, les commissaires politiques du communisme en URSS et les Khmers rouges au Cambodge.
Chronique N°20 du vendredi 25 août 2017. Les révélations et la foi
L’origine des maux du monde (suite)
L’histoire contemporaine et ce qui se passe autour de nous permet de comprendre comment naissent, se développent et meurent les religions et les idéologies.
Une histoire de PéPé
Un jour que j’étais en cours préparatoire à l’école communale de M. dans l’ancienne Seine et Oise, l’institutrice nous a amenés en promenade au stade. Je ne me rappelle plus ce qu’on y a fait mais une scène est restée gravée dans ma mémoire. Je la revois comme si j’y étais. Une espèce de gamin petit et mal foutu, que je qualifierais d’avorton (je sais ce n’est pas politiquement correct) s’est mis à poil et s’est plongé dans le long lavabo en tôle qui trônait à l’extérieur des vestiaires du stade, en gueulant avec un cheveu sur la langue épais comme une perruque : « moi jchuyi schportif ! jchuyi schportif ». C’était pour moi un spectacle parfaitement ridicule. Je me tournai vers mon voisin qui regardait le garçon bouche bée et lui lançais : « il est fou ». Il me répondit plein d’admiration : « non, il est sportif ! »
Je compris alors comment naissaient les religions et les idéologies !
Qu’est-ce qu’une religion ?
Si on considère ce qui se passe dans l’humanité qui peuple la surface de la boule qui tourne dans le vide intersidéral autour du soleil à une vitesse considérable sur laquelle nous vivons, on s’aperçoit qu’elle est partagée en groupes d’individus plus ou moins nombreux qui, aux questions qui tarabustent l’humanité depuis la nuit des temps (au moins trois cent mille ans) : « d’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? » ont chacun leur réponse.
Ces réponses qui caractérisent chaque groupe sont à la base de ce qu’il est convenu d’appeler leur religion. Elles sont très nombreuses. En général elles se bouffent le nez les unes les autres. Chez les groupes qui connaissent l’écriture elles sont très élaborées. Chez les autres elles le sont plus ou moins.
Les idéologies
Les idéologies sont des sortes de religions sans dieu comme le montre l’histoire contemporaine. A l’origine de chacune d’elles on trouve un ou plusieurs personnages, les prophètes, qui se sont appuyés sur l’observation du monde qui les entourait pour concevoir une théorie qui, d’après eux, permettrait de rendre le monde plus vivable, plus harmonieux, plus juste. Ils ont eu par leur raisonnement logique la révélation de ce qu’il fallait faire pour rendre le monde idéal. D’autres individus, les apôtres ont cru à cette théorie, ou ont fait semblant d’y croire quand leu intérêt les y obligeait, l’ont répandue et l’ont imposée par la force quand il le fallait. Puis lorsqu’elle fut suffisamment mise en place une administration, un clergé, a été institué pour veiller à l’application orthodoxe de l’idéologie. Elle est censée répondre aux questions que se posent les hommes à travers une sorte de catéchisme.
Marx et Engels furent les prophètes du communisme, Lénine en fut un apôtre, Staline en fut le pape qui s’appuya sur les membres du parti et une police politique qui y croyaient pour le renforcer et le maintenir en URSS.
Hitler eut la révélation du nazisme. Il trouva des apôtres pour y croire et l’imposer à l’Allemagne et la gestapo pour en assurer le maintien.
Adam Smith est l’un des prophètes du libéralisme économique qui justifie le capitalisme, les gens qui avaient intérêt à y croire y crurent et des économistes en furent les apôtres. Des hommes politiques en assurent le fonctionnement et la pérennité.
Le nazisme s’est effondré à cause de ses présomptions. Le communisme a disparu à cause de la médiocrité de ses dirigeants. Le capitalisme durera-t-il éternellement ou laissera-t-il la place a une dictature mondiale lorsque par cupidité il aura épuisé les ressources naturelles ?
Pourquoi croire ?
L’histoire des idéologies nous aide à comprendre comment naissent les religions parce qu’elles mettent en évidence un phénomène de la nature humaine qui n’est pas pris en considération avec suffisamment de force par un philosophe tel que Michel Onfray, que j’admire cependant, lorsqu’il théorise sur la genèse des religions.
Ce phénomène est le fait qu’une partie de l’humanité, c’est à dire que des gens ont besoin de croire en quelque chose, en n’importe quoi. Le même philosophe insiste pour dire que notre façon d’être, notre personnalité, est en partie définie génétiquement. Je pense en particulier que le besoin de croire qui caractérise certaines personnes est inscrit dans leur génome de façon plus ou moins prononcée ou subtile. La croyance meuble leur existence. Croire en n’importe quoi les aide à vivre. Ils constituent le peuple crédule qui ne doute pas, qui ne remet pas en question ce que racontent soit des gens à l’autorité institutionnalisée ou autoproclamée, soit les gens de leur milieu. On dit qu’ils ont la foi. Toutes les raisons logiques possibles de douter qu’on leur soumet n’ébranlent pas leur foi. Ils croient à Dieu, au diable, à l’homéopathie, à l’ostéopathie, à la sophrologie, à la psychanalyse, à l’astrologie, à la chiromancie, à la numérologie, à la suprématie de la pensée orientale, aux médecines douces, aux gourous, aux discours d’un homme politique, aux informations des médias, à la valeur artistique des vedettes du show-biz. Ils aiment être bernés, bercés d’illusions. La réalité les ennuie. La mort leur fait peur. Livrés à eux-mêmes ils trouvent qu’il leur manque quelque chose. Mais quoi ? La magie ! Le merveilleux ! Pardi !
Proposez du merveilleux à des gens qui vivent dans la merde physiquement ou psychiquement, ils vous sauteront au cou. Prenez juste garde de ne pas les décevoir trop vite parce qu’alors ils vous assassineront. C’est ainsi que vivent les escrocs.
Un exemple ? Prenez la révolution russe de 1917. Dans l’idéologie qui l’a provoquée on trouve cette antienne : « la religion est l’opium du peuple ». Donc le première action des révolutionnaires a été d’éradiquer la religion des campagnes. Elles étaient peuplées de moujiks qui croyaient dur comme fer à cette religion orthodoxe qui leur promettait le paradis après leur vie de merde. Soixante-dix ans plus tard quand le communisme s’est effondré, la religion a ressuscité immédiatement dans toute sa splendeur, preuve que malgré les interdictions et les menaces les moujiks et leurs descendants se sont obstinés à se raccrocher au merveilleux et à la magie de la croyance en une vie après la mort. Ils ont laissé exploser leur foi au grand jour, aidés par les popes dès que cela a été possible. Le dicton populaire : « chassez le naturel, il revient au galop » rend parfaitement compte du phénomène.
Les révélations
Nos idéologies ont pour origine des révélations. C’est à dire que des types le matin en mettant leurs chaussettes (c’est bien connu, quand on met ses chaussettes on a un afflux de sang au cerveau ce qui nous rend plus intelligent. D’ailleurs les grandes inventions contemporaines, c’est irréfutable, ne sont jamais dues à des génies sans chaussette ! Même Einstein en portait !) après avoir cogité toute la nuit se disent, mais c’est bien sûr, si on tue les juifs, si on tue les riches, si on vole les pauvres, ce sera le paradis sur terre. Ce sont des révélations auto-suggérées qui ont trouvé des adorateurs pour y croire et ce fut le début d’une histoire.
Et pour les religions d’aujourd’hui ? Leur origine est très anciennes. Elles sont dues à des révélations divines (d’un temps où l’on ne portait pas de chaussettes. C’était sans importance car il ne faut pas être intelligent pour recevoir des révélations divines. Il suffit d’écouter et d’être capable de répéter). C’est à dire que des types, jamais des nanas, qui s’appelaient Abraham, Moïse, Jésus Christ, Mahomet, Bouddha, entendaient une voix intérieure ou extérieure leur raconter une histoire qu’ils s’empressaient de raconter à leur famille et à leurs copains qui se mettaient à y croire. Ceux-ci allaient à leur tour la raconter à leur famille et à leurs copains qui se mettaient à y croire, et ainsi de suite.
Et ceux qui ne voulaient pas y croire ? Ça dépendait, quand on était bien luné on les laissait tranquilles à condition qu’ils donnent des sous. Dans le cas contraire on les martyrisait et on leur coupait la tête pour leur apprendre à respecter les révélations.
Les gens se sont bouffés le nez pendant des siècles à propos des révélations et ils continuent : « ma révélation est meilleure que la tienne par ce que c’est la vraie.
– Non c’est la mienne parce qu’elle est venue après la tienne.
– Non c’est la mienne parce que mon Dieu est moins con que le tien.
– C’est pas vrai parce que le plus con c’est le tien.
– Tu dis n’importe quoi, le tien il existe pas.
– Etc. etc. etc. ».
Et ils commencent à se massacrer. Tout cela pour des révélations dont on est même pas sûrs qu’elles viennent d’ailleurs que de cerveaux fêlés.
Et aujourd’hui ? Bah ! Aujourd’hui il y a en permanence des gens qui disent avoir des révélations divines ou non. Certains finissent par devenir de riches gourous de sectes plus ou moins farfelues où l’on parle aux extra terrestres, aux anges, aux démons, à Napoléon ou à qui vous plaira. D’autres finissent en hôpital psychiatrique. D’autres encore finissent ministres, présidents de la république ou dictateurs.
Il suffit de regarder à la télé les meetings des candidats lors des élections présidentielles en France pour se rendre compte où peut mener la croyance en un homme et ses révélations. On y voit des gens debout, serrés les uns contre les autres, qui avaient l’air normaux avant d’arriver là, et qui tout d’un coup sous l’effet des parole ou de la simple présence de l’orateur, s’agitent, braillent, éructent, pleurent, rient, applaudissent, transpirent, balancent en l’air leur chapeau, leurs gosses, leur femme et des petits drapeaux. Ils sortent de là, remontés, avec la ferme intention de casser la gueule des adeptes des autres candidats, ce qu’ils font rarement en pays civilisé.
Il y a aussi ceux ou celles qui ont une ou plusieurs révélations inconscientes ou non qui les font changer soudain individuellement de vie ou d’attitude vis à vis du monde.
Il ne faut pas oublier les religions animistes. Elles sont la plupart du temps induites par des sorciers ou des chamans qui trouvent leurs révélations dans l’ingestion de champignons hallucinogènes ou d’autres drogues et qui sont prises pour argent comptant par les peuples sous leur coupe.
Liberté et croyances
Comme je l’ai dit précédemment, pour certaines personnes croire en des révélations, que ce soient les leurs ou celles d’un autre, n’est pas le résultat d’un choix entre croire et ne pas croire. Elles sont prisonnières de leur capital génétique qui les pousse à croire. Cette foi en des révélations est renforcée par une autre caractéristique de leur personnalité. Elles ont besoin d’être guidée sur le chemin ardu de la vie. Une éventuelle liberté leur fait peur.
Cette peur de la liberté renforce leur besoin de croire en des révélations qui en plus de leur donner du merveilleux les rassure dans ce qu’ils croient être leurs choix de vie. Elles sont esclaves consentantes de commandements qui leur évitent d’exercer leur libre arbitre et de s’abandonner à leurs envies.
Elles pensent ce qu’il faut penser, elles mangent ce qu’il faut manger, elles tuent qui il faut tuer.
Il en résulte que quoi qu’on en dise, les révélations, c’est à dire les élucubrations de certains cerveaux, ont été, sont et seront à l’origine de beaucoup de maux du monde appelés esclavage, persécutions et guerres encouragés ou initiés par les politiques et les riches puissants. La dernière intervention des USA en Irak en est un bon exemple
Et les capitalistes dans tout ça ?
Aux Etats-Unis d’Amérique, pays du berceau du capitalisme pur et dur que nous connaissons, ses principaux initiateurs et promoteurs, les WASP (blancs, anglo-saxons, protestant) ont eu la révélation ( de qui ? Je ne sais pas !) que s’ils sont riches c’est qu’ils sont élus de Dieu. Evidemment cela les arrange d’y croire. Cela leur donne bonne conscience lorsqu’ils font les pire saloperies pour s’enrichir davantage. Tant pis pour les pauvres : ils n’ont qu’à être aimés de Dieu !
Et pour les capitalistes non WASP ? Ils croient ou font semblant de croire en une loi transcendante toute puissante, qui les arrange bien, révélée par ces charlatans que sont les économistes : la loi du marché. Tant pis pour les pauvres qui doivent s’y soumettre !
Les révélations ne sont jamais que des mots. Mais avec les mots … !