De 1 à 10

Voici les chroniques de PéPé dans l’ordre de parution pour ceux qui prennent le train en marche et sont intéressés par toutes ses chroniques. Elles sont sans image pour diminuer les espaces qu’elles occupent. Elles sont regroupées dix par dix.

Chronique n° 1. Chômage : on nous ment.

Le combat contre le chômage est perdu d’avance.

Le savait-il ? Hollande savait-il en posant sa candidature que le problème du chômage est insoluble parce qu’il ne dépend pas de lui, ni d’aucun homme politique français ? Je l’espère.

Alors pourquoi a-t-il menti ? Si on lui prête un zeste d’humanité, sans doute parce qu’il a bon cœur et qu’il croit qu’un homme de gauche peut mieux adoucir le sort de ses compatriotes qu’un homme de droite. Je pense comme lui. Mais cela reste un vœux pieux.

Ou alors parce qu’il prend les électeurs pour des cons et qu’il pense qu’il suffit de faire des promesses pour leur bourrer le mou et se faire élire. Certainement un peu des deux ! En promettant la baisse du chômage en France mentait-il délibérément ?

Finalement, a-t-il vraiment menti ? N’a-t-il pas tout simplement lu ou vu au cinéma Ali Baba et les quarante voleurs et n’a-t-il pas cru aux vertus des paroles magiques du genre « sésame ouvre toi » ? N’est-il pas comme tous ses semblables bardés de diplômes littéraires qui sont sortis de l’école pour entrer directement dans des bureaux et y bavasser et qui croient que les simples paroles et incantations ont une action sur les choses ? Si c’est cela, se faire élire à la tête du pays avec l’idée qu’il suffit de dire pour faire, c’est plus grave que le mensonge.

Une gageure. En fait, se faire élire Président de la République en ce moment en France revient à plonger dans une piscine sans eau, car avec toute sa supposée bonne volonté, Hollande n’a aucun pouvoir sur le chômage et il ne peut que se fracasser contre la réalité. Mais tout homme politique élu à sa place se fracassera de la même façon.

D’ailleurs dans les campagnes électorales actuelles les hommes politiques ne parlent pratiquement plus du chômage sinon en proposant des solutions éculées qui n’ont jamais fait baisser le chômage sinon en triturant les statistiques. Ils préfèrent dévier l’attention des Français vers des problème certes importants mais quand-même secondaires que sont la sécurité et l’immigration.

La réalité. Que nous dit la réalité sur le chômage ? Qu’il y a en permanence environ 2 400 000 inscrits à Pôle Emploi (INSEE 2016) c’est à dire qu’il n’y a pas de travail pour 2 400 000 Français, c’est à dire qu’il manque 2 400 000 postes de travail.

A cela s’ajoute une foule de gens qui sont hors statistiques parce qu’ils ne fréquentent plus pôle emploi, PéPé en connaît, ou qu’ils sont en sous emploi, en emploi inadéquat, en emploi précaire, à temps partiel ou même en stages mal rémunérés, on en connaît tous (alternative économique). Ces gens sont sans possibilité de se construire un avenir.

Si l’on réunit les officiels et les officieux du mal emploi ont peut tabler au moins sur au minimum 4 000 000 (alternative économique) de postes de travail dignes de ce nom qui manquent et qu’il faudrait créer pour arriver au véritable plein emploi dans des conditions décentes. Avec les mentalités et les structures actuelles c’est impossible.

Le marché du travail ressemble au jeu des chaises musicales dans lequel il manquerait quatre millions de chaises pour quelques dizaines de millions de joueurs. Et on peut toujours agir sur les joueur, les peindre en rouge en vert ou en jaune, leur donner des formations de ceci ou de cela, il y aura un petit effet à la marge pour combler quelques manques, mais si le nombre de chaises n’augmente pas, tous ces efforts seront vains. Surtout si les entreprises ne veulent pas embaucher pour satisfaire les actionnaires.

Le silence. C’est une évidence et personne n’en parle, et quand je dis personne, c’est personne. Ni La classe politique, ni les médiats, ni les économistes ces charlatans. Seulement quelques rares experts. Autrement, silence radio, le grand silence blanc, la grand muette. A qui profite le crime ?

L’origine apparente du chômage. Pour fournir du travail aux Français il faudrait déjà qu’ils produisent ce qu’ils consomment. Or ce n’est plus le cas depuis longtemps à part la nourriture et encore ! Le phénomène a commencé avec la délocalisation de l’industrie textile à la fin des années soixante bien avant la création de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), puis il s’est amplifié avec la libre circulation des marchandises et la baisse ou la suppression des droits de douane prônées par la même OMC. On importe tout, les produits manufacturés depuis les petites cuillères jusqu’aux appareils digitaux et de haute technologie en passant par le textile parce qu’ils sont fabriqués dans des pays où la main d’œuvre est exploitée sans protection sociale pour des salaires dérisoires.

Le phénomène a été consolidé par le consommateur français qui, ayant le choix entre un article sérieux fabriqué en France, mais un peu cher, et un article importé, camelote mais bon marché, a choisi le second sans se douter qu’il provoquait par son choix immédiat un effet pervers mais prévisible, la faillite de notre industrie et par conséquent la diminution du nombre de postes de travail. Dans le même ordre d’idée la création et l’action des grandes surfaces ont amplifié cette diminution.

C’était, si l’on peut dire, avec l’extension rapide et sans préparation de l’Europe aux pays de l’est, le facteur historique de la raréfaction des postes de travail. Il y a maintenant le facteur conjoncturel : l’arrivée du numérique, de la robotique et de l’informatique. Les pools de sténodactylos dans les entreprises ont été remplacées par des photocopieuses, les standardistes par des plates formes automatiques, les ouvriers spécialisés par des robots, etc. .

Les raisons réelles du chômage. Ces modifications constituent une révolution lente de nos sociétés occidentales. Elles ne sont pas arrivées par hasard. Elles ont été délibérément voulues par des gens, entrepreneurs ou commerçants dont le seul objectif était de s’enrichir à tout prix. Ils on su saisir une opportunité de faire des sous, sous le regard admiratif et bienveillant du monde politique et du monde tout court et au mépris des valeurs morales ordinaires de l’occident. Ce sont eux qui par leurs comportements antisociaux sont les véritables responsables du chômage en occident et en particulier en France avec la bénédiction des dirigeants des pays sous-développés, dits aujourd’hui en voie de développement.

Et le chômage demain ? Aujourd’hui le travail annuel d’un seul salarié permet de construire 100 voitures chez Nissan et 70 chez Renault ; combien de voitures un salarié construisait-il par an en 1950 alors que toutes les opérations étaient manuelles ? Combien de dessinateurs les logiciels d’aide à la conception ont-ils remplacé ? Etc. .

La puissance de l’informatique augmentant de façon exponentielle avec le temps que peut-on prévoir pour demain ? Combien de postes de travail seront encore supprimés ? D’autant que, justement avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, la plupart des innovations sont conçues pour supprimer des postes de travail.

La révolution industrielle 4.0 arrive. Elle va achever de transformer le monde du travail en un univers où il n’y aura plus de travailleur. Certains experts prédisent que dans vingt ou trente ans, et peut-être avant, seuls trente pour cent de la population en âge de travailler en Occident et en Chine auront un emploi. Et l’augmentation de la croissance n’y changera rien.

Comment vivront les autres ?

Les mensonges. Il ne faut pas croire les gens qui nous disent que l’innovation numérique crée des postes de travail pour remplacer ceux qu’il permet de supprimer. Ceux qui le disent nient l’évidence soit par mauvaise foi soit parce qu’ils se font les propagandistes à leur insu des profiteurs du système.

On nous dit qu’il y a une foule d’offres d’emploi qui ne trouvent pas preneur. A-t-on chiffré cette foule ? A-t-on mesuré la valeur de ce qui est offert ? D’après l’INSEE 2016 chaque jour il y a seulement quelques dizaines de milliers d’offres d’emploi qui ne sont pas pourvues faute de candidats à la formation adéquate. Une misère par rapport à la foule des demandeurs d’emploi répertoriés ou non.

Les remèdes. Il y a des intellectuels qui proposent des solutions. Elles ne sont pas forcément mauvaises, mais leur action n’agit qu’à la marge car aucune ne préconise un moyen miracle de créer massivement des postes de travail qui protègeraient la dignité du salarié puisque ce n’est pas possible.

On nous donne aussi l’exemple des pays nordiques comme le Danemark qui ont éradiqué le chômage. Au prix de quelles acrobaties statistiques ? Ou alors au prix de quel changement de société ?

La situation est-elle désespérée ? Oui, pour l’instant, tant que l’idée des philosophes des temps anciens sera laissée dans les oubliettes de l’histoire, à savoir que le progrès scientifique et technologique est bon tant qu’il profite à l’Humanité tout entière, c’est à dire à tous les humains y compris les plus modestes et les plus humbles pour vivre mieux et non à quelques chanceux égoïstes et brutaux, appelés capitalistes*, qui s’enrichissent au-delà de toute limite raisonnable aux dépens d’une plèbe silencieuse exploitée sans pitié.

Il faudrait donc un changement spontané de la mentalité des loups sociaux qui existent depuis la nuit des temps. Cela arrivera quand les poules auront des dents sauf s’il se produisait une catastrophe monstrueuse qui mettrait tout le monde au même niveau.

Est-ce souhaitable ? Et pour combien de temps ? Car chassez le naturel, il revient au galop (proverbe français ici trop vrai).

Heureusement, je ne vivrai pas ces moments douloureux qui arriveront probablement d’ici peu.

Chroniques n° 2 capitalisme et capitalistes première partie

Six petites conversations fictives dans six salles de réunion fictives de six multinationales fictives

Première conversation. Le patron : nos géologues ont trouvé des terrains qui contiennent apparemment une grande quantité de glunium en Rhonéod, peut-être les plus riches d’Afrique de ce minerai, de quoi en tirer des milliards de dollars. Qu’est-ce que vous en pensez ?

– Un participant : Oui nous savons, nous avons lu le rapport. C’est très tentant. Le problème c’est que cette richesse se trouve dans une zone assez peuplée et que l’extraction du glunium est très désagréable pour l’entourage humain : radioactivité et toxicité des poussières.

– Le patron : Ça ce n’est pas un problème. On a déjà eu affaire à de telles difficultés. Ça n’a jamais rien empêché. Qu’est-ce pensez Mitshell ?

– Mitchell : Le président du Rhonéod semble d’accord pour que nous exploitions le filon. Il reste juste à négocier les retombées économiques. Par contre il pense qu’il y aura une opposition assez virulente.

– Le patron : L’opposition on l’arrosera comme d’habitude et on demandera au président de nous débarrasser des récalcitrants. Je pense que l’affaire est dans le sac. Quand pourrons-nous commencer l’exploitation ?

– Un participant : Il faut trois mois pour négocier et exproprier les gens qui gênent, trois mois pour préparer le matériel et l’importer sur le lieux. Disons que dans six mois l’exploitation pourra commencer.

– Le patron : Magnifique. Je vous laisse carte blanche mais dépêchez-vous quand même avant que l’affaire ne s’ébruite. On risque de ne pas être les seuls sur le coup surtout si le président Motowi fait monter les enchères, il en est bien capable !

Deuxième conversation. Le patron : Le cours du soja n’arrête pas de grimper et je pense que ce n’est pas prêt de s’arrêter. C’est le moment de mettre en culture les cinquante mille hectares sur lesquels nous avons une option en Amérique du sud depuis deux ans. Le ministre de l’agriculture du Montegrosso est d’accord. Il a viré presque tous les paysans moyennant une minuscule indemnité et un peu de terre dans la forêt. Il y en a quelques-uns qui renâclent. On ne va pas laisser une bande de ploucs nous gâcher l’existence. On a ce qu’il faut pour les neutraliser. On n’a plus qu’à s’y mettre. Il faut qu’on sème au printemps. D’accord ?

– Un participant  Oui.

– Un participant : Oui.

– Un participant : Oui.

– La patron : Alors au travail vous avez carte blanche pour vous procurer le matériel et embaucher le personnel compétent.

Troisième conversation. Le patron : Les Français nous emmerdent avec leurs lois sociales et leurs grèves. C’est un vrai pays de communistes avec leurs syndicats. Il n’y a pas moyen de les nettoyer. Alors vous fermez trois de nos quatre usines et vous les transportez en Tyldavie. Le personnel est moins compétent mais il n’est pas payé cher et au moins il nous fout la paix. Pas de revendication. Vous pourrez importer des ingénieurs.

– Un participant : Leur président de la république française va nous accuser de mettre des gens au chômage et de le faire exprès.

– Le patron : Bah oui ! On le fait exprès pour apprendre à vivre à son peuple de feignants communistes. Faut pas le dire. Quatre millions de chômeurs. Qu’est-ce que ça peut lui faire quelques milliers de chômeurs en plus ou en moins parmi quatre millions, hein ?_– Un participant : Il va nous accuser d’inhumanité et nos produits risquent d’être boycottés.

– Un participant : On va avoir les syndicats et des avocats sur le dos pour nous extorquer des indemnités.

– Le patron : Les boycottes sont des feux de paille. Les gens oublient vite. Vous direz au président que nous sommes tout à fait humains mais que la concurrence et la loi du marché nous contraignent à agir comme nous le faisons et qu’on reviendra peut-être si les salariés se montrent moins revendicatifs, plus dociles, plus souples et moins gourmands, car enfin, les patrons c’est nous, pas lui. Qu’il se concentre sur sa politique, c’est son boulot, en plus il aime ça. En ce qui concerne les indemnités proposez le minimum possible et s’ils veulent plus, faites traîner comme d’habitude pour que la plupart se découragent. Il ne faudrait pas donner le mauvais exemple. La concurrence nous en voudrait. je ne veux pas me la mettre à dos. Je crois qu’on a fait le tour de la question. Et ne vous laissez pas arrêter par le mot inhumanité. L’humanité, c’est la même chose que le communisme. C’est à fuir. On est en décembre 2016. Il faut qu’en janvier 2018 nos usines soient prêtes à tourner en Tyldavie. Allez ! Au boulot !

Quatrième conversation. Le patron : je vous présente monsieur Jack Bullit que certains d’entre vous connaissent déjà pour avoir travaillé avec lui. Nous l’avons contacté parce qu’il a déjà fait des merveilles dans d’autres grandes sociétés. Je pense que c’est l’homme providentiel pour satisfaire nos actionnaires de plus en plus impatients de rendements intéressants. Ces deux dernières années nous n’avons pu rémunérer leurs actions que de trois pour cent. Ils en veulent au moins dix. Donc nous confions à Jack Bullit la tâche de les satisfaire. Nous savons que c’est la bonne personne au bon endroit. N’est-ce pas Jack ?

– Jack : Oui, bien sûr.

– Le patron : Jack, quel est votre plan ?

– Jack : D’après mon étude votre société possède des entreprises dans dix-sept pays de statuts assez variées et au rendement assez inégal en Europe, en Amérique du sud, aux Etats-Unis et en Afrique. Elles emploient en tout 62 345 personnes. Je pense qu’il y a dans certaines d’entre elles beaucoup de salariés sous-employés, aussi je préconise un dégraissage massif. Saut aux Etats-Unis car si on y touche je crains des représailles et on a pas besoin de ça. J’envisage le licenciement d’environ vingt mille d’entre eux dans toutes les catégories du personnel : cadres supérieurs, cadres moyens, cadres subalternes et petit personnel. Cela permettra d’atteindre le but recherché.

– Le patron : merci Jack. Quelqu’un veut-il poser une question ?

– Un participant : Comment comptez-vous indemniser les gens mis à la rue ? Et sur quel critère se fera le choix des gens évincés

– Jack : Indemniser ? Qu’est-ce que ça veut dire ? On est là pour faire des affaires, pas de la philanthropie. Les gens mis à la rue, comme vous dites, n’auront qu’à se magner le train pour retrouver du boulot au lieu de se faire entretenir par la société. Dans les pays d’Europe à la con où il y a ‘un droit du travail’ on avisera au plus juste et au coup par coup. Et puis ces licenciements massifs auront une vertu : il foutront la trouille à ceux qui restent et ils ne feront pas semblant de travailler ! Quels seront les critères de choix ? En premier, les revendicatifs les mauvais esprits, à virer, mais il y en a peu. Ensuite le hasard, le tirage au sort. C’est le système le plus juste car il est impartial et le plus facile à mettre en oeuvre, qui coûte le moins cher.

– Le patron : merci Jack pour ces précisions. Une autre question ?

– Un participant : Combien de temps faudra-t-il pour finaliser votre projet ?

– Jack : Si vous collaborez vraiment efficacement je pense qu’en six mois on devrait en voir le bout.

– Le patron : Merci Jack. Encore une question, la dernière ?

– Un participant : Jack, combien toucherez-vous pour ce travail ?

– Ça, c’est LA bonne question. On m’a proposé deux millions de dollars de salaire annuel. J’accepte. Et dix millions de dollars si je m’en vais dans deux ans après avoir réussi. Et ça, j’accepte pas, c’est pas assez.

– Le patron : Vous êtes trop gourmand Jack.

– Jack : J’ai fait un petit calcul tout simple que pourrait faire un enfant d’école maternelle. En supposant que le salaire moyen des gens éliminés soit de mille dollars, et je suis en dessous de la vérité. Je prends ce chiffre parce que le calcul est simple. Chaque mois le bénéfice supplémentaire à partager entre les actionnaires, grâce à moi, sera de vingt mille fois mille euros soit finalement vingt millions d’euros soit en un an douze fois vingt millions de dollars, deux cent quarante millions de dollars et en dix ans plus de deux milliards de dollars. Je demande donc une miette de ce pactole que j’aurais permis de mettre dans l’escarcelle des actionnaires : quinze millions de dollars, pas un sou de moins pas un sou de plus. Sinon adressez-vous ailleurs. Ce ne sont pas les offres qui manquent.

– Le patron : Votre raisonnement est un peu faux. Vous pensez aux impôts qu’il faut payer sur de telles sommes ?

– Les impôts, les impôts, ah ah ah ! Ne me faites pas rire !

– Le patron : De toute façon la décision ne dépend pas de moi. Mon cher Jack, vous serez averti de l’accord, si accord il y a dans quelques jours. Des questions à poser ?

–……

– Le patron : Bon et bien la séance est levée. Au boulot !

Cinquième conversation. Le patron : il y a une jeune start-up de jeux sur internet qui fait un tabac. Il y a une bande de jeunes génies à sa tête qui a le sens de ce qui réussit auprès du public. Elle est promise à un grand avenir. On va la racheter pour lui permettre de prendre de l’ampleur.

– Un participant : Des jeux, ça fait pas sérieux !

– Le patron : Ça ne fait peut-être pas sérieux mais c’est une pompe à fric merveilleuse sans investissement lourd. Une fois qu’elle est lancée il n’y a plus qu’à compter les bénéfices.

– Un participant : Ça demande quelques explications car les jeux qui marchent le mieux sont gratuits !

– Le patron : Ils sont gratuits, oui. N’importe qui peut y jouer sans payer, c’est vrai. Mais l’astuce ce sont les options payantes. Les gens qui sont dépendants des jeux et ils sont nombreux ont la possibilité de tricher en achetant des options, des outils et autres bricoles qui permettent d’être meilleur que l’adversaire. Comme c’est bon marché, c’est très facile de se laisser tenter, même les pauvres peuvent se les payer. Comme les joueurs sont très nombreux ça finit par faire un bon pactole à ramasser.

– Un participant : Il y a de la concurrence !

– Le patron : C’est vrai. C’est pour ça que nous ambitionnons d’acheter la start-up dont je vous ai parlé. Ils ont la potentialité d’être les meilleurs. Il faut regarder le marché possible. Pour l’instant deux milliards et demi de gens jouent. Il y a en gros huit milliards d’individus sur terre dont six milliards en âge de jouer, vous voyez le marché potentiel et si chaque joueur dépense en moyenne un cent par mois, je vous laisse calculer le profit pour une mise de fonds minime.

– Un participant : Je la connais la start-up. Elle n’est pas à vendre !

– Le patron : Pour l’instant ! Il suffit que l’offre soit suffisamment alléchante pour faire bouger les choses. Il faut quand-même se dépêcher si l’on ne veut pas se la faire souffler par la concurrence.

Sixième conversation. Le patron : selon quelques rapports de nos visiteurs médicaux, il y a des rumeurs alarmistes qui circulent à propos du Déchovplus. C’est pourtant un produit sérieux qu’on a testé, qui n’est délivré que sur ordonnance et qui est en partie remboursé par la sécu. C’est d’ailleurs ce qui fait sa force. Quelqu’un a-t-il des informations à ce sujet ? Oui, Dupont-Durand ?

– Dupont-Durand : D’une façon générale le public est très satisfait de notre produit. Il est effectivement le seul pour lequel on observe une réelle repousse des cheveux. Il semblerait qu’il soit même capable d’en faire pousser sur une boule de billard, ce qui pourrait être une idée pour une campagne publicitaire.

– Le patron : Dupont-Durand, ce n’est pas le moment de faire de l’humour. Il y a un tas de fric et un peu l’existence de notre laboratoire qui sont en jeu. Alors parlez-moi de cette rumeur !

– Dupont-durand : elle est partie de trois médecins urgentistes, deux à Paris et un à Lyon. Ils ont reçu des patients qui ont eu des syncopes après s’être frictionné le crâne avec notre produit. Des médecins de ville ont fait des constations analogues, mais elles sont restées confidentielles. Mais le plus grave c’est qu’il semblerait que parmi ces gens il y en ait qui ont des troubles prolongés de la vision au point que cela entraînerait quelques jours d’incapacité de travail. C’est ce qui remonte des rapports de quelques visiteurs médicaux. Mais ça ne s’est pas du tout ébruité.

– Le patron : A-t-on une idée des proportions ?

– Dupont-Durand : Vaguement. Une personne sur mille environ aurait des troubles de l’équilibre. Parmi elles quelques-unes, ce n’est pas chiffrable pour l’instant, tomberaient dans les pommes pour se retrouver aux urgences ou chez leurs généralistes et parmi celles-ci il arriverait que quelques-unes subiraient les troubles de la vision que j’ai décrits. On n’en sait pas plus.

– Le patron : Bon, enquêtez pour préciser. En toute discrétion, ça va sans dire ! On va activer les réseaux pour étouffer tout ce qui pourrait nous faire du tort. En s’y prenant bien on doit pouvoir exploiter le Déchovplus pendant au moins cinq ans avant que ça ne fasse vraiment scandale. Quoi qu’on en dise, le Déchovplus est un bon produit, efficace, qui ne coûte pas cher et qui rapporte. Il faut le défendre à tout prix.

– Un intervenant : Et si parmi ceux qui ont des troubles de la vision il y en avait qui devenaient aveugles.

– Le patron : c’est une hypothèse que nous n’envisagerons pas. Allez ! au travail !

Chronique N°3 du 30 décembre. Capitalisme et capitalistes, deuxième partie

L’origine des maux du monde

Aujourd’hui la montée en puissance du capitalisme et des capitalistes est inexorable. Les capitalistes oppriment les peuples. Ils sont malins. Leur façon de faire est si sournoise et leur propagande si habile qu’ils réussissent à se faire admirer par leurs victimes. L’élection de Donald Trump par le peuple d’en bas des EU d’Amérique en est le meilleur exemple.

Avant propos. D’aucuns diront en lisant ce qui suit : de quel droit ce connard inculte dePéPé, même pas économiste se permet-il de baver sur ces merveilles que sont le libéralisme et la main invisible du marché ?

Il y a quelques années, me promenant sur le littoral breton, je suis arrivé près d’un ruisseau qui se jetait dans la mer. Je n’ai pas eu besoin de consulter un biologiste, un chimiste ou un physicien pour me rendre compte qu’il était pollué par le lisier d’élevages de porc du voisinage : son eau était verdâtre et il sentait la merde.

Et bien sans l’aide des sociologues et autres experts en logues et surtout sans l’aide d’économistes, je constate que le capitalisme agit en eau trouble et que l’argent qu’il engrange ne sent pas bon (bien que, comme le disait Vespasien, un Romain de l’antiquité, l’argent n’ait pas d’odeur).

Je vais donner l’origine de cette odeur telle qu’elle m’apparaît à la lueur de mes réflexions et d’une longue pratique des médias.

Les maux du monde. Ils ne sont que quelques-uns mais de taille, sans hiérarchie : l’appauvrissement des populations dans les pays riches et les pays pauvres, les pollutions de toute sorte, l’exploitation sans scrupule et à outrance des richesses naturelles jusqu’à leur épuisement, les déforestations, la croissance des inégalités entre riches et pauvres, la captation des richesses par quelques-uns au détriment des autres, qui conduisent à une sorte de suicide écologique de l’espèce.

Ils sont dus à des gens dans la lignée des pharaons, des seigneurs du Moyen Age, des nobles de l’ancien régime, des conquérants mongols, et des tyrans de toute sorte passés présents et futurs. Leur nocivité se manifeste autrement, de manière « moderne ».

Le capitalisme et les capitalistes. Les médias unanimes nous disent : « les multinationales font ceci qui n’est pas bien. Les multinationales font cela qui est mal ». Les plus critiques les présentent comme des monstres extraterrestres intemporels, inéluctables et malfaisants qui agissent de façon autonome dans le seul but de croître en se nourrissant de la sueur des peuples et contre lesquels l’humanité est impuissante.

Ils oublient d’expliquer que ces multinationales ont été créées, pensées et développées par des hommes et qu’elles sont guidées, comme un bateau l’est par son capitaine, par ces mêmes hommes que l’on appelle des capitalistes, qui n’ont qu’un seul but dans la vie : s’enrichir toujours plus.

Bien que la notion de pouvoir et d’enrichissement viennent du fond des âges (voir loups et les moutons), le capitalisme a été officialisé comme système de fondement de la société aux USA par des hommes (voir pourquoi des), les capitalistes, après la guerre d’indépendance à la fin du dix-huitième siècle. Il repose sur quelques principes qui paraissent naturels aujourd’hui : individualisme opposé à la communauté, propriété privée inaliénable, propriété privée des moyens de production, concurrence, capital productif, réalisation de profits si possible sans contrôle et au-delà de toute limite raisonnable, « faire » de l’argent avec de l’argent sans rien produire.

Ces principes se résument en une idée simple (voir idée simple), que les des individus appelés capitalistes pratiquent aujourd’hui : « tout est bon pour s’enrichir le plus vite possible ». Cela parce l’humanité est composée majoritairement de gens tranquilles, les moutons, et d’autres qui ne le sont pas, les loups qui bouffent la laine sur le dos des premiers. Cette idée simple est la cause à origine de tous nos maux.

Les capitalistes sont des gens pressés. Ils privilégient le court terme ce qui entraîne des effets pervers qui peuvent être catastrophiques. Ils s’en moquent car la correction de ces effets est aussi une source de revenu.

Capitalisme et libéralisme peuvent être pris comme synonymes. On trouvera indifféremment l’un ou l’autre dans le texte.

Le capitalisme, une idéologie. Wikipedia donne la définition suivante d’une idéologie :

« Une idéologie est un système prédéfini d’idées, appelées aussi catégories, à partir desquelles la réalité est analysée, par opposition à une connaissance intuitive de la réalité sensible perçue. De tels systèmes considérés comme idéologiques existent dans les domaines politique, social, économique et religieux. Une idéologie est souvent la dimension culturelle d’une institution sociale ou d’un système de pouvoir. Une idéologie est typiquement imposée d’autorité, par un endoctrinement (enseignement) ou de façon imperceptible dans la vie courante (famille, media). Une idéologie dominante est diffuse et omniprésente, mais généralement invisible pour celui qui la partage du fait même qu’elle fonde la façon de voir le monde ».

La définition de PéPé : Une idéologie, c’est des lunettes en bois percées d’un petit trou qui ne permet de voir du monde que ce qu’on veut bien y voir.

Le capitalisme ou libéralisme, bien qu’il s’en défende est une idéologie comme l’était le communisme, mais exactement son opposé. Elle s’est imposée dans le monde de façon définitive à la chute de l’URSS. La Chine l’a adoptée sans le dire. Seul Cuba ne s’est pas converti, mais quelle importance ?

Le capitalisme est un ensemble de valeurs érigé en système de gouvernement qui possède tous les caractères d’une idéologie. C’est une idéologie, on peut même dire une religion comme une autre, car on trouve dans son existence :

-un prophète : Adam Smith ;

-une antienne, une pensée fondatrice facile à propager et à retenir : « vivre dans le monde capitaliste, c’est vivre dans le monde libre, celui de la libre entreprise, c’est à dire que n’importe quel individu qui a des idées, les dents longues et de l’énergie à revendre peut accéder au paradis sur terre, celui des milliardaires » ;

-une idée qui ne mange pas de pain pour convaincre : « grâce au capitalisme vous vivez en démocratie, le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple » ;

-une autre idée, fausse, mais qui mange du pain pour combattre les critiques : « l’enrichissement de quelques-uns est bénéfique pour tous » ;

-une prière : « Vous qui nous gouvernez, faites que l’esprit libéral s’étende sur tout l’univers et dure éternellement » ;

-un slogan : « Il faut moderniser la société ». Sous-entendu : «  Il faut la ramener à ce qu’elle était au dix-neuvième siècle ;

-des apôtres : des économistes et des hommes politiques de premier plan qui conçoivent le dogme ;

-le dogme : « grâce à la libre concurrence, le monde libéral est le meilleur des mondes possibles » ;

-des prêtes petits ou grands : encore des hommes politiques et des économistes, mais de second ordre, qui prêchent sa vérité ;

-des moyens de propagande pour diffuser sa vérité : des médias, propriétés des capitalistes ou à sa botte ;

-une pensée magique : la main invisible (d’un dieu ?) qui fait que, grâce à la concurrence, le marché est auto-régulateur ;

-des commandements et un catéchisme qui résument et développent tout cela. Ils sont enseignés (prêchés ?) dans certaines sections de lycée, les universités et surtout dans les écoles de commerce ;

-une communauté de fidèles : les gens qui profitent plus ou moins du système et les gens résignés qui prennent pour argent content ce qu’une propagande insidieuse et mensongère comme toute propagande leur instille à longueur de temps dans les oreilles à travers les médias. Ne pas oublier ce que disait Goebbels de sa propagande nazie : ce sont les plus gros mensonges qui passent le mieux.

La définition de Wikipédia nous explique comment, avec le temps, cette idéologie finit par paraître naturelle et fait perdre le fil de la réalité :

« Une idéologie (comme une religion) est typiquement imposée d’autorité, par un endoctrinement (enseignement) ou de façon imperceptible dans la vie courante (famille, media). Une idéologie dominante est diffuse et omniprésente, mais généralement invisible pour celui qui la partage du fait même qu’elle fonde sa façon de voir le monde ».

En occident, on s’est réjoui de la chute du communisme. Les capitalistes avec raison parce qu’à partir de ce moment il n’y a plus eu de contrepoids à leur hégémonie, et le menu peuple, les futures victimes du libéralisme triomphant, parce que leur libre arbitre était asphyxié par une propagande bien menée.

Après tout peut-être que le capitalisme est la destinée naturelle de la société humaine mondialisée, c’est à dire qu’elle obéit à un déterminisme universel, comme l’abeille obéit à la loi de la ruche malgré elle. Et ce jusqu’à la disparition de l’espèce.

PéPé dit : « si c’est ça notre avenir c’est bien triste ! ».

Chronique N°4 du 13 janvier. Capitalisme et capitalistes, troisième partie

L’origine des maux du monde (suite)

Pourquoi c’est bien triste. Parce que la devise des gens bourrés de fric c’est « toujours plus et merde pour l’humanité ». C’est leur pensée profonde. Elle reste silencieuse car elle n’est pas politiquement correcte.

Un capitaliste, peut-être Georges Sorros, ou un économiste, ou quelqu’un d’autorisé, a dit : « c’est incompréhensible que les pires d’entre nous (les capitalistes), qui s’enrichissent sans scrupule au-delà de toute limite mènent le monde avec l’assentiment du peuple ». Cette phrase est le fruit de l’observation de la réalité d’aujourd’hui. Peu importe qui l’a prononcée.

Les pires : cela signifie des gens qui sont sans foi ni loi, et que seul l’appât du gain dirige. Ils mènent nos destinées avec une morale, une notion du bien et du mal qui leur est propre. Ils mesurent la valeur d’un individu seulement en fonction de sa richesse, de ce qu’il rapporte, non à la société mais au monde du capital, de ses résultats dans les compétitions. Ils appliquent la morale de la fable le loup et l’agneau de la Fontaine : « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Bien qu’ils fassent semblant du contraire en public, dans la réalité ils n’accordent aucun prix aux comportements dignes.

C’est cela qui est bien triste.

Ils ont été vivement encouragés en cela par certains hommes politiques comme Napoléon trois ou Pompidou qui ont proclamé en leur temps : « enrichissez-vous » et comme le souhaite aujourd’hui un dénommé Macron, nouvel arrivant aux dents longues : « j’encourage les jeunes gens entreprenants à devenir milliardaires ».

Qui sont les capitalistes ? Dans toute société, on trouve naturellement parmi d’autres deux types d’individus : ceux qui se contentent de peu et ceux qui n’en ont jamais assez, qui en veulent toujours plus. Dans nos sociétés occidentales on méprise les premiers. On glorifie les seconds. On dit qu’ils ont de l’ambition. Parmi eux on trouve les chefs et les riches parfois réunis en une seule personne comme aux USA.

Comme PéPé l’a déjà écrit ce sont ces derniers les créateurs de l’idéologie capitalistes. Ils sont de deux types : les héritiers et les self-made-men. Les premiers sont élevés avec une idée fixe insufflée par les parents : « mon cher fils (ma chère fille), sois digne et ambitieux (se) tu vas recevoir une fortune qui vient de tes ancêtres. Tu ne dois pas la dilapider, mais au contraire la léguer à tes enfants augmentée». Il ne conseillera pas « par tous les moyens » car l’exemple suffit.

Si le conseilleur est blanc, anglo-saxon, et protestant, (WASP) il ajoutera : « nous sommes élus de Dieu, il nous a mis sur terre pour ça. Donc l’existence de très riches et de très pauvres est dans l’ordre des choses, alors évacue tes problèmes de conscience » ce qui permet tout et élimine tout scrupule.

S’il n’est pas WASP il évoquera Darwin, l’évolution des espèces et la sélection naturelle des meilleurs, parce que tout comportement vicieux généré par des motivations égoïstes doit être justifié à ses propres yeux et à ceux des autres par l’immanence ou la logique. Ce raisonnement amènera au même résultat que pour les WASP : l’autorisation de s’enrichir au-delà de toute limite sans scrupule.

PéPé pense que Dieu, Darwin et l’axiome « ce qui est bon pour un capitaliste est bon pour tous » sont les alibis rationnels vrais ou faux qui masquent les sentiments personnels réels des gens qui veulent s’enrichir toujours plus, immédiatement et à tout prix.

Les self-made-men qui ont fait fortune sont des gens intelligents. Ils ont eu le flair d’exploiter un créneau porteur, comme on dit, au bon moment. Bill Gate le fondateur de Microsoft en est l’exemple type. Il y en a d’autres. Bien qu’ils aient commencé sans un sou, dès que leur fortune dépasse un niveau critique pour que, quoi qu’il arrive, ils ne risquent pas de retomber dans l’état initial, ils se comportent comme des héritiers. Ils cherchent à augmenter leur fortune par tous les moyens car l’appétit vient en mangeant (proverbe populaire).

Les moyens légaux. Des moyens légaux largement employés pour gagner du fric quand on en a déjà beaucoup il n’y en a pas cinquante, il y en a deux : l’investissement et la spéculation. Le premier consiste à acheter des biens qui rapportent comme des immeubles ou des morceaux d’entreprises sous forme d’actions qui fournissent des revenus appelés dividendes plus ou moins élevés en fonction de la qualité de l’entreprise. Ce comportement semble être moral car il est productif c’est à dire qu’il entraîne la production de biens qui, en principe, enrichissent la société. Il permet aussi à ces entreprises de mieux fonctionner et de pouvoir s’agrandir. Mais ce n’est qu’une illusion.

La spéculation est moralement condamnable car spéculer c’est faire du fric avec du fric sans aucun bénéfice pour la société. Seul le spéculateur en tire profit : il augmente sa fortune éventuellement considérable sans autre effet qu’une satisfaction égoïste comme celle de l’avare de Molière. Faire marcher la pompe à fric spéculative c’est acheter à bas prix des actions, des marchandises de toute sorte, des oeuvres d’art, du vin etc. pour les revendre quand leur prix augmente. La pompe est d’autant plus avantageuse que le cycle achat vente, achat vente, achat vente est plus rapide d’où l’utilisation de l’informatique pour profiter du moindre frémissement de prix en une fraction de seconde. C’est pas très moral, mais c’est légal. C’est d’autant moins moral que la spéculation sur les denrées alimentaires peut provoquer des disettes, des famines, la création de mouvements révolutionnaires et pourquoi pas des guerres.

Il existe une troisième voie : la financiarisation utilisée par les banques. C’est elle qui a provoqué la crise mondiale des subprimes en 2008 dont on n’est toujours pas remis. Tout ce que PéPé en sait c’est que c’est une méthode d’enrichissement qui n’est pas morale du tout.

Tous les moyens. La boulimie est la pathologie qui pousse le corps et l’esprit d’une personne à rechercher en permanence toujours plus de nourriture jusqu’à une obésité qui peut devenir monstrueuse au point d’abréger sa vie. Il faut que le milieu le permettre. Il n’y a pas d’obèse au Sahel.

Le capitaliste est un boulimique, un boulimique du fric dans une société prospère. C’est aussi une pathologie, mais une drôle de pathologie. Ce n’est pas celui qui engraisse qui est malade mais la société dans laquelle il vit. Elle conduit à une obésité des comptes en banque sans utilité qui ne fait pas mourir le malade. Elle fera peut-être mourir la société qui l’entoure.

Quand on suit l’actualité on apprend que les capitalistes sont sans scrupule et vivent dans le court terme. Leur pathologie les pousse à être impatients, égocentriques, égoïstes, jaloux, cupides, envieux, prétentieux et méprisants. Elle les pousse aussi à être actionnaires (activité légale) d’entreprises qui rapportent le plus possible, et qui pour cela, sans remord :

-polluent l’air et l’eau,

-délocalisent dans les pays pauvres leurs productions pour faire travailler dans des conditions effroyables une main d’œuvre sous payée,

-font régner une atmosphère épouvantable sein des entreprises pour obtenir un rendement maximal des salariés, d’où les suicides,

-mettent des salariés au chômage lorsque les dividendes deviennent insuffisants, quels que soient les conséquences pour ceux-ci,

-calomnient et déstabilisent les hommes ou femmes politiques opposées à leur cause

-fabriquent des produits phytosanitaires ou autres sans s’occuper de leur toxicité jusqu’à ce que les salariés et le public à leur contact soient intoxiqués,

-paient des avocats pour nier la dangerosité de leurs produits ou médicaments,

-veulent breveter des éléments naturels pour l’exploiter à leur seul profit en interdisant aux paysans de les utiliser sans payer de droit,

-s’acoquinent avec des tyrans pour exploiter les richesses de leur pays,

-exproprient des gens pour exploiter les richesses de leur terre,

-vivent de la déforestation,

-favorisent la corruption pour arriver à leur fin,

– provoquent des guerres et vendent des armes,

etc. ! etc. ! etc. !

avec la bénédiction et les encouragements des boulimiques du fric et de certains hommes politiques intéressés.

En un mot ils sont malhonnête, ce qu’ils traduisent par la justification bien connue : « les affaires sont les affaires » !

Chronique N°5 du 27 janvier. Capitalisme et capitalistes, quatrième partie.

L’origine des maux du monde (suite)

A propos du chômage. Dans une entreprise, tout salarié est un manque à gagner pour l’actionnaire surtout si, comme en France, les cotisations sociales sont importantes pour procurer à celui-là des soins en cas de maladie, lui verser des indemnités de chômage ou pour lui procurer une retraite décente. Aussi cherche-t-il par tous les moyens, avec l’aide des hommes politiques qui nous gouvernent, à rogner sur ces protections sociales pour ramener le prolétaire aux conditions de vie du dix-neuvième siècle. Il appelle cela la modernisation de l’économie. Il y a bien l’échappatoire des délocalisations, mais ce n’est pas toujours possible, en particulier pour certains services. Il est aidé en cela par les hommes politiques qui se disent de gauche mais qui la trahissent et par ceux qui sont de droite puisque c’est leur philosophie.

Il y a une autre possibilité pour se débarrasser de ces emmerdeurs d’humains. Grâce au développement de la robotique on peut les remplacer par des robots. Ils sont un peu chers à l’achat mais on ne leur paie ni salaire ni cotisations sociales, ils n’ont pas d’état d’âme, ils peuvent travailler nuit et jour avec une précision extrême sans fatigue, ils ne revendiquent et ne se mettent jamais en grève. Parfois ils tombent en panne, c’est embêtant, mais ça s’arrange avec un robot. Quand la machine est amortie on la remplace par une nouvelle plus efficace. Elle n’est pas forcément plus chère car elle est elle-même fabriquée par des robots. Et si c’est l’entreprise A qui achète le robot à l’entreprise B et si l’actionnaire de A est aussi actionnaire de B c’est tout bénéfice.

Un souci. Les capitalistes ont effectivement un gros souci. Ils ont accumulé des fortunes et les états veulent leur en piquer un morceau à travers l’impôt pour :

-le redistribuer à ces bons à rien de chômeurs, aux handicapés qu’on aurait dû supprimer avant la naissance ou juste après, aux immigrés qu’on devrait renvoyer chez eux,

-entretenir les routes,

-instruire les citoyens,

-soigner les malades,

-payer la protection sociale des salariés

-entretenir les administrations, ces nids de feignants,

-entretenir la police, l’armée,

-etc.

Heureusement qu’il y a la dissimulation des bénéfices, la fraude fiscale, les paradis fiscaux, l’optimisation fiscale, les niches fiscales et les arrangements avec le ciel qui évitent le grignotage trop important des grandes fortunes. Mais quand-même, c’est un crève-cœur que de voir une partie de ce bon argent bien ou mal acquis s’évaporer dans les poches de gens qu’on ne connaît même pas.

L’ambition ultime des capitalistes. Aussi les capitalistes ont un rêve : vivre dans un monde sans état ou avec des états si impuissants qu’on aurait l’impression qu’ils n’existent pas. Ils pourraient dicter des lois à leur convenance à ces nains que sont les hommes politiques pour s’exonérer de toute redevance et de toute charge. Ils seraient toujours dans la légalité.

Au fond, ce qu’ils souhaitent sans le savoir, c’est de posséder les pouvoirs des souverains de l’ancien régime et de leurs vassaux, puissants par la grâce de Dieu et au-dessus des lois conçues par eux pour ne pas être dérangés par la valetaille.

Ainsi, ils pourraient agir sans contrôle et privatiser tout ce qui rapporte du fric, ce qui éviterait les impôts indus. C’est le rôle de la mondialisation et des traités commerciaux de commencer à réaliser ce rêve.

L’Europe qui a obligé ses membres à privatiser leurs services publics a répondu à leurs vœux. Par exemple l’idéal serait de privatiser la sécu en France qui brasse des milliards. Pour l’instant il n’y a guère que les laboratoires pharmaceutiques et les médecins qui en profitent sur le plan financier. Quel gâchis ! Ils espèrent que l’élu de droite sautera le pas de la privatisation.

Ils souhaitent qu’un jour tout soit privatisé pour s’enrichir davantage et si des gens veulent :

-rouler sur des routes bien entretenues, qu’ils paient !

-se faire soigner, qu’ils paient !

-étudier, qu’ils paient !

-obtenir des papiers d’état civile, qu’ils paient !

-une police, qu’ils paient !

etc. ! etc. ! etc. !

Qu’ils paient ! Qu’ils paient ! Qu’ils paient !

Dialogue. « Dis PéPé. Comment feront ceux qui sont trop pauvres pour payer ?

-Chœur des Capitalistes. Ces feignants n’ont qu’à faire comme nous, se bouger l’cul pour gagner des sous !

-PéPé. Comment, puisque vous avez supprimé les emplois ?

-Chœur des Capitalistes. Qu’ils créent leur entreprise, une start-up !

-PéPé. Et s’ils n’y arrivent pas ?

-Chœur des Capitalistes. C’est qu’ils sont nuls. Qu’ils se débrouillent entre eux par solidarité ou qu’ils s’adressent au bureau de bienfaisance de leur état !

-PéPé. Mais il n’y a plus d’état et quand il y en a un il est ruiné puisque vous ne voulez pas payer d’impôt ?

-Chœur des Capitalistes. C’est qu’ils ne méritent pas de vivre. Alors qu’ils crèvent. Ils ne gâcheront plus nos paysages par leur présence infecte et leurs cahutes de fortune. Qu’ils vendent leur corps à notre société de plats cuisinés pour animaux. Qu’avec cet argent ils prennent une dernière cuite qui parfumera leur viande. Les chats aiment bien la viande qui sent le rhum et les chiens celle qui sent le pastis.

-PéPé. C’est pas gentil !

-Chœur des Capitalistes. Le monde n’est pas gentil. Les bisounours c’est fini. C’est une jungle qui appartient au plus fort. On n’est pas sur terre pour être gentils mais pour gagner du fric, du flouse, des pépètes, de l’artiche. C’est la loi du marché ! ».

Les loups, les rapaces et les plumes. Lorsque la conjoncture leur semble favorable, les loups se transforment en rapace, c’est à dire qu’ils se gavent encore plus du bien commun et dépècent tout ce qui se trouve à leur portée du moment que ça rapporte. Alors à cause de leurs calculs à court terme, de leur mauvaise gestion et de la mondialisation de l’économie ils entraînent des crises comme celle des subprimes qui déstabilisent les sociétés du monde entier.

Ils y perdent des plumes, mais ils ne s’en inquiètent pas car ils savent que les états tant décriés qu’ils détestent et qu’ils ont tenté de rendre impuissants les aideront à se remplumer. Ls plumes ça repousse !

Comment ? En puisant dans les caisses remplies grâce à l’impôt, dont ils cherchent à se défiler par tous les moyens, prélevé sur l’ensemble des populations, dont les pauvres. Le meilleur exemple est encore celui des subprimes. Cette technique ne date pas d’hier.

Dans le système capitaliste, les gains sont privés, les pertes sont publiques.

A quoi servent de telles fortunes ? Pas besoin d’être milliardaire pour manger au râtelier des capitalistes. Quelques dizaines de millions de dollars suffisent (il vaut mieux parler de dollars que d’euros, ça fait plus branché). Mais à quoi sert de posséder tant d’argent ? A priori à rien. Ou plutôt si, ça sert à gagner de l’argent avec de l’argent dans l’espoir de devenir milliardaire. Et puis aussi à s’offrir des petits plaisirs hors de portée des minables qui triment. C’est aussi un moyen de ne pas mélanger les torchons et les serviettes, autrement dit de rester entre soi.

Il faut distinguer deux types de très riches : les discrets et les autres. Ils ne dépenseront pas leur argent pour s’offrir les mêmes choses. Il en est de même pour les très riches hommes ou les très riches femmes. Cela fait quatre catégories de dépenses possibles. L’énumération ci-dessous n’en tient aucun compte.

Par exemple le (la) capitaliste des USA boira des vins à cinq mille euros la bouteille, aura dans sa cuisine un cuisinier français et une domesticité en accord avec ses positions raciales.

Parmi les dépenses typiques on pourra trouver :

-des suites dans des palaces à dix mille dollars la nuit ou plus,

-du vin à cent mille euros la bouteille,

-du caviar à mille euros le kilo,

-du carbone cristallisé qui brille, nommé diamant, valant des millions de dollars le gramme,

-de la cocaïne à cinquante mille euros le kilo,

-des montres à partir de dix mille dollars jusqu’à cent mille dollars ou plus s’il y a des diamants autour,

-des locations de bateaux, avions ou hélicoptères à des prix pas possibles,

-l’achat de yachts, pour la construction desquels on a pillé des forêts, à un, deux, trois ou quatre millions de dollars le mètre selon leur longueur par des gens qui n’aiment pas la mer, mais aiment bien les orgies,

-des journaux ou des chaînes de télé pour qu’on parle de soi,

-des cotisations à des clubs privés sportifs ou autres à dix mille dollars l’année ou plus,

-des bagnoles de m’as-tu vu de cinq cent chevaux qui peuvent atteindre plus de trois cents km à l’heure pour rouler à cent trente au maximum sur nos routes et qui coûtent la peau des fesses,

-des rectangles de toile de lin tendus sur quatre bouts de bois, barbouillés de peinture appelés oeuvre d’art qui s’achètent aux enchères pour des dizaines de millions de dollars,

-la location, l’achat ou la construction dans des lieux paradisiaques de maisons de plus de vingt pièces, trente salles de bain avec piscine olympique couverte, dont je ne vous dis pas le prix, pour loger quatre personnes qui n’aiment pas l’eau,

-de la joaillerie à des centaines de milliers, voir des dizaines de millions de dollars,

-des vêtements de grands couturiers qui coûtent quelques années de smic,

-des putes ou de gigolos de haut vol, chers et même très chers,

-etc. … etc. … etc. …

Comme on peut le voir, toutes sortes de choses absolument indispensables qui permettent de se distinguer du commun des mortels et de rester discrètement entre soi si on le désire !

La fortune donne une vraie liberté physique. La liberté de mouvement : le très riche est libre d’aller partout où il le souhaite, quand il le souhaite car l’argent avale tous les obstacles. La liberté d’action : celle d’écraser les plus faibles, et de neutraliser les gens et les institutions qui se mettent en travers de la route du capitaliste car il a les moyens de se permettre toutes sortes d’actions pour contourner les législations.

Mais, maigre consolation pour nous, ils sont prisonniers de leurs sentiments comme tout le monde, car ils éprouvent des sentiments et des émotions et ça, ça leur gâche la vie … de temps en temps !

Le plus extraordinaire de la chose, c’est que grâce à la propagande répandue par certains médias populaires il y a une majorité de pauvres gens (les moutons) qui restent béats d’admiration devant le luxe et le comportement anti-social des capitalistes. Mais à vrai dire, que peuvent-ils faire d’autre ?

Chronique N°6 du 10 Février 2017. Capitalisme et capitalistes, cinquième partie.

L’origine des maux du monde (suite)

Economie sociale de marché. Les vrais loups ne se mangent pas entre eux dit-on. Il n’en est pas de même pour nos loups humains. La loi du marché et la libre concurrence sont deux rideaux de fumée que les capitalistes ont créés, derrière lesquels ils se dissimulent pour mener des luttes à mort afin de gagner des parts de marché et écraser la concurrence. C’est le plus habile, le plus retors et souvent le plus gros qui gagne en avalant les plus petits. Il se trouve alors en situation de quasi monopole. Il est content mais il n’est pas heureux car il doit maintenir sa position dominante et il a toujours des envies insatisfaites. C’est dans sa nature.

Dans ces combats acharnés, qui ne sont qu’un jeu pour eux, les ultra-riches qui mènent le monde, démolissent sans vergogne tout ce qui participe de leur entourage économique, en particulier les structures qui procuraient de l’emploi à de pauvres moutons, lesquels se retrouvent au chômage puis dans la précarité. Ils n’en ont cure. L’essentiel étant que ces gens fortunés s’amusent bien.

C’est ce que leurs partisans (les valets ou les nervis du capitalisme comme disaient les marxistes) appellent (propagande efficace) l’économie sociale de marché (bel oxymore).

Complot. Les capitalistes sont-ils des comploteurs ?

Bien qu’ils passent leur temps à se bouffer le nez et à s’infliger des coups tordus, ces gens ont une conscience de classe (comme disaient les marxistes, encore eux) et ils sont solidaires pour lutter contre les velléités des états qui voudraient limiter leurs prérogatives et leurs appétits. Leur convergence d’intérêts individuels à long terme donne l’aspect d’un complot. C’est tout !

Le mécénat. Certains capitalistes parmi ces très riches ont peut-être des remords. Ils ne veulent peut-être pas qu’on les soupçonne d’avoir un cœur de pierre, alors ils font semblant. Ils font la charité de quelques miettes de leur fortune en créant des fondations directement ou indirectement à travers les entreprises dont ils sont actionnaires et à travers elles « ils font du social » en abandonnant une mini-part de leurs dividendes. Elles permettent d’effectuer du mécénat ou de la sponsorisation, c’est à dire d’aider ponctuellement ou sur le moyen terme des gens, des organismes ou des sociétés à fonds perdus, éventuellement en faisant appel, en plus, à la charité publique.

Certains sont sincères et leurs fondations restent discrètes sur leur action. Les autres ne perdent pas de vue qu’on ne doit pas gaspiller l’argent, même et surtout pour venir en aide à autrui, que c’est un moyen de communication, qu’il faut que ça se sache et le crier bien haut. Il ne perdent pas une occasion de s’exposer pour se faire connaître et ainsi faire une publicité indirecte pour leur créateur. La fondation doit donc être un investissement rentable.

Ils choisissent donc un domaine d’action qui offre un maximum de visibilité à travers les médias pour le public visé. Le mécénat artistique est idéal car il s’adresse à des consommateurs aisés et cultivés, qui, consciemment ou non, favoriseront dans leur comportement les marques à l’initiative des fondations.

La sponsorisation des sports populaires comme le foot ou le rgby et le mécénat dans la santé sont aussi de bons placement.

Il y a enfin les ambitieux et les orgueilleux qui construisent des bâtiments extravagants à leur gloire : des musées. Un bon exemple est le musée d’art contemporain de la fondation Vuitton situé au bois de Boulogne, agréable à regarder et à visiter. Il est tout en verre, donc transparent et il contient surtout du vent. Il est le prototype de la construction inutile admirée aujourd’hui par certains et décriée demain par les mêmes … ou le contraire.

Que faire ? La question est : « que faire pour que la richesse du monde ne soit pas accaparée par quelques-uns ? » ; ou encore : « que faire pour que la richesse du monde soit mieux répartie entre ses habitants et pour que personne ne reste dans le besoin ? »

La réponse est : « dans les sociétés d’aujourd’hui, RIEN ».

Le capitalisme est né dès que des populations se sont sédentarisées. A part dans la nuit du 4 août 1789 on n’a jamais vu des individus quels qu’ils soient abandonner massivement et spontanément leur pouvoir, leur fortune et leurs prérogatives. S’ils l’ont fait dans l’histoire cela a toujours été contraints ou forcés.

Dans les révolutions françaises, russes, chinoises ou cubaines les gens qui opprimaient les peuples économiquement ou politiquement étaient identifiables et identifiés facilement. Ils habitaient des lieux précis. Pour les détrôner il suffisait qu’un nombre important de mécontents se rassemble plus ou moins spontanément et marche, bien encadré par des opportunistes opiniâtres, vers la cible. Il fallait aussi que les dominants se soient insuffisamment protégé. Ces deux conditions étant remplies et la chance aidant les gens honnis se retrouvaient guillotinés ou fusillés.

Aujourd’hui, un tel comportement n’est plus possible. Bien que réels, tout se passe comme si les puissants étaient devenus virtuels. Ils habitent dans des lieux virtuels et leur fortune est virtuelle. Ils ont la possibilité de se déplacer physiquement à la vitesse de l’éclair pour se réfugier dans des lieux calmes et secrets pour échapper à la vindicte populaire, en transportant facilement leur argent dématérialisé. De plus, il y a trop de gens qui profitent du système pour laisser se révolter la foule des laissés-pour-compte et mener une action d’envergure qu’ils n’ont de toute façon pas les moyens de générer.

De plus, que nous montre l’histoire ? Qu’à chaque fois qu’une révolution coupe la tête des loups qui en sont sa cause, aussitôt de la foule émergent de nouveaux loups qui étaient là en latence et en attente d’un moment favorable. On sait que :

-la révolution française a laissé place à Napoléon,

-Staline l’avait bien compris qui envoyait au goulag des gens à tort et à travers en espérant que parmi eux se trouvent les loups en puissance et aussi pour les intimider. Le plus drôle de l’histoire est qu’après soixante dix ans de communisme il y ait eu dès sa chute des loups qui se sont faufilés dans une économie flageolante pour en tirer la substantifique moelle et devenir milliardaires.

-Mao Tsé Toung ou Mao Zedong aussi l’avait bien compris qui prônait la révolution permanente pour mater les loups au fur et à mesure qu’ils dressaient la tête. Dès qu’il est mort, les loups du parti se sont arrangé pour conserver le pouvoir et s’enrichir. Habilement, pour avoir la paix, ils ont laissé ceux engendrés par le peuple qui piaffaient d’impatience prendre le pouvoir économique et devenir milliardaires.

-Fidel Castro l’avait bien compris qui avait institué une dictature où tout était contrôlé. Il avait de bons projets mais comme les capitalistes des USA n’avaient pas l’intention de laisser se développer à leur porte le mauvais exemple d’un monde idéal non capitaliste, ils lui ont mis des bâtons dans les roues. Son peuple en a souffert et une propagande habile l’a fait passer pour le grand méchant loup. Le politiquement correct en occident a fait le reste.

Que peut-on espérer ? A mon avis, pas grand chose tant que l’avidité de certains hommes ne pourra pas être jugulée sans tomber dans la dictature. On peut juste souhaiter un miracle ou la venue d’un savant fou qui inventerait un produit (une hormone) qui, à l’insu de tous, injectée à la naissance de tous les bébés ou pulvérisée au-dessus du monde neutraliserait l’ambition et l’avidité chez tous le individus. Impensable !

Et si une catastrophe monstrueuse genre chute d’un astéroïde ou guerre atomique qui liquidaient 99,999 ℅ de l’humanité et ramèneraient tout le monde au même niveau sans hiérarchie ? Alors, si la nature humaine reste inchangée par ces catastrophe, comme par miracle, au bout d’un certain temps, les loups, les capitalistes et le capitalisme, tels le phénix renaîtront de leurs cendres et tout reviendra comme avant.

Une intervention divine ?

Ah ! ah ! ah !

Chronique N°7 du 24 février 2017. Capitalistes et producteurs

L’origine des maux du monde (suite)

Depuis l’origine de la sédentarisation les paysans, c’est à dire les gens qui pourvoyaient à l’essentiel, la nourriture, ont toujours été les plus mal traités.

L’indispensable, le nécessaire et le superflu. Les animaux passent leur temps à rechercher leur nourriture car il est indispensable de manger pour vivre. Pourquoi cherchent-ils à vivre ? Parce qu’ils sont programmés pour cela dans leur ADN. Ils n’en sont pas conscients, c’est ce qu’on appelle l’instinct. Il fonctionne pour chaque espèce depuis des millions d’années. De temps en temps quand dans un lieu donné la nourriture vient à manquer, c’est l’hécatombe. Heureusement, pour l’instant, la pénurie n’est pas générale partout sur la terre au même instant si bien que les espèces ne disparaissent pas de cette façon.

Quand les animaux sont bien nourris ils se préoccupent malgré eux d’assurer leur descendance. Là encore tout se passe instinctivement depuis la recherche du conjoint, l’accouplement jusqu’à la confection du nid ou de l’abri qui assurera la protection des petits. Cette démarche finale est nécessaire pour certaines espèces. Elle ne l’est pas pour d’autres.

Quand ces deux tâches sont réalisées l’animal se promène ou se repose (peut-être s’amuse-t-il aussi). Il a effectué ce pourquoi il est né. On ne le verra pas faire du macramé, se tisser de jolies robes, perdre ses noisettes au casino ou jouer à colin-maillard. Il ne s’ennuie pas. Il ignore le superflu et sa recherche.

 Et pour l’espèce humaine ? L’espèce humaine est une espèce animale comme une autre c’est à dire qu’elle est programmée pour se nourrir et se reproduire. La preuve en est que malgré sa fragilité intrinsèque, malgré les épreuves traversées comme les changements climatiques, les disettes et les famines, les guerres causes d’hécatombes et de mille misères elle a perduré, cru et embelli depuis des dizaines de millénaires dans le dénuement total du début jusqu’à nous. La seule chose qui nous distingue des animaux c’est de penser notre condition grâce au langage, ce qui permet de (se)raconter des histoires et de (se) mentir.

D’après ce qu’on sait en observant les bandes et tribus dites primitives d’Amazonie ou d’Australie plus ou moins nomades qui vivaient de la pêche, de la chasse et de la cueillette on peut poser comme règle que tous les individus de ces micro sociétés étaient logés à la même enseigne, les biens étaient communs, personne ne cherchait à s’accapare la richesse du voisin puisqu’il ne possédait rien. Un communisme primitif naturel idéal en quelque sorte. Les gens naissaient, vivaient, mouraient probablement heureux, car ils ne connaissaient rien d’autre, sans autre ambition que celle de survivre, d’être en harmonie avec la nature et le milieu. Ils ne connaissaient pas la frustration de ne pas posséder. Les déviants qui devaient naître de temps en temps étaient neutralisés d’une façon ou d’une autre et la vie s’écoulait calmement de génération en génération dans la mesure où il n’y avait pas trop d’hostilités entre les groupes.

Cependant autre chose les distinguait des animaux. Lorsqu’ils étaient rassasiés ils se livraient à des activités non essentielles pour se distraire, sans utilité pratique pour survivre. Elles constituaient le superflu dont la recherche systématique, avec le rire, est le propre de l’homme. Il commence avec les peintures et les décorations corporelles, les jeux et concours sportifs, les coiffures, les mutilations rituelles, la confection de masques, etc.

La fin du paradis. Ces mini ou micro sociétés, organisations idéales et qui semblent idylliques ont duré jusqu’au jour où l’agriculture a été inventée entraînant leur sédentarisation. Dans les communautés une seule personne pouvait en nourrir plus d’une de façon régulière et toute l’année. Avec la sécurité alimentaire les groupes pouvaient s’agrandir.

A partir de ce moment petit à petit au fur et à mesure des besoins les sociétés se sont complexifiées et segmentées comme le sont certaines sociétés d’insectes. Des costauds, des malins, des malins costauds se sont mis ou ont été portés à leur tête et les ont organisées. Ils ont créé de nouvelles fonctions qui sont à l’origine naturellement de deux grandes classes : celle des agriculteurs qui font vivre et celle des autres, subdivisée à son tour en soldats, prêtres, administrateurs par besoin, famille et amis du chef, amis des amis du chef, etc. , et parasites de toute sorte, parce que c’est comme ça dans toutes les sociétés humaines organisées. C’est aussi le début de l’accumulation de richesses par quelques-uns, l’apparition des premiers capitalistes.

Les parias. L’histoire nous enseigne que dans toutes les civilisations de l’Asie, du Moyen Orient ou d’Europe, depuis l’antiquité la classe la plus exploitée, la plus méprisée et la plus affamée a été celle qui était indispensable à la vie du reste des sociétés, celle des paysans. On aurait dû les remercier, on les injuriait. On aurait dû les glorifier, on les ignorait. Une infime minorité de l’humanité dominait et vivait sur l’esclavage ou le quasi esclavage de la majorité productrice de vie. Aux feignants l’existence dorée dans des palais, aux paysans la vie dans des cahutes.

Il n’y a pas si longtemps en France on les traitait de ploucs et de culs terreux.

Avec les lents progrès de la technologie sont apparus d’autres types de producteurs, des mineurs, des métallurgistes, des potiers, des ouvriers du textile, etc. . Ils ne sont pas indispensables à la vie puisque l’humanité a subsisté longtemps sans eux. Ils participent juste au confort. C’est plus agréable d’être couvert d’un pull bien chaud que de claquer des dents quand il fait froid, de manger dans des assiettes avec des couverts plutôt qu’avec ses doigts, de transporter les marchandises dans des camions plutôt qu’à dos d’homme, etc. .

Transmission des mentalités. Quand PéPé allait à l’école les programmes d’histoire glorifiaient la réussite des civilisations de l’antiquité. On lui imposait d’admirer les pyramides égyptiennes, les temples grecs, les arènes romaines sans jamais parler des malheureux, esclaves ou paysans qu’on avait exploités et sacrifiés sans vergogne pour faire pousser sur du sable des monuments à la gloire de leurs initiateurs, pharaons, rois, empereurs, ou sénateurs. On n’évoquait même pas les ingénieurs et les techniques qu’ils avaient mises au point pour réaliser leurs exploits architecturaux avec des moyens dérisoires.

Des professeurs de lettres lui enseignaient qu’au moyen âge des nobles, seigneurs ou autres se délectaient de la littérature courtoise avec trouvères et troubadours. Ces enseignants passaient sous silence le fait que ces mêmes gens délicats dans leurs sentiments pendaient et massacraient les paysans qui les nourrissaient lorsqu’ils étaient coupables de révoltes et de jacqueries parce qu’ils crevaient de faim ou même suivant leur bon plaisir. Fi de ces misérables larves humaines qui n’avaient même pas de vie intellectuelle ! Chez le fleuriste fait-on allusion à l’odeur du fumier qui permet de faire pousser les plus belles fleurs.

Pourquoi ce désintérêt pour les malheureux qui produisent ? Parce que depuis qu’elle existe l’Ecole, avec une majuscule, et le monde enseignant qui va avec, ont été conçus et réalisés par des puissants ou des gens à leur service pour éduquer leur progéniture, c’est à dire leur parler du milieu des puissants, tout le reste n’ayant aucun intérêt, sauf pour en extraire les richesses. Plus près de nous, après la révolution l’Ecole a été mise au service de la bourgeoisie où le fin du fin des études était de ‘faire ses humanités’, c’est à dire d’étudier le grec et le latin et d’en pomper l’esprit dont une des principales caractéristiques était, comme dans l’antiquité romaine, le mépris pour le travail manuel. Le menu peuple, lui, allait à l’école primaire construite à la gloire de la nation où les bouseux apprenaient à lire, écrire et compter jusqu’à l’âge de onze ans et allaient travailler ensuite, sauf les sujets les plus brillants auxquels on accordait des bourses pour qu’ils puissent plus tard aider les bourgeois à dominer le monde.

Nous subissons l’influence aujourd’hui encore de cet état d’esprit qui s’est transmis de génération en génération dans ce qu’on appelle le milieu intellectuel dont tous les membres ont été formés à la même Ecole, l’école de la bourgeoisie. Pour beaucoup d’enseignants en dehors de l’abstraction, point de salut. Combien de profs ne disent-ils pas aux ‘mauvais élèves’, c’est à dire à ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas entrer dans le système : « tes résultats sont nuls, tu finiras plombier » ou à leurs parents : « votre enfant est nul, il faut en faire un ouvrier ». Ce n’est pas toujours dit sous cette forme mais c’est l’idée.

Une seule catégorie de travailleurs manuels trouve grâce à leurs yeux : celle de l’artiste qui réussit, c’est à dire qui est bien coté, soit parce qu’il est génial, soit parce qu’il est particulièrement roublard. Car pour un intellectuel l’artiste de ‘valeur’ n’est plus un travailleur manuel exceptionnel, mais, suprême récompense, par la qualité reconnue (par qui ?) de son oeuvre il s’est hissé à son niveau.

Les capitalistes et les producteurs. Les très riches, les capitalistes qu’ils soient issus de la bourgeoisie, des milieux intellectuels ou de milieux plus modestes ont une culture commune : celle qu’on leur a donnée dans leur famille et à l’Ecole. Elle s’enracine profondément dans l’histoire. Pour l’essentiel elle consiste à mépriser tout ce qui a tant soit peu affaire avec le travail de la matière : l’agriculture, la technique, la technologie et le monde qui gravite autour. Il va de l’ouvrier à l’ingénieur. On ne voit jamais dans les médias un article ou une émission mettant en valeur des gens d’Airbus Industrie qui réussissent à faire voler régulièrement des mobiles de centaines de tonnes avec plein de monde à l’intérieur sans qu’ils s’écrasent au sol. Ils n’intéressent que de rares individus indifférents à la pensée dominante. Les médias sont occupés la plupart du temps par des bavards nombrilistes qui ne produisent que du vent*.

L’égoïsme fou ou la folie égoïste des capitalistes est confortée par une évidence entretenue par leur milieu : il n’y a pas de raison d’avoir de la considération pour les travailleurs puisque ce sont des gens méprisables. Il faut juste en tenir un peu compte car ce sont des sources de profit. D’ailleurs les très riches les dénomment les ressources humaines, organisées par des directeurs (DRH)**. Ils les déshumanisent en les assimilant aux ressources naturelles exploitées par l’industrie ou aux produits agricoles dont la valeur est cotée à Chicago. A la limite ils ont moins d’intérêt qu’une tonne de cacao ou un kilo d’uranium.

Au moyen âge les paysans d’un domaine, les serfs, appartenaient au seigneur. Il avait le droit de vie ou de mort sur eux. Aujourd’hui les capitalistes se comportent en seigneurs. Ils vendent ou achètent des entreprises garnies de leur personnel avec le droit de vie ou de mort sociale sur lui. Grâce à leur esprit esclavagiste ils n’ont aucun scrupule à mettre des travailleurs occidentaux au chômage puis à la rue pour aller exploiter les malheureux des pays en voie de développement pour augmenter leurs dividendes.

Pour les capitalistes, un des problème des producteurs c’est qu’ils coûtent, mais que même méprisables, ils sont pour l’instant indispensables. Un autre problème c’est que si la robotique permet de se débarrasser des producteurs en les mettant au chômage, qui achètera ce que fabriquent les entreprises des capitalistes pour continuer à les enrichir ? Il faudra donner des sous aux gens sans travail : vive le revenu universel pour le bien des capitalistes !

Un autre moyen serait de payer les robots pour qu’ils achètent ce qu’ils fabriquent. Le monde d’aujourd’hui pousse à penser n’importe quoi. On appelle ça le progrès !

*Les travailleurs du chapeau, les zinzintellectuels vivent déconnectés de la réalité. Ils croient faire avancer le chmilblic alors qu’ils n’ont que le rôle de la mouche du coche.

**Dans le temps, dans l’industrie française, celui qui s’occupait des salariés s’appelait le directeur du personnel, aujourd’hui il est le directeur des ressources humaines ce qui est tout à fait révélateur d’un état d’esprit. Vive l’Amérique capitaliste !

Chronique N°8 du 10 mars 2017. Les capitalistes et les boucs émissaires 1

L’origine des maux du monde (suite)

Réfléchissons avec PéPé. Un proverbe chinois dit : « quand le sage montre la lune du doigt, l’imbécile regarde le doigt ». Quand le vieux châtelain ruiné monte dans le grenier de son vieux château un jour de pluie et constate la présence de taches d’humidité sur le sol, il descend acheter des bassines. C’est plus facile et moins onéreux de s’en prendre aux effets qu’aux causes.

Une grande partie de la société, qu’elle soit asiatique, orientale ou occidentale est ainsi faite qu’elle ne voit et ne cherche à voir que ce qui est à portée de son regard. Lever les yeux c’est fatiguant. Ne pas voir plus loin que le bout de son nez c’est rassurant surtout si on n’a pas les moyens de faire autrement ou si une propagande mensongère, habile et insistante vous aveugle en vous confortant dans votre paresse en susurrant : « oui, c’est bien de ne pas réfléchir puisque nous pensons pour vous ».

Les travailleurs immigrés. De tout temps des gens sont venus s’installer en France de manière pacifique ou non. Il y a belle lurette que le sang des Gaulois a été dilué par les apports de populations successifs. Leur blancheur les a fait oublier parce qu’ils se sont fondus dans l’environnement. C’est ce qui est arrivé avec des immigrations plus récentes comme celles de Polonais et d’Italiens venus combler le manque de main-d’œuvre après les hécatombes de la première guerre mondiale.

Après la seconde guerre mondiale, à l’initiative des capitalistes c’est à dire des actionnaires d’entreprises et avec l’accord des gouvernements successifs, on a pioché des travailleurs en Algérie pour permettre le redressement de notre économie à moindre frais. C’étaient des gens sans qualification que l’on employait pour pas cher à des travaux pénibles, répétitifs et sans intérêt, dans l’industrie ou le bâtiment, comme de manier des marteaux piqueurs. On les tenait à l’écart des villes rassemblés dans des foyers SONACOTRA avec l’espoir de les renvoyer un jour dans leur pays quand on n’en aurait plus besoin. Peu de monde s’est opposé à leur venue car on était en période de quasi plein emploi.

Un exemple. PéPé se souvient être allé visiter dans les années soixante-dix une usine Citroën en lointaine banlieue parisienne avec des stagiaires de promotion ouvrière d’une entreprise bien française. Des Algériens se trouvaient sous une verrière où il faisait très froid en hiver et très chaud en été. Chaque homme était devant un panier métallique d’un mètre cube environ qui arrivait rempli de pièces métalliques de fonderie à ébarber à la lime. Il prenait une pièce, l’ébarbait puis la déposait dans un autre panier frère du précédent. Et cela toute la journée. PéPé ne sait ni s’il avait des normes de production à respecter, ni quel était ses horaires de travail, ni ce qu’il gagnait. A l’époque il ne se posait pas de question.

Puis les ingénieurs ont trouvé le moyen technique qui a permis de se débarrasser des ébarbeurs qui se sont retrouvés au chômage. L’état français, c’est à dire vous, nous, s’est retrouvé avec cette main d’œuvre inutile sur les bras. On a essayé de les renvoyer dans leur pays d’origine. Mais celui-ci ne tenait pas tellement à les récupérer et les principaux intéressés ne tenaient pas tellement à rentrer chez eux non plus, car ils préféraient vivoter en France pour envoyer de l’argent à leur famille au loin plutôt que de survivre dans leur pays.

Les capitalistes avaient favorisé et profité de leur présence quand elle leur permettait d’augmenter les dividendes mais ils ne voulaient pas en subir les conséquences. C’est un de leurs principes : pas touche aux bénéfices et aux avantages et démerdez-vous avec les pertes et les inconvénients. Autrement dit pour les actionnaires : les bénéfices sont privés, les pertes sont publiques. Il faut quand-même dire pour être juste que l’importation et l’exploitation des immigrés se sont faites avec le consentement, sinon la complicité, de l’état, c’est à dire des hommes politiques, et aussi de la population qui y a trouvé son compte.

En effet c’est sur ces agissements que se sont construites en partie la prospérité de notre pays et l’élévation du niveau de vie de ses habitants pendant de nombreuses années (trente ans ?). En reprenant simplement l’exemple de l’automobile, c’est grâce à l’emploi d’une main d’œuvre peu chère ou sous-rémunérée qu’une partie de plus en plus étendue de notre population a pu se payer une bagnole, comme disait Pompidou ! Aux immigrés les petits emplois pénibles et mal payés, aux Français de souche les produits manufacturés pas trop chers. Jusqu’au moment où la technologie a pris la relève pour fabriquer des autos encore moins chères avec les inconvénients que l’on sait.

Sans doute par raison humanitaire on a permis à ces travailleurs sans travail certain mais qui étaient bloqués volontairement ou non chez nous de rapatrier leur famille. On a nommé cela le regroupement familiale. Désormais ces immigrés devaient vivre éternellement chez nous.

Mais ils n’ont pas de chance. Alors que les immigrés de l’entre-deux-guerres, Polonais et Italiens après une période difficile se sont fondus dans la population autochtone parce qu’ils étaient de la même couleur, les malheureux Nord-Africains sont très typés et en plus ils sont ‘bronzés’. On les reconnaît tout de suite. Et que dire des immigrés de l’Afrique subsaharienne ! Ces gens sont une cible évidente pour la vindicte populaire qu’elle soit due au racisme ou à d’autres causes.

Les boucs émissaires. Autrefois, chez les juifs, à la fête des Expiations le grand prête chassait un bouc dans le désert après l’avoir chargé des iniquités (les péchés ?) du peuple. C’était le bouc émissaire. On a gardé l’expression pour désigner celui ou ceux que la vindicte publique à la suite de rumeurs et pour conjurer le sort, tient pour responsable de façon totalement arbitraire, à cause de sa façon d’être, de sa couleur ou de sa religion, d’un évènement néfaste : catastrophe naturelle, épidémie ou difficultés économiques. On réserve en général un triste destin à ces malheureuses victimes de la bêtise humaine, souvent des juifs. Mais pas seulement, car n’importe qui peut être désigné comme bouc émissaire, même dans notre monde contemporain réputé rationnel. Ce que l’on trouve sur les réseaux dits sociaux en témoigne.

De tout temps, les gens un peu entreprenants, c’est à dire ceux qui ne se résignaient pas à leur misère ont cherché à améliorer leur situation par des moyens honnêtes ou non. Certains sont devenus capitalistes, petits ou grands, dans leur pays.

Chronique N°9 du 24 mars 2017. Les capitalistes et les boucs émissaires

L’origine des maux du monde (suite)

Les boucs émissaires  (suite). D’autres gens, qui ne savaient pas comment faire pour se sortir de leur dénuement mais qui étaient jeunes et dynamiques, ont cherché à gagner des lieux dont on disait que la misère était moins rude ou qui semblaient paradisiaques. C’est ce que font aujourd’hui une foule de gens sur tous les continents. On les comprend. Ces mouvements de migration se sont accélérés avec l’extension des combats, les guerres et crises économiques, les guerres de religion et les conflits de toute sorte qui poussent les gens qui ne veulent pas mourir à fuir le danger pour aller n’importe où pourvu qu’on y trouve de quoi vivre, un peu de calme et de sécurité.

En occident, et en France en particulier, lorsqu’un chômage croissant s’est installé de façon irrémédiable et définitive dans les années soixante-dix ON (« On c’est un con » disait l’oncle bistrotier d’un copain) a recherché la cause de ce phénomène. Les vrais responsables, les hommes politiques et les capitalistes, se sont bien gardés de se mettre en avant. Ils ont donné des raisons plus ou moins fumeuses soufflées par des économistes dont on sait en quelle estime les tient PéPé.

Parmi celles-ci on trouve essentiellement le libéralisme, la mondialisation et la loi du marché, sainte trinité monstrueuse d’essence quasi-divine, création du capitalisme, dont on dit au menu peuple qu’elle est le comble de la ‘modernité’ et qu’il faut s’y soumettre. Comme toujours quand il se trouve devant un phénomène d’essence divine qui le dépasse, catastrophe naturelle, épidémie ou crise économique, le bon peuple cherche une cause hypothétique simple et évidente du courroux surnaturel qui soit à sa portée pour pouvoir calmer la colère céleste et la sienne, aux dépens de cette cause apparente qu’on appelle aujourd’hui le bouc émissaire.

Autrefois à la question : « pourquoi notre bétail crève-t-il dans notre commune ? » la réponse soufflée par les prêtres et les puissants de l’époque pouvait être : « parce que Dieu veut nous punir de laisser vivre les juifs, les sorcières ou les débiles mentaux qui mangent les petits enfants ». Comme au fond de la plupart des individus il y a un paresseux, un raciste ou un superstitieux qui sommeille avec parfois des envies de meurtre alors on assistait à des massacres de ces boucs émissaires par un peuple de bonne foi. Dans les pays de l’est ce type d’action s’appelait des pogroms quand il concernait les juifs.

Qui d’autre ?. Hier et aujourd’hui plus de dix pour cent de la population française en âge d’être active se pose les questions : « pourquoi suis-je dans la misère et/ou au chômage ? ».  Immédiatement surgit à l’esprit comme le nez au milieu de la figure, le rocher dans la mer ou le nuage dans le ciel bleu d’été la minorité visible des immigrés typés et bronzés rassemblés dans les ‘mauvaises banlieues’ et la réponse fuse : « c’est de la faute des immigrés qui nous piquent nos places et profitent gratuitement de nos avantages sociaux ». Cette réponse est spontanée chez beaucoup de gens car le racisme, la peur de l’autre est naturelle. Elle est entretenue par toute sorte de gens. En douce par ceux qui n’ont pas intérêt que le bon peuple réfléchisse à la réalité de cette assertion et lève les yeux vers les vrais responsables. L’idée est entretenue haut et fort par les femmes et les hommes politiques qui en font leur fond de commerce et qui se servent de la responsabilité apparente des immigrés comme d’un marchepied vers le pouvoir. L’élection du milliardaire Donald Trump grâce aux votes des gens qui sont les victimes des capitalistes en est l’illustration parfaite.

Comme PéPé l’a écrit ci-dessus, autrefois les gens qui ne pouvaient corriger Dieu de sa vacherie parce qu’il était à leurs yeux inaccessibles, trop haut et trop puissant s’en prenaient par dépit à ce qui leur tombait sous la main immédiatement pour assouvir le besoin de se venger de leur impuissance. Ils agissaient comme le type qui casse la vaisselle dans sa cuisine pour passer sa colère. Massacrer des gens sans défense les soulageait. Réfléchir les aurait tués ! Cela arrangeait les puissants qui les exploitaient car ils restaient pendant ce temps là en dehors de leur champ de vision et de leur colère.

Aujourd’hui on en est au même point. Comme Dieu autrefois, les vrais responsables sont hors de portée, et les boucs émissaires très évidents et à portée de main. Simplement notre société est suffisamment structurée pour éviter les massacres dont certains rêvent certainement, car les potentialités de vacherie sont constantes chez les hommes à travers les âges.

Vers qui devraient se lever les yeux pour voir les vrais responsables des malheurs du menu peuple ? Certainement pas vers Dieu dont la toute puissance a été sérieusement écornée ces temps-ci.

Les responsables apparents et les vrais responsables. Alors si ce n’est pas Dieu ? La réponse est simple et évidente. Cherchez l’origine de la misère sur la terre lorsqu’elle n’est pas due aux catastrophes naturelles, vous obtiendrez toujours la même réponse, les capitalistes. Eux et leurs valets zélés, économistes et hommes politiques vous expliqueront le contraire. Ne les croyez pas. Comme l’a énoncé PéPé dans une chronique précédente ils n’ont qu’une obsession à ne pas perdre de vue : s’enrichir toujours plus au-delà de toute limite raisonnable, par tous les moyens, aux dépens de leurs semblables, en exploitant par exemple des immigrés sans papier, et pas de pitié pour les canards boiteux. Pour eux, PéPé le brave homme est un canard boiteux. Vous êtes, cher lecteur, un canard boiteux.

Ils sont comme ça les capitalistes !

Si on a importé des travailleurs Nord-Africains en France dans les années soixante-dix c’est parce que ça les enrichissait*. Si on a modernisé puis délocalisé nos industries en mettant des gens immigrés ou non au chômage c’est parce que ça les enrichissait. Si on a exploité les ressources naturelles ou agricoles des pays sous développés sans en faire profiter les populations, c’est parce que ça les enrichissait. Les actionnaires du complexe militaro-industriel des USA ont poussé à la guerre en Irak parce que ça les enrichissait, avec l’espoir de s’enrichir encore davantage après le conflit en piquant le pétrole du pays et en réparant les destructions. PéPé en passe et des meilleurs car longue est la liste de leurs méfaits.

Toutes ces moyens de gagner du fric ont été employés dans la discrétion, camouflés par la propagande, dissimulés derrière de pseudo nobles causes mensongères afin que les bons peuples n’y voient que du feu et s’en prennent à des boucs émissaires. Les effets pervers d’un appât du gain vertigineux, comme l’appauvrissement de certains peuples du monde, la déstabilisation du Moyen-Orient sont attribués à d’autres causes. Les déplacements de populations ou leur massacre, les noyades en Méditerranée, qui en résultent ne concernent pas les vrais responsables, pourvu qu’il s’enrichissent.

A la limite ils peuvent s’en réjouir car les démocraties un peu faibles accablées par l’arrivée de réfugiés, nouveaux boucs émissaires, peuvent basculer dans des régimes autoritaires soit disant pour se défendre. Et les capitalistes aiment bien les régimes autoritaires ! Car avec eux on peut toujours s’arranger pour arrondir sa pelote ! Moyennant finance, bien sûr !

Ceci est une constatation de PéPé. Il déplore. Mais que faire ? Simplement, dans la mesure du possible, dénoncer les vrais responsables et protéger par la parole les boucs émissaires de la vindicte du bon peuple qui ne veut  pas savoir !

*PéPé se répète. Ce n’est pas du gâtisme. C’est parce qu’il veut appliquer un certain slogan publicitaire d’antan : « entrez-vous bien ça dans la tête ! ». Et aussi parce que la répétition est l’âme de toute communication.

Chronique N°10 du 7 avril 2017. Les capitalistes et l’Europe

L’origine des maux du monde (suite)

Après deux guerres épouvantables très coûteuses en biens et en personnes, de bonnes âmes ont souhaité réunir les anciens belligérants en une unité pacifique appelée Europe. Les capitalistes, qui veulent s’enrichir toujours plus et par tous les moyens, ont vu le parti qu’ils pouvaient en tirer et détourné cette entité de son rôle philanthropique à leur profit.

Dans ses chroniques précédentes PéPé pense ne pas avoir assez insisté sur le rôle essentiel du commerce et des commerçants dans l’économie. Le commerce, au sens large, est le plus sûr moyen et le plus rapide de faire fortune. Le bon commerçant d’aujourd’hui est celui qui s’enrichit et enrichit les actionnaires en écrasant le producteur et en dévalisant le consommateur. Il lui faut une zone aussi large que possible pour exercer son activité, d’où la mondialisation et l’élargissement rapide de l’Europe.

PéPé le témoin. PéPé vit depuis longtemps. Il a vécu la dernière guerre, la création de la Communauté Européenne et l’évolution de la société française parallèlement à celle des institutions de l’Europe. Voici ce qu’il a observé et compris. Il ne pense pas faire de grosses erreurs d’interprétation !

Choses vues. Tout de suite après la guerre les pays de l’Europe étaient dans une triste condition. Beaucoup de choses étaient à reconstruire. Il fallait rattraper le retard matériel accumulé sur les USA et éviter que les communistes ne s’emparent de certains états.

De bonnes âmes, les ‘Pères de l’Europe’ ont compris que pour travailler dans de bonnes conditions et sur la durée il fallait vivre en bonne harmonie dans une paix durable. Pour cela rien ne valait de bons traités commerciaux car quand le commerce va tout va. Elles ont donc créé la Communauté Européenne du charbon et de l’acier entre six pays. Puis la Communauté Economique Européenne (CEE) par le traité de Rome. Il y a eu d’autres traités de Rome par la suite.

Les années ont passé. Les conditions matérielles des Français se sont améliorée sans qu’ils s’inquiètent beaucoup du rôle de la CEE dans l’évolution de leur sort. La plupart d’entre eux ne se sont pas aperçus de la suppression de certains droits de douane puis de l’élargissement de la CEE de six à douze pays. L’Europe était loin de leurs préoccupations.

Ils ont ouvert un œil pour le traité de Maastricht car le nom est exotique et ils l’ont retenu. Il instituait la suppression des frontières, la libre circulation des personnes, des capitaux et des biens à l’intérieur des pays de la CEE. Ils ont même crié bravo ! Ils ont entendu parler de l’espace Schengen qui abolissait les frontières intérieures et définissait les frontières extérieures. Ils ont entendu parler de l’Union européenne. Ils n’ont pas fait attention à l’énoncé des ‘critères de convergence’ qui dictait des impératifs de bonne gestion aux états membres de façon à ce qu’un jour il puisse y avoir une monnaie commune et peut-être la réalisation d’une Europe Politique. Pour tranquilliser le bon peuple et lui faire croire que l’Europe était une démocratie on a créé le parlement européen élu au suffrage universel.

Il y a eu la création de la monnaie unique, l’euro. Les gens ont eu l’impression que cette création favorisait une certaine inflation. On leur a expliqué qu’ils se trompaient. Qu’il n’y avait donc pas une diminution du pouvoir d’achat et que par conséquent les salaires n’avaient pas besoin d’augmenter.

Ensuite on a étendu l’UE à 26, au grand étonnement de PéPé, en y incluant à la sauvette 15 nouveaux membres de l’ancienne Europe de l’Est dont le niveau économique et le degré politique étaient totalement en porte à faux avec celui des pays du noyau initial de l’UE. La libre circulation des travailleurs dans l’UE avec une législation laxiste a favorisé une migration d’est en ouest d’une main d’œuvre peu exigeante, donc bon marché, renforçant le chômage dans l’Europe ‘riche’. PéPé le sait car il l’a vue à l’œuvre dans le bâtiment. Là encore le phénomène a été accepté par la population nantie de l’ancienne CEE car cela augmentait son niveau de vie.

Exemple : le coût d’un ravalement d’immeuble passe de 100 000 € en employant des travailleurs autochtones à 60 000 € avec des ouvriers ‘importés’ de l’Europe de l’est. Gain pour le porte-monnaie d’un copropriétaire de l’immeuble : 40 %.

Les Français ont voté pour élire les députés du parlement européen au suffrage universel sans bien savoir quelle était son utilité. Ils ont voté lors d’un référendum pour approuver ou rejeter le projet de constitution européenne. Ils l’ont désapprouvée en lisant que sa politique serait inspirée par une ‘économie sociale de marché’, expression géniale qui ne veut rien dire, inventée par un ex-président de la république, car si l’économie est commandée par le marché elle ne peut pas être sociale et réciproquement. Elle sentait trop le libéralisme.

Le traité de Lisbonne signé un an plus tard contourne, dit-on, la volonté populaire des pays qui ont voté contre le projet de constitution avec la France.

Pendant ce temps pour satisfaire les critères de convergence et la sainte trinité de l’économie libérale (rentabilité, libre concurrence, loi du marché) les gouvernements français successifs de gauche et surtout de droite ont supprimé des dépenses, privatisé des services publiques rentables mais mal gérés et diminué le nombre de fonctionnaires d’Etat dans le but ultime de limiter les dépenses. Ils ont taillé dans le personnel hospitalier, la police et l’enseignement tout en affirmant qu’ils faisaient tout pour améliorer la santé, la sécurité et l’école.

PéPé a vu démanteler des services publiques comme la SNCF en créant le Réseau Ferré de France (RFF) société forcément déficitaire pour faire rouler sur ses rails des trains appartenant à des sociétés privées. Même chose avec EDF où ils ont séparé la distribution et le transport de la production pour faire passer dans ses fils de l’électricité fabriquée par des entreprises privées. Ils ont scindé les PTT en diverses sociétés pour briser le monopole de la distribution du courrier.

Résultat : un tas d’organismes divers et variés, utiles ou nécessaires, mais qui ne rapportent rien, font de plus en plus appel à la charité publique et au bénévolat. PéPé sait de quoi il parle. Tous les matins il trouve dans sa boîte à lettres un monceau d’invitations à lutter contre le cancer, les maladies dégénératives, les maladies orphelines, le sida, la faim en France, la faim dans le monde, etc. etc. etc. !

PéPé a connu un autrefois où la générosité, l’égalité et la fraternité étaient des vertus républicaines : tous les habitants de France, quels que soient leur lieu d’habitation sur le territoire, leur état civile et économique devaient être traités de la même façon par les services publics, d’où la présence de bureaux de poste, de dispensaires, de lignes de chemin de fer ou d’autocars, de tribunaux, d’hôpitaux répartis équitablement sur tout le territoire. La contribution financière (appelée impôt) de l’ensemble des Français, répartie sous forme de subventions, permettait aux services publics locaux déficitaires d’effectuer leur tâche, c’est à dire de rendre le même service à TOUS les citoyens.

Aujourd’hui, foin de ces vertus et toujours la même litanie : rentabilité, loi du marché, privatisation, libre concurrence, la jungle, quoi ! PéPé a même entendu un candidat à l’élection présidentielle qui, dans son programme, voulait commencer à privatiser la sécurité sociale. Il s’est rétracté depuis, mais l’idée est là, sous-jacente certainement encouragée par qui vous savez ! Un autre candidat est pour l’inégalité des citoyens : il souhaite que beaucoup de jeunes aient envie de devenir milliardaires.

Ah l’Europe ! Un bien et un mal !

Pourquoi et comment on en est arrivé là ?

La suite