Chronique 76 du vendredi 18 octobre 2019
La sécu et moi
Lettre à une amie
Très chère
Il pleut. Le temps fraîchit. Ça fait du bien.
Un miracle de la nature : l’autre jour il est tombé quelques gouttes qui ont suffi à faire se promener deux escargots Comment ont-ils fait pour résister à la canicule et à la sécheresse pendant tant de jours ?

Lundi ou mardi tu m’as interrompu quand je t’ai dit que j’étais aussi bien soigné qu’un président de la république. Je persiste et signe. Je suis soigné avec tous les appareils et produits qui sont à la pointe de la recherche dans les hôpitaux. Je suis assuré à cent pour cent pour ma maladie de cœur et mon lymphome. C’est à dire que pour une cotisation modeste je coûte une fortune à la communauté et je ne paie pas un sou pour mes soins. Si ma femme et moi avions vécu aux USA nous aurions dû vendre notre appartement pour nous soigner et cela n’aurait peut-être pas suffi. Que puis-je demander de mieux ?
La seule chose qui peut nous distinguer d’un président c’est le confort. Aux présidents on fera toutes sortes de salamalecs et on les dorlotera pour leur montrer tout le respect qu’on leur doit.
Quand aux soins réservés par les grands patrons de la médecine pour les gens puissants ou friqués je n’y crois pas un instant. A mon avis c’est un bobard, une

fakenews. D’abord parce que les professeurs de médecine ne font pas des recherches tout seuls dans leur coin comme des savants fous mais avec des équipes de biologistes. Ce serait difficile de garder un secret. Ensuite si je regarde la fin de certains présidents. De Gaulle n’a pas vécu bien vieux. Pompidou a été emporté en deux coups de cuillère à pot. Chirac est gâteux. Mitterrand est mort bêtement d’un cancer de la prostate comme tout le monde. Sarkozy et Hollande sont encore trop jeunes pour avoir besoin de la médecine de choc. Giscard résiste mais il y a plein d’octogénaires et nonagénaires sans fortune qui résistent dans de tristes conditions dans les EPAD.
C’est comme les traînées blanches dans le ciel, dites traînées de condensation, que d’aucuns voudraient nous faire croire que ce sont des produits chimiques balancés par des vilains étrangers pour changer notre climat. Il faut se méfier des racontars. Qu’il y ait des médecins escrocs qui prétendent détenir des secrets pour gruger des gogos et se faire du fric, ça c’est une chose possible.
Je dis donc merci à la SS et à ses fondateurs après la guerre (voir sur internet l’histoire de la sécu). Les capitalistes Etats-Uniens, partisans du chacun pour soi, à cause de cet avantage social et d’autres, nous traitent de communistes. Certainement, le hasard de la vie a fait de moi en ce domaine un nanti favorisé. Je

sais qu’il y a des gens qui n’ont pas ma chance et qui ne se font pas soigner par ignorance ou par un manque d’argent dû à la cupidité d’une partie du corps médical.
Ce qui est sûr c’est que la SS est en danger pour trois grandes raisons (on peut en trouver d’autres).
- Elle brasse des milliards et fait baver d’envie des gens bien intentionnés qui aimeraient bien les gérer à travers des mutuelles privées pour en accaparer une partie sous forme de dividendes.
- Les actionnaires des entreprises aimeraient bien qu’elles soient débarrassées des cotisations sociales qui leur bouffent des dividendes.
- Les médecins aimeraient bien être libérés du carcan de la sécu qui ne leur permet pas d’appliquer les honoraires qu’ils souhaitent.
Si les lobbies qui représentent ces gens arrivent à leur fin ce sera comme aux USA. Seuls les riches pourront se soigner et les gens comme toi et moi mourront jeunes. Ce qui globalement a un effet positif : moins de retraites à payer.
C’est mon point de vue que tu n’es pas obligée de partager. J’essaie de te montrer que tout n’est pas pourri au royaume de France. Il subsiste de belles

institutions créées par nos ancêtres ! Pour combien de temps ? Ça c’est une autre histoire. Il ne faut pas compter sur des gens comme Macron pour les préserver.
Biseszzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz
Ton fidèle ami.
PP
Prochaine chronique le vendredi premier novembre