Chronique n°1 du 02 12 20016
Le combat contre le chômage est perdu d’avance.
Le chômage, les capitalistes, on ne peut rien contre, dit PéPé. Dire le contraire c’est mentir.
Heureusement, il y a PéPé pour rétablir la vérité et lutter contre une propagande habile qui ment, comme toutes les propagandes.
Le savait-il ?
Hollande savait-il en posant sa candidature que le problème du chômage est insoluble parce qu’il ne dépend pas de lui, ni d’aucun homme politique français ? Je l’espère.
Alors pourquoi a-t-il menti ? Si on lui prête un zeste d’humanité, sans doute parce qu’il a bon cœur et qu’il croit qu’un homme de gauche peut mieux adoucir le sort de ses compatriotes qu’un homme de droite. Je pense comme lui. Mais cela reste un vœux pieux.
Ou alors parce qu’il prend les électeurs pour des cons et qu’il pense qu’il suffit de faire des promesses pour leur bourrer le mou et se faire élire. Certainement un peu des deux ! En promettant la baisse du chômage en France mentait-il délibérément ?
Finalement, a-t-il vraiment menti ? N’a-t-il pas tout simplement lu ou vu au cinéma Ali Baba et les quarante voleurs et n’a-t-il pas cru aux vertus des paroles magiques du genre « sésame ouvre toi » ? N’est-il pas comme tous ses semblables bardés de diplômes littéraires qui sont sortis de l’école pour entrer directement dans des bureaux et y bavasser et qui croient que les simples paroles et incantations ont une action sur les choses ? Si c’est cela, se faire élire à la tête du pays avec l’idée qu’il suffit de dire pour faire, c’est plus grave que le mensonge.
Une gageure
En fait, se faire élire Président de la République en ce moment en France revient à plonger dans une piscine sans eau, car avec toute sa supposée bonne volonté, Hollande n’a aucun pouvoir sur le chômage et il ne peut que se fracasser contre la réalité. Mais tout homme politique élu à sa place se fracassera de la même façon s’il a la volonté de lutter vraiment et honnêtement contre le chômage.
D’ailleurs dans les campagnes électorales actuelles des primaires de la droite les hommes politiques ne parlent pratiquement plus du chômage sinon en proposant des solutions éculées qui n’ont jamais fait baisser le chômage sinon en triturant les statistiques. Ils préfèrent dévier l’attention des Français vers des problème certes importants mais quand-même secondaires que sont la sécurité et l’immigration.
La réalité
Que nous dit la réalité sur le chômage en France ? Qu’il y a en permanence environ 2 400 000 inscrits à Pôle Emploi (INSEE 2016) c’est à dire qu’il n’y a pas de travail pour 2 400 000 Français, c’est à dire qu’il manque 2 400 000 postes de travail.
A cela s’ajoute une foule de gens qui sont hors statistiques parce qu’ils ne fréquentent plus pôle emploi, PéPé en connait, ou qu’ils sont en sous emploi, en emploi inadéquat, en emploi précaire, à temps partiel ou même en stages mal rémunérés, on en connaît tous (alternative économique). Ces gens sont sans possibilité de se construire un avenir.
Si l’on réunit les officiels et les officieux du mal emploi ont peut tabler au moins sur au minimum 4 000 000 (alternative économique) de postes de travail dignes de ce nom qui manquent et qu’il faudrait créer pour arriver au véritable plein emploi dans des conditions décentes. Avec les mentalités et les structures actuelles c’est impossible.
Le marché du travail ressemble au jeu des chaises musicales dans lequel il manquerait quatre millions de chaises pour quelques dizaines de millions de joueurs. Et on peut toujours agir sur les joueurs, les peindre en rouge en vert ou en jaune, leur donner des formations de ceci ou de cela, il y aura un petit effet à la marge pour combler quelques manques, mais si le nombre de chaises n’augmente pas, tous ces efforts seront vains. Surtout si les entreprises ne veulent pas embaucher pour satisfaire les actionnaires, c’est à dire les capitalistes, c’est à dire les riches.
Le silence
C’est une évidence et personne n’en parle, et quand je dis personne, c’est personne. Ni La classe politique, ni les médiats, ni les économistes ces charlatans. Seulement quelques rares experts. Autrement, silence radio, le grand silence blanc, la grande muette.
A qui profite le crime ?
L’origine apparente du chômage
Pour fournir du travail aux Français il faudrait déjà qu’ils produisent ce qu’ils consomment. Or ce n’est plus le cas depuis longtemps à part la nourriture et encore ! Le phénomène a commencé avec la délocalisation de l’industrie textile à la fin des années soixante bien avant la création de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), puis il s’est amplifié avec la libre circulation des marchandises et la baisse ou la suppression des droits de douane prônées par la même OMC. On importe tout, les produits manufacturés depuis les petites cuillères jusqu’aux appareils digitaux et de haute technologie en passant par le textile parce qu’ils sont fabriqués dans des pays où la main d’œuvre est exploitée sans protection sociale pour des salaires dérisoires.
Le phénomène a été consolidé par le consommateur français qui, ayant le choix entre un article sérieux fabriqué en France, mais un peu cher, et un article importé, camelote mais relativement bon marché, a choisi le second sans se douter qu’il provoquait par son choix immédiat un effet pervers mais prévisible, la faillite de notre industrie et par conséquent la diminution du nombre de postes de travail. Dans le même ordre d’idée la création et l’action des grandes surfaces ont amplifié cette diminution.
C’était, si l’on peut dire, avec l’extension rapide et sans préparation de l’Europe aux pays de l’est, le facteur historique de la raréfaction des postes de travail. Il y a maintenant le facteur conjoncturel : l’arrivée du numérique, de la robotique et de l’informatique. Les pools de sténodactylos dans les entreprises ont été remplacées par des photocopieuses, les standardistes par des plates formes automatiques, les ouvriers spécialisés par des robots, etc. …
Les raisons réelles du chômage.
Ces modifications constituent une révolution lente de nos sociétés occidentales. Elles ne sont pas arrivées par hasard. Elles ont été délibérément voulues par des gens, entrepreneurs ou commerçants dont le seul objectif était de s’enrichir à tout prix. Ils on su saisir une opportunité de faire des sous, sous le regard admiratif et bienveillant du monde politique et du monde tout court et au mépris des valeurs morales ordinaires de l’occident. Ce sont eux qui par leurs comportements antisociaux sont les véritables responsables du chômage en occident et en
particulier en France avec la bénédiction des dirigeants des pays sous-développés, dits aujourd’hui en voie de développement.
Et le chômage demain ?
Aujourd’hui le travail annuel d’un seul salarié permet de construire 100 voitures chez Nissan et 70 chez Renault ; combien de voitures un salarié construisait-il par an en 1950 alors que toutes les opérations étaient manuelles ? Combien de dessinateurs les logiciels d’aide à la conception ont-ils remplacés ? Etc. …
La puissance de l’informatique augmentant de façon exponentielle avec le temps que peut-on prévoir pour demain ? Combien de postes de travail seront encore supprimés ? D’autant que, justement avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, la plupart des innovations sont conçues pour supprimer des postes de travail.
La révolution industrielle 4.0 arrive. Elle va achever de transformer le monde du travail en un univers où il n’y aura plus de travailleur. Certains experts prédisent que dans vingt ou trente ans, et peut-être avant, seuls trente pour cent de la population en âge de travailler en Occident et en Chine auront un emploi. Et l’augmentation de la croissance n’y changera rien.
Comment vivront les autres ?
Les mensonges
Il ne faut pas croire les gens qui nous disent que l’innovation numérique crée des postes de travail pour remplacer ceux qu’il permet de supprimer. Ceux qui le disent nient l’évidence soit par mauvaise foi soit parce qu’ils se font les propagandistes à leur insu des profiteurs du système.
On nous dit qu’il y a une foule d’offres d’emploi qui ne trouvent pas preneur. A-t-on chiffré cette foule ? A-t-on mesuré la valeur de ce qui est offert ? D’après l’INSEE en 2016 chaque jour il y a seulement quelques dizaines de milliers d’offres d’emploi qui ne sont pas pourvues faute de candidats à la formation adéquate. Une misère par rapport à la foule des demandeurs d’emploi répertoriés ou non.
Les remèdes
Il y a des intellectuels qui proposent des solutions. Elles ne sont pas forcément mauvaises, mais leur action n’agit qu’à la marge car aucune ne préconise un moyen miracle de créer massivement des postes de travail qui protégeraient la dignité du salarié puisque ce n’est pas possible.
On nous donne aussi l’exemple des pays nordiques comme le Danemark qui ont éradiqué le chômage. Au prix de quelles acrobaties statistiques ? Ou alors au prix de quel changement de société ?
La situation est-elle désespérée ? Oui, pour l’instant, tant que l’idée des philosophes des temps anciens sera laissée dans les oubliettes de l’histoire, à savoir que le progrès scientifique et technologique est bon tant qu’il profite à l’Humanité tout entière, c’est à dire à tous les humains y compris les plus modestes et les plus humbles pour vivre mieux et non à quelques chanceux égoïstes et brutaux, appelés capitalistes*, qui s’enrichissent au-delà de toute limite raisonnable aux dépens d’une plèbe silencieuse exploitée sans pitié.
Il faudrait donc un changement spontané de la mentalité des loups sociaux qui existent depuis la nuit des temps. Cela arrivera quand les poules auront des dents sauf s’il se produisait une catastrophe monstrueuse qui mettrait tout le monde au même niveau.
Est-ce souhaitable ? Et pour combien de temps ? Car chassez le naturel, il revient au galop (proverbe français ici trop vrai).
En attendant, on pourrait aussi inventer des travaux inutiles obligatoires pour employer les feignants qui dorment le matin, pendant que d’autres se décarcassent, et qui se vautrent dans le lucre et le stupre avec l’argent de la communauté, genre :
Creuser à la pelle et à la pioche des trous pour enfouir les déblaiements tirés du creusement des prolongements des lignes du métro parisien. Rémunération : un euro de l’heure avec possibilité d’heures supplémentaires illimitées payées le double et défiscalisées.
A la grande satisfaction des pauvres gens du MEDEF qui se sacrifient pour nous.
Heureusement, je ne vivrai pas ces moments douloureux qui arriveront probablement d’ici peu.
Hypothèse terrifiante
Et si le chômage était entretenu par le patronat comme moyen de pression sur les salariés, les syndicats et les politiques ?
Cette hypothèse n’est pas à rejeter à priori !
*Capitalisme et capitalistes : prochaine chronique du vendredi 16 décembre 2016